Lorsque mon grand garçon est né…
Je me disais, je vais allaiter. Sans plus. J’y tenais, mais j’avais certaines limites psychologiques de nouvelle maman. Nos débuts ont été difficiles, un taux de sucre trop bas à la naissance, très peu de colostrum pour moi et s’en est suivi une très, très grosse jaunisse. Cette jaunisse nuisait à sa prise de poids et nous occasionnait des visites à l’hôpital à tous les jours, car la photothérapie n’aidait pas. Finalement, pour faire une histoire courte, après environ trois semaines ça commençait à être chose du passée. L’allaitement en tant que tel allait bien, il y avait les douleurs de premières tétées, mais sans plus. Par contre, personne ne m’avait vraiment avertie que ça pouvait être un peu plus qu’inconfortable même si nous n’avions rien à corriger. Une fois ma montée de lait arrivée j’aurais pu nourrir des jumeaux! Cependant, mon bébé pleurait énormément pour ne pas dire toujours et vomissait en jet sans arrêt! Le verdict est tombé alors qu’il avait un mois environ, il était intolérant à la protéine bovine. Je venais d’atteindre une de mes limites psychologiques et malgré le fait que je m’étais remise très rapidement de mon accouchement j’étais un peu à bout de force. Ça faisait beaucoup pour une premier enfant. Alors j’ai arrêté mon allaitement et je l’ai regretté, beaucoup.
Finalement …
Je suis tombée enceinte de mon deuxième garçon alors que mon grand avait cinq mois. Et là j’étais prête psychologiquement, j’allais allaiter.
Je me suis rendue compte que j’aurais dû mieux m’entourer. Oui, on peut lire des livres, aller à des rencontres, mais dans la vraie vie les débuts ne sont pas toujours roses comme on peut le lire ou l’entendre! On a besoin de personnes pour nous épauler, nous motiver et nous rassurer.
Pendant ma deuxième grossesse j’ai lu tous les livres que je pouvais sur l’allaitement et j’ai assisté à tout ce qui se faisait sur l’allaitement maternel. J’ai pris une marraine d’allaitement et j’ai bien avisé mon conjoint que j’allais avoir besoin de son soutien. Parce que oui, il peut arriver dans un moment de fatigue d’avoir envie d’arrêter et d’être découragée!
Notre deuxième petit ange est arrivé après un très court travail et une demi-poussée. Rapidement il a eu son premier boire et ça allait bien. Effectivement nous avons eu quelques problèmes de débutant et nous devions apprendre à nous connaître, mais ça allait passablement bien. J’ai consulté la consultante en lactation de mon coin pour corriger certaines de nos erreurs et ma marraine d’allaitement était de bons conseils. Oui, il y a eu des soirs de tétées groupées ainsi que de crises de reflux où je me suis dit que je pourrais déléguer et que ce serait si facile, mais j’y tenais beaucoup trop pour ça. C’est dans ces cas là où on doit se résonner et ramener nos idées à l’essentiel, le bonheur et le bien-être de notre enfant. Et finalement quand le soleil se levait, une nouvelle journée commençait et je me disais que ça ne pouvait qu’aller de mieux en mieux. Disons nous le, le premier mois ce n’est pas facile et c’est inconfortable (oui parfois j’ai versé quelques larmes)! Le deuxième mois ça va beaucoup mieux. Et le troisième mois, il y a finalement ce moment où tu te dis que ça va tellement bien, que c’est tellement pratique, tu en oublis presque les petites difficultés du début.
Les mois ont passé et je me suis rendue compte que non seulement je vivais une belle histoire d’amour encore une fois avec mon bébé loup, mais j’en vivais une aussi avec mon allaitement, avec ces petits moments privilégiés que nous partageons. J’ai compris que je ne faisais pas que nourrir mon enfant, mais que je le réconfortais, le consolait et le rendait heureux. Et dès le moment où tu comprends cette partie tout va beaucoup mieux. Je me suis rendue compte que moi seule connaissait son regard mi-endormi de satisfaction lorsqu’il boit ou son énervement au moment où je me prépare à le faire boire en prenant le coussin. Que nos petits rencontres nocturnes étaient des moments d’exception et non une corvée. Que malgré les moments où j’ai du serrer très fort les dents pour oublier la douleur, j’ai toujours été convaincu que je faisais la bonne chose.
Aujourd’hui …
après 9 mois que je catégorise de pur bonheur, j’ai envie de dire à toutes les mamans qui sont au début de leur allaitement, ne lâchez pas prise même si c’est difficile et ça peut l’être, mais continuez! Allaiter, c’est bien plus que nourrir son enfant!
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