L’étiquette du TDAH
Le but de cet article est de pouvoir expliquer aux mamans quelles ont été les étapes jusqu’à l’acceptation du diagnostic de mon enfant différent.
De nos jours, on parle beaucoup des enfants TDAH, mais quand ça ne nous concerne pas directement, on voit le mot passer, mais on n’en sait pas plus. Du moins, c’était mon cas. Un TDAH, à ma connaissance, c’était un enfant énervé. Tout simplement.
Avec ma première fille, lorsque j’allais en sortie, j’avais souvent le commentaire : «Wow! Comme elle est bien élevée!». Assise tranquille au restaurant, elle attendait patiemment son repas en crayonnant sur son napperon. Sagement installée dans le panier à l’épicerie, petite curieuse, elle regardait partout en se laissant promener en poussette et paisiblement, fermait ses yeux lorsque que la fatigue la gagnait.
Tristement, ce commentaire, je ne l’ai jamais entendu avec ma deuxième fille.
Les cris stridents qui sortent de sa petite bouche au restaurant car elle n’a pas envie, elle, de dessiner avant son repas. Tenir la main n’est pas une option, elle aime bien mieux se sauver et se cacher dans les magasins. En visite, elle touche à tout et n’écoute pas les consignes. Pendant que je lui mets son manteau, elle enlève ses bottes. Je lui remets ses bottes et elle enlève sa tuque. Un éternel combat quoi!
Pourtant, mes 2 filles ont été élevées par les mêmes 2 parents, à 20 mois de différence. Ce que je pense à ce moment… une enfant difficile ? Je me suis trompé avec elle ? Je ne suis pas une bonne mère… Je n’étais pas prête à avoir 2 enfants? Je n’ai pas assez de patience… Je commence à me questionner beaucoup. À ce moment-là, je pile sur mon orgueil de mère (parce que oui, ça fait mal) et je demande de l’aide.
À cet âge-là, c’est de l’aide aux parents qu’on nous offre. Comment gérer les crises. Ça m’aide beaucoup, mais je continue à croire que c’est ma façon de l’élever qui est le problème. C’est difficile pour une maman de se questionner sur ses capacités parentales. Avec l’aide, nous sommes néanmoins passé de 5-10 crises par jour, à 1-3 crises.
La rentrée à l’école est finalement arrivée. Un moment difficile pour ma fille. Non pas à l’école, mais partout ailleurs. Elle a développé des troubles d’anxiété. Elle ne veut plus aller à ses cours de danse (qu’elle avait pourtant adoré l’année d’avant), elle s’accroche à nous lorsque vient le temps de sortir. Elle pleure beaucoup et a même l’air dépressive. À ce moment, je commence à voir que ma fille n’est pas bien. Je consulte.
Elle ne comprend pas ses émotions, et sait encore moins les gérer. « Maman, je joue dehors et je pleure. Pourtant, je ne suis pas triste. Je ne comprends pas. » J’ai dû lui expliquer que ses yeux peuvent couler sans qu’elle soit triste.
J’ai commencé à comprendre que ma fille avait un trouble. Qu’elle était différente et qu’elle avait besoin d’aide, elle aussi.
Avec les amis, c’est difficile. Elle les provoque et est impulsive. Elle pleure en disant que les amis ne veulent pas jouer avec elle. Et quand j’interviens, on me répond qu’elle dessine par-dessus leur dessin de craie. Ou qu’elle ne laisse pas le jeu lorsque ce n’est plus son tour. Difficile d’expliquer à son enfant comment jouer avec les amis.
Un matin, bien comme les autres, je demande à ma fille d’aller s’habiller, lui disant que son linge est sur son lit. Elle monte les escaliers, mais redescend quelques instants plus tard avec un air perdu. Je lui répète d’aller s’habiller, que son linge est sur son lit. Elle retourne à sa chambre… revient plusieurs minutes plus tard. Habillée. Seulement, elle n’a pas pris le linge que j’avais mis sur son lit. Pourtant, je lui ai répété 2 fois. C’est à ce moment que j’ai vraiment pris connaissance de son trouble de l’attention.
Avec tous les outils reçus et appliqués, les suivis médicaux, les changements de médicaments. Je suis maintenant convaincue que ma fille est mieux depuis que j’ai compris, et surtout accepté qu’elle est différente. Et qu’elle le sera pour toujours. J’ai arrêté de me blâmer, et d’essayer d’essayer de la rendre parfaite. Je l’outille du mieux que je le peux pour qu’elle réussisse dans la vie.
Aujourd’hui, ma fille est rendue en 1ere année. Elle a des amis. Elle suit 2 cours de danse. Elle commence à mieux comprendre ses émotions. Nous travaillons fort pour l’aider à les gérer. Ensemble, nous formons une équipe.
Chaque enfant est unique. Ma fille je l’aime, telle qu’elle est. Je lui donne tout l’amour dont elle a besoin, et je lui donne aussi ce dont elle a besoin pour ses comportements, son impulsivité, sa concentration. Ça fait partie de son être.
J’ai eu un doute que ma fille était différente quand elle avait 10 mois; elle a eu son diagnostic lorsqu’elle avait 5 ans. J’ai compris et ACCEPTÉ qu’elle était différente quand elle en avait 6. Depuis ce temps, je suis pleinement consciente et remplie de patience pour mieux l’outiller. L’ambiance dans la maison est mille fois meilleure et tout le monde le ressent.
J’ai une enfant TDAH avec trouble de l’opposition, provocation et impulsivité. Je ne suis pas gênée de le dire. Je l’aime d’amour autant que ma pré-ado de 8 ans et ma « terrible two ».
Parlez-en ! Vous verrez que vous n’êtes pas seul !!
#maviedefamillemamande3filles
Julie dit
Jai une amie avec un enfant diagnostiquer TDA. Elle a terriblement de la misere a l’accepter. Elle compare terriblement son enfant. Elle pousse terriblement les services. Et elle le prend vraiment difficilement sur elle. Elle s’en blame et c’est sur a chaque situation dans sa vie le diagnostique lui rentre dedans.
Des fois j’essaye de lui faire comprendre que son enfant est un ENFANT et a fait une affaire que TOUT les enfants font… mais elle ne le réalise pas. Elle se le rentre plus creux dans le coeur. C’est a cause du TDA.
Elle est seule la dedans. C’est un peu triste. Elle m’en parle souvent mais en me specifiant biensure que je ne saurai jamais ce qu’elle vit car moi j’ai un ‘enfant normale’. J’avoue que je vie une vie differente et qu’il m’est peut etre difficile de la comprendre a 100%. Mais aussi elle me vide d’energie de ne pouvoir l’accepter. Je ne sais plus comment l’aider.
Julie Barbe dit
Bonjour, votre amie est encore en mode « aveugle ». J’ai été longtemps à ce stade, et beaucoup de maman le sont. Faites lui parvenir mon texte et si elle a envie de jaser je suis toujours ouverte. La vie de famille n’est pas facile avec un enfant tdah effectivement et oui, on compare car on veut que nos enfants soit « normal ». Mais ce qu’ils ont besoin (d’après moi) c’est que l’on voit et accepte leur différence et qu’on trouve des outils pour les aider à fonctionner. Voilà ! Au plaisirs