Passer Noël « dans le sud » est une option que plusieurs familles choisissent chaque année.
Elles partent une semaine ou deux, dans un pays où les cocotiers remplacent les épinettes, où les degrés Celsius ne sont jamais qualifiés par la négative, et où le père Noël porte élégamment le short.
Pour certains, s’évader sous la chaleur des tropiques à ce moment de l’année, c’est passer à côté du traditionnel Noël blanc, des rassemblements de la famille élargie, de la dinde, des sapins, traîneaux et autres joies de l’hiver québécois. Que serait Noël sans ces flocons dodus qui descendent doucement recouvrir la plaine? Ces lumières étincelantes qui se reflètent dans la neige blanche? Pour eux, Noël et la nouvelle année, ça se fête en famille avec un bon feu de foyer et une dinde dans le four.
Pour d’autres, c’est un moment privilégié pour fuir le froid caractéristique à notre belle province et la folie commerciale qui accompagne – trop? – souvent les célébrations de fin et de début d’année. Fuir la belle-famille, se soustraire des « bisoux-bonne année-beaucoup-de-bonheur-la-santé-et-du-succès-dans-tes-études », échapper à la routine, créer une bonne occasion pour NE PAS monter le sapin de Noël : toutes les raisons sont bonnes.
Pour ma part, je suis une amoureuse du Noël blanc et des rassemblements en famille où la bonne bouffe est à l’honneur. La plupart du temps, notre Noël à nous, il se passe dans le Nord-du-Québec. Et outre la folie commerciale et l’incitation à la consommation qui m’exaspèrent, j’affectionne de plus en plus, d’année en année, ce Noël typiquement québécois. C’est pour nous une occasion en or de réunir la famille, de manger, de boire, de jouer dans la neige, de traverser la province sur des routes enneigées et de voir les enfants tisser des liens entre eux. Faut dire que la belle-famille est plutôt éparpillée (dans la province et dans le monde), mais particulièrement tricotée serrée.
J’ai malgré tout vécu un réveillon couleur sable, une nouvelle année à l’odeur d’eucalyptus : expérience très différente de l’escapade temporaire en contrée ensoleillée, puisque nous y étions déjà depuis 4 mois. Comme nous habitions avec ma belle-sœur, c’est à 4 que nous avons préparé et fêté Noël, en plein été, en Australie.
Nous avions accroché 4 bas de Noël au foyer électrique, qui n’avait pas servi depuis bientôt 3 mois. Il faisait en moyenne 35 degrés après tout. Pas de sapin, mais des boules décoratives étaient accrochées au vieil eucalyptus voisin de la station de train qui se trouvait juste devant la maison. En ville : des enseignes lumineuses, des guirlandes de lumières colorées envahissaient le centre-ville. Des maillots de bain aux couleurs de Noël et des « gougounes » vert et rouge étaient mis en promotion. Dans un pays où le Père-Noël arrive en surf et où la traditionnelle dinde du réveillon se transforme parfois en barbie (barbecue) entre amis sur la plage, ça a du sens.
Là, où j’ai ressenti cette nostalgie passagère d’un Noël tout blanc, c’est quand j’ai réalisé l’abondance de « fausses décorations » : de faux sapins, des traîneaux (pour glisser sur quoi au juste?), des images de caribous, mais surtout, de la fausse neige. De la neige tiède et synthétique. J’ai beau ne pas adorer l’hiver – je m’en confesse : si ce n’était que de moi, ça ne durerait qu’un mois -, mais force est d’avouer que le cocktail me laissait moi aussi, tiède.
Néanmoins, vivre Noël, en famille rétrécie, les pieds dans le sable, a un certain charme. Maëva portait sa jolie robe à bretelle spaghetti, les fenêtres étaient grand ouvertes, une vague de chaleur remplaçait la tempête de neige ; l’air conditionné, le feu de foyer. Pour une fois que l’odeur d’eucalyptus n’était pas associée à « gros rhume morveux »!
Et vous, êtes-vous plus du type « Noël sable plein le bikini » ou « Noël dans la gadoue » ou « Noël pas du tout » ?
Bonne journée, Bianca
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