J’ai un peu perdu le fil du temps… même si Maëva dit que « les horloges vont vite ici », moi, j’ai l’impression d’être installée en Malaisie pour mille ans.
Les horloges vont vite ici, maman
Mais ce n’est pas mille ans qu’il me reste à profiter de ce pays, mais bien 48 heures.
Dans 48 heures, je serai en Indonésie. On dirait que le temps s’est arrêté. Les horloges ne vont pas vite ici, ma chérie, elle ne vont plus du tout. Je ne les vois plus, j’ai même oublié comment les déchiffrer.
Je n’arrive pas à m’entrer dans la tête qu’on change à nouveau de pays, de décor…
Quatrième et (fort probablement) dernier pays de ce passage en Asie. Quatrième pays sur 6 initialement prévus. Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. On clame à tous vents qu’il faut ralentir le rythme, profiter du moment présent, apprécier ce que la vie nous offre sans toujours envier le voisin, ne pas idéaliser ce qu’on n’a pas, cesser de vouloir plus, toujours plus.
En voyage, c’est une notion parfois difficile à respecter, facile à oublier. Comme si le fait de se trouver loin justifiait la consommation éclair, le «je l’ai vu» (en coup de vent), le «c’est fait» (what’s next?).
Ralentir le rythme
Le rythme de notre progression a évolué au fil des mois. On s’est adapté à ce mode de voyage, cette façon de rencontrer l’ailleurs, encore une fois, différente des précédentes. Plus lente, moins glamour peut-être, mais pleine de sens.
Après 4 mois, on en jasait hier, et on se disait qu’on avait trouvé un «pas pire beat». Voir moins, ne pas se laisser emporter par les «must see/must do». Profiter de la petite vie d’un quartier où nous sommes les seuls étrangers, où il n’y a pas forcément beaucoup à faire ou à voir, alors que dans cette caractéristique se trouve toute l’importance de notre expérience. Se délecter de petits moments, chercher – et trouver – le WOW dans l’ordinaire.
Plus ce voyage avance, plus notre vision du voyage se transforme. On ne vient plus chercher les mêmes choses – on ne trouve forcément plus les mêmes choses – que dans les autres voyages. Ce virage avait déjà été bien amorcé en Australie. De backpackers hyperactifs, on a doucement glissé vers le slow travel. La lenteur, prendre le temps de trouver le temps long, savourer chaque instant que ce soit au sommet d’un volcan où sur le sofa, un café à la main.
Simplifier
Accepter d’en voir moins sans moins vivre. Regarder ses enfants découvrir la vie d’ailleurs, avec toute la spontanéité et la simplicité dont ils sont capables.
Prendre la peine de remarquer que pour eux, la beauté ne se trouve pas forcément dans les grands monuments, les sites reconnus internationalement, les musées prestigieux et les paysages de rêve, mais bien dans les petites choses, les moments, dans le présent.
Dans cette fleur magnifique, dans ce caillou à la forme particulière, dans cet oiseau qui vient se percher chaque matin dans l’arbre près du balcon, dans cet autobus dont les couleurs mettent de la vie sur une route perdue, dans ce tuk-tuk filant à toute allure entre les scooters et les voitures, dans ce trishaw décoré de fleurs et de rubans.
Les enfants rêvent à l’endos de la carte postale. Leurs horloges ne vont pas au même rythme que les nôtres. En voyage ou non. Et nous, les adultes, devrions peut-être tenter de les suivre un peu plus dans leur émerveillement naturel et de ralentir la nôtre d’horloge.
aurélie@travelingaddress dit
D’autant plus avec les enfants, il faut prendre le temps, notamment en voyage! Du coup vous avez fait quels 4 pays?
Bianca dit
Bonjour Aurélie!
Nous sommes allés à Taïwan, en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie lors de ce voyage-là.
🙂