Devenir papa est sans aucun doute l’un des plus beaux moments dans la vie d’un homme. Cependant, cette nouvelle réalité n’est pas nécessairement concrète aussi rapidement que pour la femme. Même si l’on devient, dans les faits, papa dès la conception, plusieurs hommes ne réalisent qu’au jour de la naissance l’ampleur du changement qui s’amorce dans leur vie.
Dans le cadre d’un travail de recherche, j’ai choisi comme sujet : « La place du père durant la grossesse, l’accouchement et le postnatal en 2016. » Je ne suis qu’au début de mes recherches, mais étant donné que la fête des Pères arrive à grands pas, j’ai envie de partager quelques-unes de mes trouvailles.
Il m’apparaît évident que les hommes ressentent le besoin d’être utiles et compétents à titre de père. Bien sûr, on peut – et on devrait – suivre notre instinct, mais ce n’est pas toujours chose simple quand on ne porte pas l’enfant. Voici un extrait de résultats de recherches sur l’engagement paternel qui, selon moi, doivent être connus du plus grand nombre [1] :
– L’engagement du père durant la grossesse diminue les risques de complications obstétricales à la naissance et le taux de mortalité infantile.
– L’engagement du père durant l’allaitement contribue à l’amorce et à la poursuite de l’allaitement sur une plus longue période.
– L’engagement du père contribue au développement du langage chez l’enfant de sorte qu’il est plus élaboré et diversifié.
– L’engagement du père contribue à l’attachement que développe l’enfant à son égard, ce qui accroit la mémoire de l’enfant, sa capacité d’adaptation et sa capacité à entretenir des relations amicales saines.
– L’engagement du père auprès de son enfant contribue au contrôle plus efficace des émotions de celui-ci, ce qui a, à long terme, un impact sur son comportement et son bien-être psychologique.
– L’engagement du père auprès de son enfant prévient, directement ou indirectement, la négligence et la maltraitance.
Ce qui a piqué ma curiosité, c’est la possibilité de créer une harmonie de la vie sexuelle du couple en période postnatale. Ceci serait une conséquence directe du degré d’attachement du père pendant la grossesse : plus le père crée un lien d’attachement durant la grossesse, plus il sécrétera de la prolactine (l’hormone responsable de la fabrication du lait chez la mère) à la naissance de son enfant. Ceci aurait un impact sur l’appétit sexuel chez la femme quand elle allaite, mais aussi chez le père. Ainsi, le couple se retrouve devant des besoins similaires et l’attention du père comme de la mère est dirigée vers l’enfant. De cette façon, personne ne se sent délaissé. [2]
Je vous invite à lire un billet très complet d’Isabelle Challut, du Centre Pleine Lune, écrit en 2013. [3]
Personnellement, j’en déduis que si les deux parents s’engagent tout au long du processus de la grossesse, qu’ils s’informent et s’éduquent sur le sujet, que les deux s’assurent de créer un lien d’attachement avec leur enfant et d’avoir une bonne communication de couple avant la naissance, les chances de passer à travers les périodes plus difficiles en période postnatale seront augmentées.
Alors les papas, prenez la place qui vous revient, et les mamans, laissez les papas jouer leur rôle. Ils sont essentiels au développement de votre enfant.
[1] «La place des pères dans les politiques publiques en périnatalité et petite enfance : le père est-il considéré comme un déterminant de la santé et du développement de l’enfant» – Francine de Montigny, ph. D, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la santé psychosociale des familles – Kate St Arnault, coordonnatrice de la Chaire de recherche du Canada sur la santé psychosociale des familles avec la collaboration de Raymond Villeneuve, directeur du regroupement de valorisation de la paternité. Avril 2013 cerif.uqo.ca
[2] Kim Pilyoung K. et al., The plasticity of human maternal brain : longitudinal changes in brain anatomy during the early postpartum period, Behavioral neurosciences, 2010, 124(5), 695-700
[3] Billet d’Isabelle Challut, du Centre Pleine Lune, écrit en 2013.
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