Accoucher, c’est l’occasion de vivre une expérience transformatrice et fondatrice pour la mère, le père, le couple et la famille. Comme dans toute expérience de croissance, bénéficier d’un soutien adéquat qui respecte l’autonomie et aborder l’expérience avec confiance sont des facteurs déterminants. Or, les proches, les ‘soignants’, les médias, le web, les étrangers même, présentent des récits souvent dramatiques et des ‘ modes d’emploi- bébé’ qui les déconnectent aussi de leur instinct. Loin de rassurer les parents, on leur transmet plutôt des tonnes de peurs. Avoir un enfant ici et aujourd’hui semble être menaçant pour la santé de la mère et du bébé et un fardeau matériel ahurissant, et l’allaitement semble très compliqué.
La peur culturelle de l’accouchement
Ceci est donc notre culture de l’accouchement. Résultat : force m’est de constater, en tant qu’accompagnante à la naissance et intervenante périnatale, que plusieurs parents avancent vers le jour de la naissance de leur bébé alourdis de peur. Certains parents me le verbalisent d’emblée, à peine entrés dans la salle lors des soirées de préparation à la naissance que j’anime. Une peur de toutes les couleurs ; de la crainte à la terreur selon les gens et le moment. On la comprend bien, notre culture nous ayant conditionné depuis de longues décennies à considérer l’accouchement comme un « acte chirurgical », dont le « déroulement physiologique et mécanique est complexe, et sujet à maintes anomalies »[1] qui peut à tout moment dérailler et mettre la vie des mères-bébés en danger.
Or, on sait maintenant que l’équilibre hormonal qui suscite :
1- les contractions utérines ( oxytocine)
2- La détente ( qui favorise l’ouverture du col et la descente du bébé) et la perte des inhibitions ( qui permet à la mère de se couper du monde extérieur et de suivre son corps qui accouche). ( endorphines)
est très sensible à l’environnement de la naissance.
La mère a donc besoin d’intimité, de sécurité et de ne plus réfléchir ( et de silence, de pénombre, de chaleur, d’autonomie, de calme, de confiance, de tendresse…) pour s’abandonner aux forces de la naissance. Elle doit pouvoir mettre son intellect au repos et suivre son corps, qui sait comment accoucher, dans toute son animalité.
Les cours prénataux ; calmer les peurs, augmenter la confiance et l’autonomie des parents en dix points.
À mon avis, le but ultime des cours prénataux devrait donc être de permettre aux parents d’aborder leur expérience comme un moment qui peut être enrichissant, constructif et positif dans toute son intensité. Et de diminuer leur angoisse face à la journée de l’accouchement.
Isabelle Brabant, dans son livre « Une naissance heureuse », abonde d’ailleurs dans le même sens ; « Un cour prénatal devrait se construire là-dessus : faire confiance dans le processus de la naissance, calmer les inquiétudes qui pourraient l’empêcher de bien fonctionner et vous donner des moyens de soutien qui vous faciliteront la tâche ».
Comment ?
- En revisitant la physiologie de l’accouchement ; plusieurs parents ouvrent grand les yeux en comprenant la merveilleuse compétence du corps des femmes à accoucher, ce qui favorise le processus et ce qui lui nuit.
- En explorant divers moyens de répondre aux besoins des femmes qui accouchent : Ceci rassure souvent les partenaires qui sentent l’importance de leur soutien pour le bon vécu de l’accouchement et sentent que la naissance de leur bébé peut être vécu ensemble, dans l’intimité et l’autonomie. Et ceci explique cela ; la mère se sent rassurée de savoir que son partenaire ( ou les personnes l’accompagnant) saura répondre à ses besoins.
- En explorant différents outils de soulagement de la douleur non-pharmacologiques : Explorer les étirements, les suspensions, les points de pression, les massages et autres trucs simples peut permettre aux parents de se concentrer sur ces sensations et de développer leurs propres techniques pour mieux les utiliser lors de l’accouchement. J’appelle ceci ‘ leur propre danse d’accouchement’. Encore une fois, on augmente ainsi le sentiment de confiance et d’autonomie des parents, qui, s’ils ont déjà bougé ensemble en prénatal, se sentiront plus libres de le faire pendant l’accouchement.
- En prenant du temps pour revenir à son corps et sortir de sa tête : L’accouchement est une expérience durant laquelle l’analyse et le stress n’ont plus leur place et sont même nuisibles à son bon déroulement. Se ramener dans le corps pendant la préparation permet de l’aborder en ce sens ; laisser le corps faire, lui faire confiance, laisser aller, relâcher, respirer…dans notre monde souvent déconnecté de notre corps, ces moments sont précieux et permettent de développer des outils pour toute la vie.
