Former des enfants résilients
Je suis une maman d’abord, mais je suis aussi une personne qui a souffert d’anxiété toute sa vie. En devenant maman, je me suis inquiétée de transmettre ce problème de santé mentale multigénérationnel à mes propres enfants. J’ai connu un traumatisme par le passé et je me suis promis de protéger ma fille contre ces expériences et d’encourager sa résilience. Je suis aussi une maman qui l’allaite fièrement et farouchement.
L’inquiétude
Il y a de cela 4 mois, nous avons connu une situation inquiétante concernant la santé de ma fille. Ma petite a commencé à trembler après avoir reçu les vaccins administrés aux bébés à 12 mois. Par conséquent, nous avons passé 3 jours à l’hôpital et notre petit trésor, qui est habituellement calme, est devenu hystérique. Elle tremblait et pleurait, de plus en plus, avec chaque nouvelle intervention. Je ne pouvais tout simplement pas comprendre pourquoi le personnel médical était si froid et pourquoi il ne manifestait aucune compréhension envers le lien unissant mon mari et moi à notre enfant. Plusieurs fois, on me demandait de la retenir, de maintenir ses jambes ou ses bras pour qu’elle ne bouge pas pendant un test sanguin.
Quand tout a été fait, et que nous avons été renvoyés à la maison, ma fille a commencé à récupérer de la réaction qu’elle avait eue. Nous avons été chanceux. Cependant, il a fallu des mois avant qu’elle puisse de nouveau dormir à l’aise dans son propre lit. Elle a recommencé à se réveiller aux 2 heures et à prendre le sein tout au long de la nuit. Il m’a fallu un certain temps pour digérer tout ce qui était arrivé. Le sujet de ce billet n’est pas sur les vaccins. Le choix de faire vacciner ou non est très personnel, et je sympathise maintenant avec les deux côtés de cette médaille. Ce billet en est un à propos des traumatismes, des bienfaits de l’allaitement et d’un plaidoyer pour nos familles.
La compréhension
Ma fille ne peut pas comprendre qu’une intervention est réalisée pour son bien. Elle voit une kyrielle d’intrus entrer dans sa bulle et la toucher, la manipuler et la blesser. Elle voit maman qui tient son bas et sans empêcher tout cela. Mon cœur se déchire en écrivant cela. Quand ma fille a eu ses tout premiers vaccins, l’infirmière m’a dit de la mettre sur la table et de m’en aller. La raison qu’elle m’a donnée : il serait plus facile et plus rapide pour elle si elle était dans cette position. Je lui ai demandé si je pouvais la tenir ou l’allaiter, mais l’infirmière a dit non. Ce jour-là, j’ai entendu ma fille crier de douleur, de peur et de confusion. Depuis lors, je la tiens toujours.
Le réconfort
J’ai aussi compris les avantages de l’allaitement au sein pour la calmer quand elle est effrayée. Comme la plupart d’entre nous le savent, nos bébés pleurent pour de nombreuses raisons et souvent c’est parce qu’ils sont désorientés ou qu’ils ont peur. Chaque fois que je lui ai donné une petite tétée quand elle était effrayée, elle s’est calmée immédiatement. Dans ce cas, ce n’est pas pour l’alimentation, mais pour le réconfort. Dans une mise à jour récente sur Facebook, j’ai écrit : « Souvent, les gens me demandent pourquoi j’allaite. C’est vrai, elle ne pleure pas! Mais vous n’attendez pas que votre enfant pleure pour lui offrir son dîner. Si elle pleure parce qu’elle est blessée ou irritable, c’est correct d’allaiter pour le réconfort. Si je venais à votre maison tout en pleurs, ne m’offririez-vous pas une tasse de thé? Je l’espère, en tout cas ».
L’encouragement
Dans le système médical qui est le nôtre, pas une seule infirmière, médecin ou, technicien de soutien ne m’a encouragé à la tenir ou à lui donner le sein. En fait, pas un seul médecin n’a encouragé l’allaitement de ma fillette, malgré la recommandation de l’OMS d’allaiter pendant 2 ans. Ce que j’ai l’habitude d’entendre. c’est : «Quand prévoyez-vous arrêter l’allaitement? Pourquoi êtes-vous encore en train de l’allaiter? Elle ne demande pas de lait. Elle ne pleure pas.» Ces questions sont, du moins, impolies et, au pire, dommageables pour mon estime et pour le lien qui m’unit à mon enfant. Elle n’a peut-être pas le langage, mais elle comprend le jugement. Elle comprend également l’attention, la protection et l’amour que je lui donne quand je l’allaite.
L’apprentissage
Depuis cette expérience à l’hôpital, ma fille n’a plus été la même. Elle n’a jamais été à l’aise avec de nouvelles personnes et a toujours préféré être dans mes bras, mais maintenant elle pleure dès que quelqu’un arrive près d’elle. Peut-être que cette petite personne a été traumatisée et peut-être que je n’ai pas été en mesure de l’empêcher, mais les leçons auront été précieuses. Tenir mon bébé, l’allaiter et l’encourager à venir dans mes bras quand elle le veut est la meilleure chose que je puisse faire pour elle. Maintenant que ma fille est visiblement effrayée par de nouvelles personnes, et parfois même avec des gens qu’elle connaît, je vois la réaction des gens à cela. Ils disent qu’elle est timide, ou fatiguée et ils vont essayer de la faire sourire. En réalité, ce qui se passe, c’est qu’ils veulent justifier la raison pour laquelle elle n’est pas de bonne humeur. Ils ne comprennent pas pourquoi elle ne leur sourit pas ou ne leur envoie pas la main ou ne s’amuse pas. Ce qui se passe, c’est qu’elle a peur. Je me souviens quand j’étais enfant, on me disait que j’étais timide. On m’a dit cela tellement de fois que c’est devenu ma personnalité. Je ne suis PAS timide. J’ai été effrayée, j’ai vécu un traumatisme et je fais de l’anxiété. Je refuse de raconter à ma fille les mêmes histoires. Je peux, par contre, promouvoir sa résilience en me défendant personnellement et en défendant ma famille.
Un privilège
En tant que mères, nous devons être mille fois plus fortes que nous ne l’avons jamais été. Nous devons tenir tête aux médecins, aux membres de nos familles et aux étrangers. Nous devons servir de modèle à nos enfants en adoptant un comportement d’adulte fort, intuitif et puissant qui les protégera et les écoutera. Ce n’est pas facile. Je ne peux pas dire que je ne serai jamais à nouveau intimidé par la volonté des autres, mais je vais tenir mon enfant et je vais l’allaiter tant et aussi longtemps qu’elle le voudra et en aura besoin. Je me sens privilégiée de le faire.
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