Alors, on y est… Coober Pedy. Vous vous souvenez? C’est là qu’on s’en allait il y a deux semaines…
Coober Pedy. Déjà le nom nous permet de douter. Clairement, ce ne sera pas une métropole. Pas l’impression qu’on y trouvera un coquet petit centre d’achats, de petites rues commerçantes, et un charmant système de tramway. On est dans l’outback, ne l’oublions pas. Coober Pedy. Ça sonne comme le nom d’un gros ourson «héros» d’une série télévision pour enfant. Coober Pedy ou l’ours Paddington. Bon, je délire. Ça doit être l’effet du soleil plombant.
On m’a dit que Coober Pedy est une ville essentiellement sous-terraine? Ça veut dire quoi «essentiellement» sous-terraine? Je ne m’attends pas à grand chose. Quand on représente l’Australie à la télévision, on ne voit jamais l’image d’une ville sous-terraine se glisser entre celles, typiques, d’un surfeur et d’un kangourou. Jamais.
De toutes façons, nous n’avons pas vraiment le choix de nous y arrêter. D’abord, parce la prochaine source de vie se trouve trop loin pour s’y rendre dans une même journée. Ensuite, parce qu’il nous faut faire réparer un tuyau. Semblerait que ce bris soit fréquent, le matériau n’étant pas résistant à cette chaleur. Finalement, parce qu’une ville sous-terraine en plein outback australien, ça titille la curiosité quand même!
Nous stationnons le motorisé dans un petit camping…
Le moins cher trouvé. Il fait déjà presque nuit. Maëva ne se peut plus: elle DOIT bouger. On en profite pour prendre chacun une bonne douche tiède sous les yeux attendris de quelques bestioles non identifiées. Maëva joue dans le sable: pas de gazon, ici. La douche n’aura pas servie à grand chose, finalement. Nous nous préparons un bon repas qui sera dégusté à la belle étoile. Nous visiterons l’endroit, demain.
La chaleur est écrasante.
Le chiffre qui apparaît sur le thermomètre, je m’en rends compte, ne représente pas à lui seul l’effet ressenti. Rares sont les arbres (il faut les importer de la côte et en prendre un soin fou) et les points d’ombre. Oubliez les nuages et, évidemment, les points d’eau aussi. L’approvisionnement en eau se fait 24 km au sud, par un pipeline. L’eau est ensuite traitée par osmose inverse et vendue à un prix de fou.
Nous avançons au ralenti, comme si chaque mouvement était à risque de faire augmenter les celsius. Maëva, qui préfère habituellement marcher à nos côtés, fait la grève. Toute qu’une chance d’y être pendant un des mois les plus «froids» de l’année.
Environ 4000 personnes habitent ici. Entre 50 et 80% vivent sous terre. C’est à dire dans des maisons creusés dans le roc à partir des escarpements. L’avantage: une température fraîche et parfaitement stable. Plus on creuse, plus ces frais. Les chambres à coucher sont pratiquement toujours l’avant-dernière pièce de la maison, juste avant l’équivalent de nos «chambres froides» québécoises. Plus on descend, plus l’odeur de boules à mites est forte. Mes nausées de grossesse, jusque là tolérables, atteingnent un sommet innatendue. Je ne terminerai pas la visite de la maison de ce charmant couple de retraités. Trop, c’est trop.
Le terrain de golf est principalement fréquenté de nuit: c’est plus confortable. Les joueurs utilisent des balles lumineuses. À Coober Pedy, on nous suggère fortement de ne pas marcher de reculons. Quatrième continent sur lequel je voyage, n’en reste pas moins que c’est la première fois que je rencontre ce type d’avertissement. Une consigne plutôt facile à suivre entre vous et moi!
C’est un drôle d’endroit. Le décor ambiant semble nous projeter d’un coup dans une scène semi-post-apocalyptique.
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