Pour débuter ce second témoignage de ma part sur l’allaitement, je citerai le dernier propos que j’ai tenu à la toute fin de mon premier texte : « Lorsque accouchement, je serai prête à recommencer ce long processus, mais ô combien gratifiant. Cela représentera tout un sacrifice et un acharnement constant, mais non moins essentiel et bénéfique. »
Avant même d’avoir ma petite perle dans mes bras, je me suis préparée à allaiter. J’ai lu de nombreux ouvrages portant sur l’allaitement et j’ai discuté de ma vision des choses avec mon conjoint. Cette fois-ci, je voulais vivre cette expérience le plus naturellement possible. Je voulais regarder mon bébé droit dans les yeux pendant qu’elle s’abreuve à mon sein.
Afin de mettre toutes les chances de mon côté, à mon accouchement, j’ai noté dans mon plan de naissance que je souffre d’hypoplasie mammaire, ce qui fait en sorte que ma production lactée est plus basse que la normale. De cette manière, dès mon accouchement, j’ai commencé à prendre un médicament, le Dompéridone, à raison de deux comprimés trois fois par jour. Aussi, afin de stimuler davantage mes glandes mammaires, après chaque tétée, j’exprimais mon surplus de colostrum puis de lait de transition grâce à un tire-lait électrique double. J’offrais ce précieux or liquide à la seringue à la fin de la tétée suivante.
Dès mon retour à la maison, j’ai continué les démarches entamées. Je prenais maintenant trois comprimés trois fois par jour de Dompéridone annexé à une tisane quotidienne d’herbes qui stimulent la production de lait (fenugrec, chardon-bénit, fenouil, framboisier, etc.).
Malgré tout, l’infirmière du CLSC a remarqué une baisse de 10 g quotidiennement du poids de ma puce. Or, c’était tellement moins que ce à quoi je m’attendais et ce qui était arrivé pour Lili. Malgré, j’étais réjouie de ce constat. Je ressentais des sensations de picotement et de remplissage des seins, ce que je n’avais pas eu à ma première. Il y avait enfin une lueur d’espoir! J’avais, en fin de compte, une meilleure production de lait même si elle n’était pas suffisante à 100 % pour combler les besoins calorifiques de ma fille. Solution : après chaque tétée, j’offrais un complément lacté au biberon.
Je suis si heureuse de vivre ce moment magique avec ma fille Fanny.
Je trippe carrément de pouvoir offrir le sein sans aucune contrainte cette fois-ci. Ça fait tellement moins mécanique que d’exprimer et mesurer mon lait, de préparer des biberons et de recommencer ad vitam aeternam. La seule déception que j’éprouve cette fois-ci est de ne pas avoir du lait provenant d’une autre maman pour compléter le tout.
Pour poursuivre, afin de m’aider davantage dans cette belle aventure, j’ai eu recours à huit jours de vie aux services de la même consultante en lactation qui avait décelé mon hypoplasie. Le constat est évident : Fanny possède un frein de langue postérieur épais (ankyloglossie), ce qui fait en sorte qu’elle prend moins bien le sein et faisant ainsi diminuer ma production. Le lendemain après-midi, nous sommes allés chez le dentiste pour procéder à une frénectomie. Cette opération consiste à couper le frein de langue afin de permettre une plus grande ouverture de la bouche. Déjà, lors de la première tétée après cette incision, Fanny avait une bien meilleure prise au sein. Quel soulagement!
Tout va enfin bien par rapport à mon allaitement et je peux enfin vivre avec sérénité cette merveilleuse expérience de don de soi.
Je souhaite allaiter de nombreux mois, sans limite, sans restriction. Ce mode d’alimentation est tellement plus facile et agréable surtout lorsque l’on doit également gérer une aînée.
P.-S. Après 3 mois et demi d’allaitement, notre aventure s’est finalement conclue.
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