Voici mon histoire …

Savoir que l’on porte la vie à l’intérieur de nous est un sentiment impossible à expliquer. Que d’une seconde, il ne se passe rien, à une autre seconde où un petit être est en construction. C’est simplement incroyable!

Que ce soit la première, deuxième ou troisième fois, la joie ressentie lorsque l’on voit un petit + apparaître sur un test de grossesse est la même.  Tout se met en marche : on regarde à quelle date petit bébé arrivera, quelle sera la saison, quel sera son signe astrologique, comment sera sa chambre, quel prénom allons-nous lui donner, etc. Beaucoup de préparation et d’appréhension.

Lorsque j’ai su que j’étais enceinte pour la 3^e fois, j’étais folle de joie! 

J’allais avoir un bébé de printemps, un bébé du mois de mai. Comme moi. Et j’adore mon anniversaire. L’odeur des fleurs,  des arbres, de la chaleur, le bruit des outardes et des petits oiseaux. J’étais comblée!

Comme à mes autres grossesses, j’attendais les signes, les symptômes autre que la bedaine qui grossit. En attendant, je pris rendez-vous avec ma médecin. J’avais déjà très hâte d’entendre ce petit cœur battre très très vite.

Les semaines passèrent et… rien. Quelque chose cloche. Je ne me sens pas enceinte. Pourquoi?

Je connais mon corps. À part la bedaine qui s’arrondit, pas de nausées, pas de maux, rien. Mon entourage me dit de ne pas m’en faire, mon conjoint me rassure. Moi, je le sais, au plus profond de moi, quelque chose ne va pas.

La journée du rendez-vous arrive enfin. Peut-être qu’elle pourra m’éclairer, me rassurer?

Je m’installe sur la table d’examen, elle met sa petite machine sur mon ventre tout rond et… rien! Il ne se passe rien, pas de petit galop.

Elle me rassure en disant que ça arrive souvent, de ne pas m’en faire et d’aller à mon rendez-vous pour une échographie 2 semaines plus tard.

Je reviens chez moi, je parle à ce petit être à l’intérieur de moi.  Je lui demande de me donner un signe.

2 semaines passent… d’inquiétude, de peine, d’espoir. Mon bébé de printemps, je le veux!

Nous arrivons à l’échographie. À ce moment là, je le sais déjà, je ne sais pas comment ni pourquoi, mais je le sais. Ce ne sera pas tellement long qu’on me le confirme.

Petit bébé du mois de mai ne sera pas là. Il, ou elle, a cessé de grandir, de vivre à la 9^e semaine de gestation. J’en suis pourtant à la 13^e semaine.

Pourquoi? Pourquoi mon corps ne l’a pas compris et n’a pas décidé de l’expulser?

Cette journée-là est un vendredi. Je dois attendre au lundi pour téléphoner ma médecin. L’attente est interminable.

Porter la vie est une chose formidable, mais porter la mort est incroyablement difficile.

Autant j’aurais aimé ce bébé, ce petit bout de moi, à ce moment, autant je ne me sens pas bien, je me sens sale. J’aurais tant aimé pouvoir le bercer dans mes bras, mais je le veux hors de moi.

Je dois attendre.

Je pleure, je fais mon deuil. De mon bébé de mai, mon bébé de printemps.

Annoncer une grossesse est super joyeux. Annoncer que la grossesse n’est plus est sincèrement une des choses les plus difficile que j’ai eu à faire. L’annoncer à mes 2 autres princesses n’a pas été évident. C’est si triste, elles veulent savoir pourquoi. Moi aussi. Elles veulent le voir. Moi aussi. Elles veulent comprendre. Et moi aussi.

Quelques jours plus tard, j’ai dû subir un curetage  (qui consiste à vider et nettoyer l’utérus) car, pour une raison que j’ignore, mon corps n’a pas compris que ce petit fœtus ne vivait plus.

Par la suite, je me suis sentie vide. On m’a retiré mon bébé.

Chaque femme vit son deuil différemment. Le mien, je l’avais commencé au début de ma grossesse. Je sentais que quelque chose n’allait pas. Suite à l’intervention, le vide était présent, mais j’étais prête à repartir à neuf.

Prête à préparer la venu de mon 3^e bébé, qui arriva finalement à l’automne.

J’ai 3 enfants, mais j’ai eu 4 grossesses. Ce bébé de printemps, je l’aurai toujours dans mon cœur. ♡

#maviedefamillemamande3filles