J’étais à la campagne par une belle journée d’été, dans un chalet avec des amis. Mon fils avait à peine 3 mois. J’étais en amour et si heureuse d’être devenue maman que j’avais envie de le crier haut et fort sans arrêt pour partager mon expérience avec toutes les femmes qui n’avaient pas encore eu d’enfant. Je voulais leur dire que c’était possible de bien vivre un accouchement, que nous en étions toutes capables. C’était mon expérience à moi, et j’en étais réellement heureuse.
Malheureusement, c’était impossible d’exhiber entièrement ma fierté et mon état de grâce. Ni à mes amies qui n’avaient pas eu d’enfant, et encore moins à celles qui avaient vécu un accouchement difficile. Par respect, je gardais cette grande joie pour moi. Quand on me demandait comment s’était passé mon accouchement, je répondais que tout avait été super. Mais je me sentais coupable à l’instant même où je prononçais ces mots, même si c’était la vérité. Je continuais tout de même à raconter mon expérience, mais j’étais presque gênée que mon histoire soit aussi parfaite, et encore plus parfaite que ce que je m’étais imaginé.
Pour celles qui sont familières avec le déroulement d’un accouchement, mes contractions ont été aux 7 minutes durant tout le processus, même durant la poussée. En principe, les contractions auraient dû se rapprocher au fur et à mesure que mon col se dilatait. Eh bien non, pas pour moi : je dormais entre mes contractions! L’infirmière de jour ne comprenait rien à mon cas. Elle ne comprenait pas comment je pouvais dilater tout en restant en totale maîtrise de la situation. Elle était tellement surprise qu’elle a même pris le temps, en soirée, après son quart de travail, de prendre de mes nouvelles. J’étais un cas spécial, mais dans ce cas-ci, un cas positif. Et tant mieux!
Alors, pourquoi me sentir coupable? Avec le temps, j’ai compris que c’était tout à fait normal, que c’était par protection.
Les femmes ont tendance à se sentir coupables pour beaucoup de choses : coupables quand ça va mal, puis coupables quand ça va bien aussi. Nous nous questionnons sans cesse au sujet de tout et de rien. Mais la bonne nouvelle, c’est que c’est un signe de bonne santé mentale. Alléluia! Nous pouvons donc nous déculpabiliser en nous disant que c’est normal de se sentir coupable! Le sentiment de culpabilité nous rend souvent plus empathiques et soucieuses du bien-être d’autrui. Et à titre de maman, ce sont deux très grandes qualités qui nous permettent de bien prendre soin de nos enfants.
À condition que cette culpabilité reste saine… 😉
Mélanie
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