En tout cas, ça devrait être reconnu comme un emploi, un emploi à temps plein…
Je parle pour le mien : depuis sa naissance son bouton est à ON. Il était un BABI, un vrai, il pleurait le deux tiers de son temps et demandait le sein aux trois quarts d’heure car il avait un énorme besoin d’être rassuré. Le bruit le dérangeait, les salles bourrées de monde l’étouffaient, tout se qui était électronique l’obsédait et c’est toujours le cas aujourd’hui.
Être le parent d’un enfant différent…
C’est jongler avec les rendez vous en ergothérapie, en orthophonie, avec la psychoéducatrice et la naturopathe, on reprend à peine notre souffle qu’il faut gérer une crise qui a de bonnes chances de virer à l’apocalypse, ou bien un cri sorti de nulle part quand c’est le silence total (je parle de 3-4 min maximum là…).
C’est se faire demander toujours quelque chose et quand ce quelque chose est comblé, bien il y a encore quelque chose d’autre.
C’est se faire réveiller la nuit par des hurlements sans en connaître les raisons, mais c’est voir dans le regard de son enfant la peur et l’insécurité. Nous pouvons qu’être empathiques envers lui .
C’est se faire harceler constamment par le mot « miam miam » parce qu’il veut toujours manger. Quand finalement on fini de souper, on peut entendre un écho qui dit « miam miam ». Mon Dieu, il n’a pas de fond, lui? De toutes façons, c’est son sujet de conversation principal.
C’est l’avoir finalement motivé à prendre son bain, mais une fois rentré dedans, il capote déjà pour sortir car ses super pouvoirs sensoriels l’agressent. Trop chaud, trop froid, un cheveu flotte…
C’est ne pas faire des activités normales d’enfant, comme des jeux hauts, se faire balancer ou encore juste se faire prendre dans les bras et tourner sur soi-même. Les sensations fortes le perturbent.
C’est voir qu’il a de la difficulté à entrer en contact avec les autres enfants parce qu’il n’est pas capable de bien parler. La planification et la prononciation pour lui, c’est tout un travail qui lui cause de nombreuses frustrations.
C’est être prêt à partir en auto alors qu’il est super content et motivé (yé!), mais tout d’un coup, « Nooooon! ». Il se lance par terre en hurlant et en piochant sans savoir pourquoi.
C’est voir son autre enfant se développer parfaitement et, inconsciemment, faire des comparaisons. (Sans lui dire bien sûr.)
Être parent d’un enfant différent c’est encore beaucoup d’autres choses, mais je préfère m’arrêter là pour le moment.
Papa et moi nous nous consolons en nous disant qu’il est en santé et qu’il est aimé énormément. Qu’il est accepté tel qu’il est et qu’il sera toujours appuyé dans sa différence. On m’a dit un jour : on a les enfants qu’on est capable d’avoir et on choisit nos parents. Une chose est certaine, nous savons qu’il est bien tombé sur nous comme parents pour l’accompagner dans sa différence, et cela fait de nous des parents comblés.
Si vous avez un enfant qui est atteint de la dyspraxie verbale, de TAC, d’un trouble anxieux ou d’un trouble quelconque (TDAH, austisme, etc.), je vous dis « Bravo à vous, chers parents ». Prenez du temps pour vous, pour vous faire plaisir, un bon bain chaud ou un verre de vin assis sur le balcon. Prenez le temps de vous aimer et de prendre soin de vous : comment peut-on s’occuper de quelqu’un si on n’est même pas capable de s’occuper de nous-même?
Vous le méritez bien, non ?
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