L’hiver passé, nous avons été malades tous les 6 à tour de rôle pendant 1 mois…
J’ai travaillé de la maison de nombreuses journées. Ma plus jeune a été hospitalisée 2 fois en plus d’avoir également visité l’urgence 2 fois. J’ai vécu un changement de poste inattendu au travail. J’ai tenté dans ce tourbillon de rester une Super Woman. Envoyer les plus belles cartes des fêtes (séance photo maison incluse). Continuer mon entraînement régulier. Voir mes amies, la famille.
Tranquillement, j’ai commencé à ne plus avoir de plaisir…
À être vraiment triste et nostalgique. Je me suis demandée où était le plaisir à être maman. Sournoisement, la déprime s’est emparée de moi. Mais je suis une épouse, une mère, une travailleuse. Je devais continuer, avec le sourire.
Mes amies, mon mari, ma famille ont commencé à s’inquiéter, eux aussi. De mon manque d’énergie, de ma négativité, de mon désintérêt pour les choses qui normalement m’allumaient. Mon mari et mes amies les plus proches m’ont dit d’aller consulter. Mais j’avais peur. Peur des mots. Peur de devoir prendre des médicaments. Peur d’être étiquetée au boulot. Peur de décevoir tout le monde.
Un matin, prise dans la circulation, en observant les travaux du futur pont Champlain, j’ai eu une pensée qui m’a terrifiée.
Je me suis mise à me demander si dans le cas où le pont tombait, je pourrais survivre mais être simplement blessée au point où je devrais passer des semaines, voire des mois, dans un lit. Je ne voulais pas mourir. Mais j’avais besoin que tout s’arrête.
J’ai finalement consulté mon médecin. Après une longue conversation et beaucoup de larmes, on m’a dit que je souffrais d’un trouble de l’adaptation. Je n’avais jamais entendu ça. J’étais quand même soulagée – je n’avais pas à prendre de médicaments. J’arrêterais simplement de travailler quelque temps, pour prendre du temps pour moi, et je consulterais un psychologue. Mon seul devoir: me reposer et me forcer à faire au moins 1 chose par jour qui me plaisait, même si je devais me forcer au début.
C’est ce que j’ai fait, pendant 3 semaines. Garderie et école pour les enfants, et moi je sortais marcher, dîner au restaurant, je prélassais un peu, et je me tenais occupée en effectuant quelques tâches qui avaient mises de côté depuis longtemps et qui alimentaient mon anxiété. J’ai consulté un psychothérapeute, par Skype (vive la technologie, je pouvais le faire dans le confort de ma maison). Il a été d’une écoute magique. C’était surtout moi qui parlais, qui évacuais le méchant, comme on dit. Meilleure façon de faire le ménage pour ensuite recommencer avec un beau tableau blanc.
J’ai dû retourner chez le médecin pour confirmer que j’allais bien et que je pouvais retourner travailler. J’ai eu peur de l’attitude de mes collègues à mon retour. Il y a eu un léger malaise les premiers jours, et puis tout le monde a bien vu que j’étais la même au final.
Je suis consciente maintenant que je dois penser à moi, en faire moins lorsque ma tête et mon corps me l’ordonnent, à consulter si j’en sens le besoin.
Les tabous subsistent autour de la santé mentale, mais si on continue d’en parler, de partager nos expériences, on finira tous par comprendre que ce n’est pas signe de faiblesse. Je le sais, parce que je suis une guerrière.
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