À mon premier, je souhaitais avoir une sage-femme et vivre un accouchement en maison de naissance, mais à ce moment-là, dans ma région, nous n’avions pas de service de sages-femmes. Ce fût pour moi une déception, j’aurais tant aimer pouvoir vivre ça…
Mon accouchement à l’hôpital fût quand même très bien. J’ai eu une accompagnante à la naissance exceptionnelle (Je vous recommande grandement d’en avoir une si vous accouchez à l’hôpital, ça change tout!). Mon garçon est né dans le respect de mes attentes, et pour moi, c’était très important.
Lorsque je suis tombé enceinte de ma deuxième (30 mois plus tard), ma région avait depuis quelques temps un service sage-femme. Wow! J’en revenais pas, j’étais tellement contente, j’allais enfin vivre un accouchement qui me ressemble, avec des femmes qui partagent la même vision de la grossesse et de l’accouchement que moi.
À 5 semaines, je me suis inscrite. Lors de mes rendez-vous de suivi, j’avais l’impression de parler a une amie, je me sentais en confiance, calme, comprise et tellement respectée dans mes choix. J’étais vraiment dans mon élément, j’étais vraiment entre bonnes mains. Je me sentais écoutée, aimée, mais surtout, bien informée sur toutes les options qui s’offraient à moi. Ce fût 9 mois de pur bonheur. J’ai été rassurée à un certain moment, j’ai été guidée vers les meilleures options lorsqu’est venu le dépassement de ma date d’accouchement (41 semaines et 5 jours).
Est arrivée la nuit du 5 mars 2015. J’étais prête, calme, en paix, dans ma salle de bain, sur mon ballon, dans l’obscurité. Tout le monde dormait dans la maison. Je sentais mes contractions venir de plus en plus intenses et rapprochées (mon travail a débuté à 21 h 45, et je n’ai pas eu de phase de latence). J’ai donc appelé ma sage-femme qui était de garde. C’était la pleine lune, une autre maman avait aussi commencé son travail chez elle, donc une autre sage-femme ma contactée et m’a questionnée sur l’intensité et la fréquence de mes contractions . C’était l’heure : je devais partir bientôt. Je sentais une pression, je sentais qu’elle s’en venait.
Nous nous sommes donc rendus à la maison de naissance à 1 h 15 du matin. Une lumière tamisée enveloppait la chambre, tout était parfait. Je me sentais là où je devais être. J’étais dilatée à 5, je me sentais très bien, les contractions étaient faciles à faire passer. J’allais à ma guise dans le bain, sur le ballon, debout, les mains appuyées sur mon conjoint, mais le bain, surtout, me faisait un grand bien. Ma sage femme m’a alors recommandé gentiment de sortir du bain. Les contractions n’étaient pas assez efficaces, et cela retardait le travail. Je suis sortie du bain, et au presque au même moment, ma sage-femme de garde entre dans la pièce. Ce petit bout de femme de 24 ans, assumée, confiante et de bonne humeur : « Salut Marisol, ça va? » Avec le sourire. Elle s’assied à coté de moi sans parler, le temps que ma contraction passe, et elle quitte la chambre afin de nous laisser notre intimité. Il me restait encore du travail à faire.
3 h 05 du matin : À son retour dans la chambre, le timing était là (étrange non?), je sentais le fameux cercle de feu (pression de la tête qui veut passer).
Je lui dis : « Ça fait mal et ça pousse. Je sens la tête avec mes doigts. »
SF : « Rentre dans le bain, Marisol. Tu voulais accoucher dans le bain non? »
Moi : « Je n’aurai pas le temps : elle sort! »
3 h 07 : Voilà! C’était le grand moment. Debout, une main dans celle de mon conjoint, avec toute ma force de femme je poussais 3 fois, et d’un coup, j’attrapais une petite fille de 7 livres 3 onces en parfaite santé. Assise sur mon lit avec la petite sur moi, c’était irréel, magique, calme et serein. Nous étions maintenant 4 dans la famille.
Les heures qui ont suivi n’ont été que de pur bonheur : plateau de fruits, noix, etc., pour redonner de l’énergie à mon corps et me préparer à l’allaitement, des heures en peau à peau avec ma fille, un bon bain chaud, un petit déjeuner au lit. Nous n’avons pas été dérangés 1 seule fois après l’examen de Lia. Si nous avions des questions ou des inquiétudes, nous avions qu’à sortir voir l’aide-natale (elles font un super travail en passant). Douze heures après avoir donné naissance, nous étions prêts à rentrer à la maison pour rejoindre notre plus grand.
Nous avons été suivis 6 semaines après l’accouchement. Lorsqu’est venu le temps de faire nos adieux, j’étais triste. Nous avions bâti une si belle relation, nous avions passé des moments inoubliables et qui se vivent une fois dans une vie. Je me souviendrai toujours de ce 5 mars 2015, et ce sera avec un grand plaisir que je le raconterai à ma fille.
J’aurai toujours dans mon cœur une place spéciale pour ces sages-femmes qui m’ont permis de vivre un des plus beaux moments de ma vie.
Mille fois merci! Xx
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