3 septembre 2009. Cela faisait déjà 6 mois que nous préparions inlassablement ce qui devait être un voyage de 4 mois. En famille. En Australie.
Je sais, je sais : le ratio « temps de préparation versus temps de dégustation » n’est pas impressionnant. Je vous mets au défi de planifier un déménagement temporaire à l’autre bout du monde, d’obtenir vos visas (car en Australie, si on désire rester plus de 3 mois, il nous faut un visa touristique prolongé), le tout en planifiant la sous-location de votre appartement (incluant l’entreposage de certains bien, le règlement anticipé des factures, la gestion de la poste, alouette!), la grossesse en cours qui risquerait alors de devoir se poursuivre et aboutir au loin là-bas (et inutile de vous préciser qu’obtenir un visa touristique alors que vous êtes enceinte n’est pas l’activité la plus relaxante et économique qu’il puisse exister), la cessation de l’emploi de maman, et l’exportation temporaire de celui de papa, l’organisation du voyage de bébé qui aura alors entre 12 et 16 mois, les bagages, les paperasses, le matériel, les billets d’avion, l’arrivée sur place, la possibilité de prolonger notre séjour une fois sur place, l’arbre est dans ses feuilles…
Vous vous sentez étourdi?
Toute cette préparation ne semble pas avoir de fin… Toutefois, elle en a une. Dans ce cas précis, cette fin s’est pointée le bout du nez le 3 septembre 2009. Le matin. Celui-là où, enfin, nous nous levions pour la dernière fois de nos lits respectifs, où nous déjeunions pour la dernière fois à la table familiale, et où enfin, nous tentions par tous les moyens possibles de faire entrer notre avalanche de bagages dans le coffre de la voiture de belle-maman qui allait nous mener à l’aéroport.
3 heures de route. 3 heures d’attente pré-embarquement. 4 heures trente de vol. 1 heure trente de transfert à Vancouver. 16 heures trente de vol. 1 heure de transfert à Sydney. 2 autres heures d’attente pour cause d’avion manqué (un classique! si près du but…). 1 heure trente de vol vers Melbourne. 1 heure de douanes, récupération de bagages et recherche frénétique des toilettes. 40 minutes de voiture pour se rendre à la maison de la belle-sœur. Près de 35 heures entre mon lit et le pas de la porte de la maison qui serait notre quartier général pour les 4 prochains mois.
Bienvenue à Malvern East, Melbourne, Australia.
Bon, entre la préparation et l’exécution, certaines choses se sont placées, d’autres ont changé. D’abord le « 4 mois » ferme, est devenu tranquillement un « 4 mois extensible », pour finalement se voir promu au rang de la presque année entière. Puis, bébé-bedon, juste avant le départ, a décidé par lui-même que l’Australie, c’était bien, mais visiblement pas assez pour y voir le jour (s’il savait ce qu’il a manqué, le pauvre!). En revanche, une autre souriante petite crevette a décidé que de parcourir les longues routes australiennes, de se laisser chatouiller par les poissons de la Grande Barrière de Corail et de zigzaguer dans l’infinie beauté de la Nouvelle-Zélande, semblait sommes toutes, une expérience « pas si détestable ». Voilà que le projet de départ se trouvait déjà bien loin.
Le nombre de fois où je me suis fait dire : « Oh! Comme vous êtes courageux! Voyager si loin, avec un bébé en plus! », « Vous êtes chanceux de pouvoir faire ça! ».
Laissez-moi vous expliquer, tout au long de mes chroniques, comment voyager avec un bébé (ou des enfants) ne demande pas « tant » de courage que cela… et surtout pas de la « chance »… En fait, je ne suis pas tant courageuse et encore moins chanceuse! Et pour ce qui est du défi lancé au deuxième paragraphe, je vous assure que vous pourriez tous et toutes le relever haut la main!
À suivre…
Bianca est l’auteure du blog La Grande Déroute
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