Vous savez, il y a des traumatismes qui vous suivent longtemps, que ce soit à cause de l’impression que l’évènement vous a donné ou à cause de faits réels. Quelques fois, les faits se mélangent dans ma tête, que ce soit parce que j’étais trop jeune ou parce que je ne comprenais pas la situation.
Pour moi, une fois aux 7 ans, j’haïssais la fête des mères. Oui, oui, haïssais. Car dans ma tête de petite fille, ma journée spéciale, celle qui faisait que c’était moi la petite fille importante de la journée s’évanouissait pour laisser la place à la fête des mères.
Cela commençait dès le début de la semaine, à l’école, on nous faisait faire des cadeaux à la main pour notre mère. Il fallait la gâter, parce qu’elle prend soin de nous toute l’année, parce qu’on l’aime, etc. (OK, je suis d’accord avec ça, mais mettez-vous dans la tête d’une toute jeune fillette qu’on prépare à fêter la fête des mères à la place de la sienne et qu’on oubliait souvent complètement à l’école pour cet évènement.)
La journée même, souvent, mes sœurs et mon frère avaient trop hâte d’aller donner leurs présents à notre mère, alors je passais en second.
Et toute la journée, peu importe où nous allions, c’était : Quelle belle famille, félicitations madame et bonne fête des mères à vous.
À l’épicerie, souvent, ils donnaient une fleur à ma mère. Que je regardais avec envi.
Souvent, dans la journée, il y avait des téléphones pour ma mère pour lui souhaiter une joyeuse fête des mères. Mais aucun pour moi. Pourquoi? Parce que la fête des mères était affichée partout, mais la mienne n’était pas nécessairement sur leur calendrier.
On bougeait toute la journée pour aller voir grand-maman d’un côté et, quelques fois, grand-maman de l’autre côté. Pour leur dire bonne fête des mères.
Et moi, pendant ce temps-là? J’étais triste à en mourir. C’était mon anniversaire, mais tout le monde s’en fichait. Il n’y a avait pas moyen non plus d’avoir une fête d’amis cette fin de semaine-là parce qu’en général, les amis aussi étaient occupés à fêter leur maman.
Longtemps, lorsque mon anniversaire arrivait, je voulais avoir un vrai anniversaire, même rendue adulte, parce que cela m’a marqué.
Mais aujourd’hui, les choses ont changé. Je suis maman à mon tour. L’année dernière, j’ai donné naissance à ma fille 3 jours avant mon trentième anniversaire. Et c’est là que tout a basculé. J’avais déjà mon grand garçon, mais quelques chose a changé d’avoir eu ma fille si près de mon anniversaire. J’ai réalisé quelques petites choses importantes :
- Le matin, lorsque mes sœurs et mon frère avait hâte de donner leur cadeaux à notre mère, ce que je ne voyais pas, c’était qu’elle venait me voir en premier pour me dire joyeux anniversaire.
- Que lorsqu’elle recevait une fleur à la fête des mères, elle le savait, et qu’elle me la donnait subtilement dans l’auto en me disant de l’apporter jusqu’à la maison.
- Le soir, au souper, c’était mon repas préféré, et non le sien.
Ce sont de petits détails, mais qui font toute la différence. Aujourd’hui, je réalise qu’être maman, s’est aussi se sacrifier, même lorsque sa petite fille ne s’en rend pas compte.
Pour la première fois depuis des années, cette fois-ci je comprends, je ne suis plus triste et même que je suis heureuse de pouvoir dire que cette année, je partage mon anniversaire avec les personnes les plus exceptionnelles de la terre, toutes autant qu’elles sont, maternantes ou non, strictes ou bienveillantes, rieuses ou douces, peu importe vos qualités ou vos défauts, car vous faites du mieux que pouvez et donnez votre 110 % en tout temps.
Je lève mon verre aux mamans du monde entier.
Santé! Et bonne fête des mères!
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