Quand j’étais jeune, j’écoutais « Les filles de Caleb » et je voulais être Émilie Bordeleau…peut-être pas vivre sa vie amoureuse tumultueuse, mais bien avoir plusieurs enfants.
Comme toutes les jeunes filles, j’avais déjà des noms en tête…Fleur-Anne, Blanche, Justin, Ludovic.
Je m’imaginais avec ma marmaille, être maman à la maison, faire des plats et être la seule privilégiée à m’occuper de mes petits.
Je n’ai pas rencontré Roy Dupuis, mais un homme merveilleux avec qui je voulais faire ma vie, avoir quatre enfants et vivre des jours heureux.
Ce que j’avais oublié dans l’équation, c’est que c’est à deux que l’on décide de faire des enfants, de les élever, de s’en occuper. Mon rêve de petite fille frappait le mur de la réalité. Ma douce moitié trouvait que quatre minis était un peu trop.
Et oui, j’ai eu de la peine quand j’ai réalisé que ma maternité s’arrêterait à un ou deux ou même n’allait jamais commencer. Ma vie sans enfant…
OK, on commence par un…
Tomber enceinte fut assez long et difficile. Trois ans, deux fausses couche. C’est là que j’ai commencé à pratiquer le lâcher-prise. Je me suis alors
rendu compte que la vie n’allait pas toujours dans la direction de tes pensées et que la nature est plus forte que tout.
Bon, je l’ai mon bébé!!!!
Nous vivons tellement de beaux moments avec notre fils que j’en oubli presque mon désir de fonder une équipe de hockey. Je dis bien presque..
La vie poursuit son travail, celui de nous faire vivre des expériences. Mon mari travaille fort, je retourne aux études. Le temps passe si vite…
Grand garçon fête ses 5-6-7 ans et sans vraiment en parler, nous décidons que fiston sera enfant unique…
Sommes-nous égoïstes, sommes-nous réalistes..??
La société nous montre des familles de 4, deux parents, deux enfants… Parce que oui, nous ne sommes pas officiellement une famille. On a même pas le droit aux rabais familiaux pour certaines activités.
On sent parfois le jugement des autres qui nous rappellent que notre enfant ne pourra pas jouer et partager des souvenirs avec son frère ou sa soeur. Qu’il sera seul s’il nous arrive quelque chose à son père et moi.
Il est vrai que je me sens coupable, j’ai l’impression de le priver d’échanges fraternels. Que notre décision est totalement égoïste.
La personnalité solitaire, calme et posée de notre fiston fait en sorte qu’il se sent bien dans cette situation, mais lorsqu’il nous dit qu’il aurait aimé un frère, j’ai le coeur qui serre.
Est-ce que j’ai des regrets, bien sur que oui…surtout pour mon garçon.
Mais pour être honnête, je ne me vois pas du tout avec quatre enfants. Mon rêve de petite fille est resté figé dans le temps et c’est correct.
Je savoure les moments de bonheur avec mon enfant et mon mari et pour moi, nous sommes une vraie famille.
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