Ma peur d’avoir une fille

25 ans, maman de déjà 2 beaux garçons de bientôt 4 ans et 18 mois. Enceinte de 30 semaines de notre fille et je suis terrifiée !

Je n’ai pas peur de ne pas pouvoir la nourrir convenablement ou de ne pas l’aimer, je l’aime déjà et je sais que cela ne sera que plus fort quand elle sera dans mes bras, ce n’est pas cela. J’ai déjà 2 enfants polis intolérants alors je ne suis pas stressé pour ça non plus, je sais que je m’en sortirai.

Non, j’ai peur d’être une mauvaise mère pour ma fille. Pour moi, le lien entre mère et fille est important, car il est la base d’une relation qui se développera dans la confiance. J’ai moi-même un très bon lien avec ma mère et je sais que cela a eu un impact majeur dans ma vie, surtout durant mes années de pré et d’adolescence. Je sais très bien que sans ma mère, je ne serais pas où je suis aujourd’hui et elle le sait, car je lui dis, mais jamais je ne le dirai assez.

Je crois que le fais que ce lien mère-fille, soit si important pour moi fait que j’ai peur de ne pas être à la hauteur.

De ne pas aussi bien la comprendre qu’elle le voudrait quand elle m’expliquera ses combats intérieurs ou de ne pas capter les signes quand elle aura besoin de moi. Le cerveau des adolescentes est comme un gros brouillard. Je me rappelle ce sentiment de ne pas se comprendre sois-même, en tout cas pour moi dans la jeune adolescence, ce fut ça ! Et si jamais je laissais ma fille se perdre dans le brouillard ?

Adolescente, je suis passée par le rejet et l’intimidation…

Par les chums pas trop gentils, à une belle-mère qui est allée jusqu’à foutre son gars dehors, car il sortait avec moi (quand j’étais pourtant une fille gentille, performant bien à l’école, polie…), des histoires familiales difficiles… J’ai eu besoin de ma maman. Je pouvais me confier à elle et elle savait me comprendre et me faire des conseils sans me juger. Je sais que je serai toujours là pour elle si elle me le demande, mais serais-je en mesure de la conseiller convenablement afin d’apaiser son petit cœur si fragile ? Et si jamais ma fille ne voulait pas de ce lien, honnêtement, je pense que cela me détruirait !

Je n’ai pas trouvé d’autre solution que d’attendre de voir et de verbaliser mes peurs.

J’ai tout de même terriblement hâte de la serrer enfin dans mes bras. Je tombe en amour avec les petits « kits cutes » et les robes minuscules. Les vêtements sont déjà lavés, pliés et rangés et l’intensité de ses coups me rappelle chaque jour qu’elle sera bientôt parmi nous ! Je crois que je vais devoir apprendre à valser dans le courant en espérant ne pas couler en attendant de voir l’intensité des rapides qui se présenteront plus tard.

Je vous en reparle dans 15 ans!