Je regarde autour de moi et j’ai souvent l’impression de ne pas être née à la bonne époque.
Est-ce que je suis trop en avance sur mon temps ou figer dans des valeurs de l’ancien temps, je ne sais pas. Dans le fond, ce n’est pas tellement important. Le fait est qu’on me regarde souvent avec des ponts d’interrogation dans les yeux quand je parle de ma parentalité.
Je suis mamarginale parce que je n’ai pas envie de me glorifier en mère indigne, je ne m’ennuie pas de ma vie sans enfant . Oui, il y a certains moments où je trouve que mes garçons sont intenses et que je l’exprime. Mais c’est généralement pour eux que ça me dérange. Je sais qu’ils réagissent alors à des trop pleins et que j’aimerais leur éviter ces moments. Parce que je trouve que la vie va tellement vite de nos jours et j’ai l’impression que mes enfants ne profitent pas de leur enfance.
Je suis mamarginale parce que c’est les petits moments de la vie quotidienne qui font mon plus grand bonheur et que nous faisons peu de sorties longues et/ou coûteuses chaque année. Je préfère cuisiner des muffins à la maison, désherber le potager et aller faire du vélo au parc plutôt que d’aller au parc d’attractions durant la fin de semaine. J’aime voir mes enfants s’émerveiller de la possibilité d’un pic-nique et de faire une cabane avec des couvertures. Ils n’ont pas besoin de faire des sortis hors de prix pour être heureux et c’est très bien ainsi.
Je suis mamarginale parce que mes enfants ont beaucoup de temps pour jouer librement autant à la maison qu’au parc ou en sortie. Je crois en leur capacité de se développer sainement sans que je leur fournisse des conseils et des morales dans chacune de mes phrases ou que j’anime tout leur jeux. Je pense que mes enfants apprennent plus en expérimentant et en questionnant qu’en m’écoutant monologuer. J’ai choisi, en concertation avec toute la famille, d’avoir moins d’obligations à l’horaire pour profiter de temps ensemble le soir et les fins de semaine. Ça fait un bien fou de sortir du rythme infernale des activités extérieurs et de l’horaire planifié à la minute près.
Je suis mamarginale parce que je préfère passer du temps avec mes enfants plutôt que de faire des sorties. Je ne veux pas dire que je ne sors jamais sans mes enfants. Mais ce n’est pas la jouissance et la libération que décrivent tant de mamans autour de moi ou dans les médias. Oui, j’en profite pour avoir du plaisir mais j’ai hâte de retrouver mes enfants. Je n’ai pas le besoin ni l’envie d’avoir des grandes soirées pour moi toute seule sur une base régulière. Je préfère prendre une dizaine de minutes chaque jour pour lire un bon roman. Et pour ma vie de couple, il existe une multitude de façons de garder la flamme bien vivante avec mon amoureux sans passer de longues périodes loin de mes enfants.
En résumé, je suis mamarginale parce que j’ai misé sur le temps partager en famille. Peu de télévision, de sorties touristiques, de cours obligatoire pour beaucoup d’histoire, de popote, de feu de camps et de chatouilles dans le lit parental. En un mot, beaucoup d’amour et de temps pour nous le montrer.
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