Voyager quand on a peur de…
La phobie est une peur spécifique, intense, incontrôlable et inexplicable pour la personne qui la vit. On parle d’une peur sans raison logique (pas la peur d’une morsure, par exemple) et suffisamment intense pour entraver le bon fonctionnement de la personne qui en souffre.
Maintenant, l’arachnophobie, vous connaissez? Cette peur paralysante des araignées (et autres arachnides pouvant inclure scorpions, acariens et compagnie) qui amène souvent des réactions disproportionnées? On dit d’elle que c’est la phobie spécifique la plus répandue dans le monde et que ses symptômes peuvent être observés chez près de 50 % et 10 % des hommes.
Bon, sans être « arachnophobe » au sens premier du terme, il est vrai que plusieurs personnes craignent les araignées et autres bestioles possédant trop de pattes.
De mon côté, je vous fais une confidence : j’ai longtemps souffert d’arachnophobie. À moi les comportements insensés et les réactions disproportionnées! Les araignées avaient un tel effet sur moi que j’évitais certains endroits, je vérifiais les moindres racoins des pièces avant d’y entrer dès que l’endroit me semblait « louches ». Apercevoir une araignée dans ma chambre à coucher pour ensuite la perdre de vue signifiait « dodo sur le divan »… pour plusieurs semaines!
*C’est bien beau tout ça Bianca, mais t’es pas censée nous jaser de voyage, toi?
Avez-vous déjà réfléchi un instant à ce que la simple pensée d’un voyage en Australie, terre réputée pour ses araignées grandioses, peut avoir comme effet sur une personne comme moi? Saviez-vous que plusieurs voyageurs refusent de mettre les pieds dans certains pays parce qu’ils souffrent d’une peur viscérale de quelque chose réputé pour s’y trouver? Je prends l’exemple des araignées, mais on s’entend : serpents, coquerelles, fourmis, alouette!
Mettre les choses en perspectives…
Avant de partir, j’ai donc décidé de mettre les choses en perspective. J’ai consacré pratiquement autant de temps à l’organisation du voyage (passeports, visas, bagages, assurances, collecte d’information, etc.) qu’à l’augmentation de mon savoir sur la situation arachnide en Australie. Ce n’est pas vrai que j’allais m’empêcher de vivre et de découvrir le monde pour un truc qui ne m’arrive pas à la cheville (quoique)! Qui étaient donc ces monstres qui allaient assurément me gâcher la vie et quels étaient leurs lieux de rendez-vous? Comment pouvais-je les éviter et par le fait même survivre?
Loin de me rassurer durant mes recherches, l’Australie devenait, à mes yeux, vraisemblablement un vivarium géant grouillant d’abominables bestioles poilues et aux pattes — à mes yeux — surnuméraires. La section que j’évite à l’insectarium parce que juste la VUE de ces machins est suffisante pour me donner des hauts le cœur et faire augmenter dangereusement ma tension artérielle.
Je découvrais donc un monde rempli de potentiels dangers de mort sur huit pattes, un monde où des araignées mangent des oiseaux, où les veuves noires campent dans les souliers, où de gros trucs lourds et poilus attaquent les humains à l’intérieur même des maisons, où, pour certaines espèces, on ne peut penser les écraser sans une semelle d’acier. La catastrophe. Trop tard, les billets d’avion sont payés, chérie. Et au prix qu’ils ont coûté, tu vas venir fraterniser avec tes nouvelles amies à huit pattes.
Vaincre ses peurs
Bon. J’ai survécu. Mon sous-sol abrite une dizaine de daddy long-leg et je m’en fiche. Je respire et ne fonds plus en larme à leur simple vue. Encore mieux, l’été passé, j’en ai écrasé une moi-même pour éviter à mes pauvres enfants d’avoir à l’inclure dans leurs jeux.
Des araignées grosses comme une assiette, j’en ai vu. Je me suis même baignée sous une famille complète en pleine forêt tropicale. De gros trucs accrochés au-dessus d’une source thermale : difficiles à manquer quand le ciel est bleu et sans nuages. Je n’étais pas zen, mais je n’étais surtout pas hystérique (à mon grand étonnement). Des veuves noires, j’en ai vu plus qu’à mon tour. La plupart du temps dans la cour arrière. Mais parfois au parc aussi. Je n’en ferais pas un élevage, mais j’ai fini par m’y faire. Des araignées qui mangent des oiseaux, j’en ai vu des dizaines. Heureusement, celles-là ne quittent leur toile qu’une heure par jour. 23 heures de paix d’esprit.
Est-ce qu’on peut dire que j’AIME les araignées maintenant? Non. Mais je peux certainement affirmer qu’aujourd’hui, elles ne m’impressionnent plus autant qu’avant et qu’elles n’auront plus jamais le droit de siéger au comité décisionnel sur les destinations voyage. Je m’étais toujours dit qu’un jour, j’allais affronter cette peur de devant, et bien, je peux maintenant dire : Mission accomplie! L’Australie, une belle grosse thérapie de désensibilisation.
Et vous, avez-vous déjà hésité à visiter un endroit dont vous rêviez à cause d’une peur quelconque?
Vous êtes-vous même déjà empêché de voyager à un endroit pour cette raison?
Allez! Ne me dites pas que je suis la seule! Je ne vous crois pas! 😉
Attendez que je vous parle de la peur en avion…
* Je détaille en partie, mes comportements débiles dans cet article : ICI
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