C’est grâce à noël que j’ai développée mon indépendance, mon désir d’aller faire quelque chose toute seule, comme une grande. J’adore replonger dans ce souvenir, mon coeur le revit toujours avec une certaine fierté.
C’est au début du mois de décembre que j’ai pris confiance pour la première fois, du haut de mes 8 ans j’ai pris mon indépendance et l’ai mise dans mon petit sac dos, j’enfilais mon man-teau, mes bottes, et partit « explorer » mon cartier. Lorsque je quittais le seuil de la porte je sen-tais le vent froid, inquiétant qui me mordais les joues et le bruit de mes pas, dans le silence hi-vernal.
J’aimais passer devant les maisons bien éclairées, décorées pour Noël et je m’imaginais les gens dans le confort de leur foyer, je voyais les familles « parfaite » dans ma petite tête, j’étais déjà en train de me comparer, de vouloir atteindre un rêve, un idéal. Je savourais cependant pleinement ma solitude, mon rôle d’observatrice, et puis je rentrais à la maison, faire partie de mon clan imparfait dont j’ai toujours été fière.
C’est à Noël que j’ai vraiment sentie mon identité la première fois, c’est là ou j’ai remarqué la sensibilité qui m’anime à chaque jour. Je pourrais dire que c’est Noël qui m’a montré que je voulais faire un métier qui donne, qui aide. Armée de mon nouveau sentiment d’indépendance et de mon désir d’aider je m’imaginais, en grande personne.
Ma mère nous emmenait passer la guignolée, et malgré le fait que je m’exprimais probablement haut et fort concernant le froid sur ma peau, à chaque fois qu’une porte s’ouvrait je me sentais utile, l’intermédiaire entre cette canne et l’assiette d’un être humain qui en a de besoin.
Nous sommes 4 enfants, donc inutile de dire que ça bouge. Noël est stressant, mes parents le laisse paraitre, ils savent probablement qu’ils n’arriveront pas à nous offrir la quantité de pré-sents qui correspond à la norme nord américaine.
Et le père noël, il a toujours été abstrait pour moi. Ce que j’aimais c’est l’église, entendre l’his-toire de la naissance de Jesus, et oui ça m’interpellais, me donnais envie de donner, m’inspi-rais. Je me sentais bercée par un nuage de paix.
D’ailleurs nous n’avions pas beaucoup d’argent, nous le savions, je savais qu’à chaque année j’aurais à revenir à l’école et je n’aurais pas grand chose à mettre de l’avant, pas vraiment d’ac-quisition qui me « valorisait » et je REMERCIE mes parents de ne pas m’avoir « matérialisée »!
Bon ce n’est pas comme si nous avions le choix, nous étions une grosse famille dans la classe très moyenne, mais j’en suis fière aujourd’hui. Fière d’être quelqu’un qui partage, qui donne. Donner parce que ça fait du bien d’en dedans, parce que ça donne un sens, qui prend tout son sens à Noël mais que je désire transporter tout au long de l’année.
C’est ça que je veut redonner à mes enfants, le vrai cadeau se trouve vraiment dans l’action de donner. La satisfaction d’être quelqu’un qui nourrit, qui transporte plus que son propre corps. Ce moment qui leur permettront de construire une image positive de ce qu’ils seront en tant que grande personne.
Noël pour moi c’est humble et sans attentes.
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