- En abordant différents aménagements et positions possibles en milieu hospitalier : Pour beaucoup de parents, visualiser la mère autrement que couchée sur le dos, passive et dépendante, s’avère très motivant.
- En abordant les habitudes de prise en charge en milieu hospitalier et les interventions les plus fréquentes : Connaître les avantages et les risques des interventions les plus fréquentes permet d’abord aux parents de réfléchir à ce qu’ils désirent vivre comme expérience, puis d’ouvrir le dialogue avec l’équipe qui les accompagne tant en prénatal que pendant l’accouchement et après la naissance du bébé. Les parents pourront donc faire des choix éclairés et avancer dans leur histoire en collaboration avec l’équipe qui les entoure, tout en se sentant actifs et autonomes.
- En prenant contact avec plusieurs alternatives pour chaque situation : Il existe toujours plus qu’un sentier ! Les cours prénataux sont de belles occasions d’explorer plusieurs options pour une même situation : soulager les malaises de fin de grossesse, stimuler les contractions si celles-ci ralentissent, accueillir son bébé de sa propre façon, organiser les visites à la maison, obtenir des ressources locales… C’est aussi l’occasion de réfléchir à toute l’imprévisibilité de l’accouchement et à l’équipe que forme la mère et le bébé pendant sa naissance.
- En interagissant avec des intervenants qui ont vu plusieurs belles histoires de naissance et qui aiment les partager : Construire sa vision intérieure de la naissance dans un angle positif est important pendant la grossesse : ceci permet d’aborder notre propre accouchement avec plus de calme et de détente. La grande majorité des personnes qui animent ces cours sont des passionnées de la naissance qui aiment transmettre leur émerveillement ; certains cours proposent aussi des témoignages de parents qui favorisent le partage.
- En démystifiant certains mythes qui ont la couenne dure : Et oui ! Certaines croyances nous arrivent de loin, et se retrouvent parfois déculottées devant les plus récentes recommandations obstétricales, qui vont toutes dans le sens de favoriser la physiologie de l’accouchement et de limiter les interventions aux situations médicalement justifiées.
- Au bout du compte ; en suscitant la réflexion pour permettre aux parents de donner une couleur qui leur ressemble à leur expérience ; Bien informés, outillés dans leur corps et leur tête, certains parents aiment prendre le temps d’établir leurs priorités et leurs désirs pour le jour de l’accouchement dans un plan de naissance. Ils connaissent les mesures qui favoriseront le bon déroulement de l’accouchement et ouvrent le dialogue avec leur équipe soignante dans un esprit de collaboration, peu importe la prise en charge nécessaire.
Comment choisir son cour prénatal ?
Je vous invite d’abord à rechercher l’approche qui vous convient le mieux :
- Cours de groupe ?
- Pour le partage d’expérience, la réflexion en groupe et la création d’un réseau de parents.
- Coûts souvent moindres.
- Cour privé ?
- Pour la personnalisation du contenu ( périodes de questions allongées).
- Aussi pour situation particulière ( grossesse à risque, AVAC, vécu personnel )
- Cour souvent intensif nécessitant moins de temps, parfois offert à votre domicile
- Approche particulière ?
- Vous avez envie d’un espace de discussion ?
- Vous êtes attirés par l’hypnose pour la naissance ?
- Vous êtes fébriles face à l’allaitement et voulez mettre l’emphase sur son bon démarrage ?
- Vous êtes convaincus de l’importance du mouvement pendant l’accouchement et voulez approfondir cet aspect ?
- Vous êtes intrigués par l’haptonomie ?
- Vous avez entendu parler de la méthode Bonapace ?
- Vous désirez mettre toutes les chances de votre côtés pour vivre un accouchement physiologique ?
- Vous êtes attirés par le chant prénatal ?
Qui offrent les cours prénataux ?
Des accompagnantes à la naissance, des infirmières, des naturopathes, des consultantes en lactation… certains de ces intervenants pourront émettre des reçus pour assurances.
Vérifiez auprès des Centres de Ressources Périnatales, Organismes d’humanisation de la naissance et CLSC de votre région.
Au moment de choisir votre préparation prénatale, n’hésitez donc pas à poser toutes les questions qui surgiront et à vous offrir ce qui vous fera plaisir. Ces moments sont importants, et les cours prénataux doivent être dynamiques, ouverts, honnêtes et agréables !
Pour connaître les possibilités de cours prénataux avec Amélie, cliquez ICI.
[1] Extraits d’archives citées dans ‘ Histoire de l’accouchement dans un Québec moderne’, A. Rivard, Ed. du Remue-Ménage.
Crédit photos : Annie Lachance de Moments Infinis Photographie
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