Depuis plusieurs années, je travaille avec les femmes enceintes. Un de mes métiers, la massothérapie, m’a permise d’être plus à l’écoute de leurs besoins. J’ai eu l’occasion de discuter avec plusieurs d’entre elles ayant accouché en milieu hospitalier, en maison de naissance ou même à domicile. Des histoires, j’en ai entendues! Des belles et des moins belles… Et souvent, on me demande pourquoi les couples ou les femmes seules engageraient une accompagnante à la naissance?

Et bien, c’est vrai! Pourquoi? Les infirmières savent ce qu’elles font. Les médecins aussi. Le conjoint est là pour l’accouchement, parfois même la mère, la sœur ou une amie aussi! Alors pourquoi ajouter ou même payer pour une personne de plus?

Moi, je pense que chaque personne a sa place. L’accompagnante ne prend la place de personne, ni celle du chum, ni celle de l’infirmière. En fait, elle est là pour faire le pont entre le corps médical, les infirmières et les médecins, et vous, le couple.

L’accompagnante (ou la doula) aura pris le temps de vous rencontrer plusieurs fois avant la naissance de votre enfant pour apprendre à vous connaitre, connaître vos valeurs, vos attentes, vos besoins. Vous aurez abordé ensemble divers sujets : l’accouchement, les phases du travail,  les différentes façons qui s’offre à vous pour maîtriser les multiples sensations du travail et des contractions, que ce soit de façon naturelle ou pharmacologique. Le but est simplement de mettre cartes sur table, pour que vous puissiez faire des choix éclairés. En même temps, la doula apprend à vous connaître, savoir vos limites, vos besoins.

Comment gérez-vous la douleur? Quels sont vos attentes?

Avoir une accompagnante permet :

– d’établir un lien de confiance avant le jour «J». Comme cela, la parturiente ce sent plus à l’aise pour ce laisser aller. Elle sait que quelqu’un est là pour exprimer ses attentes, au besoin, tout au long de l’accouchement. Ce n’est pas comme l’infirmière qui quitte au milieu ou à la fin de votre travail parce que «son chiffre est fini».

– au papa de réellement jouer son rôle de papa, d’être présent et confiant face à l’accouchement. Comme cela, il n’a pas à gérer le côté «protocolaire» de la naissance avec les infirmières. Il a juste à vivre son accouchement avec sa conjointe.

– de recevoir des conseils sur différentes positions optimales à adopter durant le travail et sur des alternatives naturelles pour diminuer les inconforts des contractions. Dépendamment des connaissances de la doula, elle pourra vous conseiller en produits homéopathiques, en herbes et en tisanes. Elle pourra vous masser, vous faire des points d’acupression, utiliser différentes méthode comme le rebozo, bonapace ou hypno-vie.

– d’avoir quelqu’un sur qui compter tout le long du travail. Contrairement aux infirmières ou à la sage-femme qui font leurs visites aux 30 minutes, l’accompagnante à la naissance reste avec le couple tout le long du travail. De la phase de latence jusqu’après la naissance du bébé. Cela permet au couple d’avoir un repère, un lien avec une même personne tout au long de l’accouchement.

– d’voir accès direct à un service de relevailles. La plupart des accompagnantes à la naissance offrent une visite en postpartum une semaine après l’arrivée de bébé. Si besoin est, elle offre généralement aussi un service de relevailles pour vous permettre de mieux récupérer suite à la naissance de votre enfant.

Ce n’est pas mal d’accoucher à l’hôpital, bien au contraire. Les hôpitaux permettent de sauver des vies. Mais ce que je regrette le plus, c’est que certaines interventions soient réalisées de façon protocolaire. Elles n’aurait pas toujours été nécessaires et font parfois en sorte que la situation dégénère. La doula permet, entre autres, de faire respecter les choix du couple tout en s’assurant de la santé de ceux-ci pour permettre un accouchement harmonieux.

L’accompagnement à la naissance, ce n’est pas qu’accompagner la femme ou le couple, c’est accompagner la vie! À chaque étape, à chaque stade du travail, une maman nait, un papa nait et un enfant nait de ces parents.

L’accompagnement à la naissance, c’est le respect, l’écoute et la présence, qui peut se manifester par un contact, un mot ou une simple présence, calme et douce.

On dit que 80% des femmes sont en mesure d’accoucher naturellement par leur condition physique, leur bon état de santé ainsi que celle du bébé. Alors, pourquoi ce besoin d’intervenir et de bousculer ce qui semble si naturel et intuitif?
Je vous souhaite à tous que votre accouchement se passe à la hauteur de vos attentes selon votre condition.

Au plaisir, Catherine Leroux

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