Bien le bonjour tout le monde,
Je débuterais en vous souhaitant la merveilleuse année et qu’elle soit remplie d’amour et de douceur pour vous et toute votre famille. Et en espérant que vous avez passé un très bon temps des fêtes.
Le mien a passé vite comme une éclaire! Un heureux mélange de travail, de congé. De repos, de fête. De famille, d’amis et de moment de calme.
En fait, j’étais de garde pour un accouchement qui devait se passer entre le 21 et 23 décembre selon les dates prévues d’accouchement. Mais, vous le savez comme moi, un bébé, ça arrive n’importe quand!
Le 21 décembre, nous fêtions Noël chez mes parents, avec toute la grande famille, les cousins-cousines, les petits enfants qui deviennent de plus en plus nombreux. Un vrai Noël qui bouge et où les enfants jouent partout! Par précaution et pour être prêt à tout, j’avais dit à ma grand-mère que si tout allait bien, je la ramènerais chez elle. De cette manière, je savais que je n’entrerais pas trop tard. J’avais parlé à ma cliente en après-midi et me disait que son col était effacé à 80%, mais seulement dilater à 1 cm, et ce depuis ces 2 derniers rendez-vous. Qu’elle n’avait pas de contraction et que la Docteure voulait la provoquer le lendemain, soit le 22 décembre. Je suis finalement entrée à 12h30. Mon intuition était bonne parce qu’à 2h30 la mère de ma cliente m’appelait pour m’aviser qu’elle avait rompu les membranes.
Il y a toujours quelque chose de magique que de partir pour un accouchement. Mais, partir en plein milieu de la nuit, avec les flocons de neige qui virevoltent tout doucement, quand tout le monde dort. C’est comme une impression de pouvoir sauver l’humanité parce qu’on a une mission secrète; accueillir un petit être sur Terre.
Bref, arrivée à l’hôpital…
ma cliente était à la salle d’évaluation. C’est une salle très temporaire où ils font, habituellement, une évaluation pour s’assurer que le travail est bien commencé avant de les transférer dans leur chambre. Dans cette grande salle, les lits sont cordés comme dans un dortoir où chacun est séparé par des rideaux. Quand j’aperçois ma cliente, elle est dans un coin de cette grande salle dans un lit. L’infirmière essaie de l’aider mais, je sens une ambiance froide emprunt d’une rigidité protocolaire. Elle est sous monitoring. Mais bon, l’instant d’un moment, je m’unis à cette dernière naissance qui s’était passée à la maison de naissance du Boisé où ni règle, ni norme ne font parti du suivi. Seulement l’écoute et l’accompagnement de la femme qui est en train de donner naissance. Je me suis unie à ma cliente, à sa force, à son pouvoir de donner la vie ainsi qu’à l’énergie de la Femme dans toute sa douceur et son empathie.
Je m’approchai alors tout doucement et vins la saluer…
Les contractions semblaient très intenses. Je me présentai à l’infirmière qui était sommes toute très gentille. Je lui demandai où en sommes-nous. Elle était dilatée à 3 cm. Selon leur protocole, ma cliente devait attendre d’être dilatée au moins à 4 avant d’être transférée dans sa chambre. Bon! Au moins… Il n’en reste plus gros!
Il n’y avait pas de place pour ce déplacé dans le petit cubicule…
Il fallait appuyer sur le ballon pour pouvoir le pousser entre le mur et le lit. De l’autre côté, c’était le rideau et les machines. Ma cliente n’avait pas de position, les contractions semblaient incroyablement fortes et, en même temps, très efficaces. Quand l’infirmière est revenue, vers 5h, je lui ai demandé quand est-ce qu’on pourrait avoir une chambre. « Bien, nous n’avons que 4 chambres de libres, et c’est son premier bébé. Vous savez un premier bébé ça peut-être très long. Et on ne peut pas se permettre de donner une chambre… Si une maman enceinte d’un 2ème ou 3ème arrive, ça peut être très rapide…» Je lui ai demandé si elle pouvait la vérifier. En dedans de moi, je doutais de moi, de ma demande… je me disais que ça ne faisait que 45 minutes depuis sa dernière évaluation… c’est beaucoup trop tôt pour faire un toucher vaginal… mais en même temps…
Résultat, elle était dilatée à 5 cm. Enfin! Elle aura une chambre!
Elle pourra se déplacer comme bon lui semble et crié, faire des bruits comme bons lui semble! Environ 20 minutes plus tard, l’infirmière revenait pour faire le transfert. Ma cliente n’en pouvait plus… les contractions lui faisaient beaucoup trop mal. Elle me demandait si elle pouvait avoir l’épidural. Belle enfant qui voulait un accouchement naturel. Elle qui avait pris le temps de noter comme moyen de soulagement de la douleur : massage, bain chaud, musique douce, ballon, point de pression… Voilà que même un simple toucher était trop intense pour elle, que les bains n’étaient pas disponibles et qu’elle n’était absolument pas confortable sur le ballon…
Arrivée à la chambre, elle demanda à l’infirmière si elle pouvait avoir l’épidural.
L’infirmière lui suggéra d’aller à la salle de bain et de voir après. Tout doucement, je m’informai au niveau de leur protocole. S’il avait un stade maximum de dilatation qu’il acceptait de la donner et passer un autre, non. Elle me répondit que non, que même si elle était dilatée à 10, elle y avait quand même droit. Les deux bras m’en tombèrent! Dilatée à 10 et un épidural!! Bon! Ben coup donc!
Je ne vous cacherai pas que j’ai croisé mes doigts forts, forts pour que le travail aille avancer… En 30 minutes… Ça peut avoir avancé comment ? Dilatée à 6 ? 7 ? 8 ? À 8 ça serait génial ça… Pas d’attente Catherine! On va voir. C’est ça décision…
L’infirmière vérifie et demande à ma cliente à combien elle pense qu’elle est rendue. Vous auriez du voir la face de ma cliente… comme si c’était une question à lui poser, à elle, en pleine contraction. Et bien surprise! Elle était dilatée à 9+!! Alors comme supposée, l’infirmière lui proposa l’épidural. Et, bien heureuse de l’entendre dire, ma cliente la refusa en lui disant qu’il était trop tard, que ça ne valait plus la peine… Alléluia!
Bien que tout le travail ce soit passé extrêmement rapidement, la poussée aura été un peu plus longue que le prévoyait l’infirmière. Donc, après une bonne heure de poussée, beaucoup d’effort de la part de cette nouvelle maman, à 7h11 elle avait sa magnifique puce dans les bras. Les infirmières ont donc calculé 3 heures de travail actif!
Et ainsi, la petite Maika est née!
Je me suis sentie choyée d’être présente à cet accouchement. J’ai vraiment senti que ma présence à faite toute la différence. Il est spécial comment de simples paroles dites aux bons moments. Un regard qui rassure, une présence peuvent tout changer pour la femme en travail.
Merci à la famille et à Maika d’avoir mis de l’intensité, du respect et de l’écoute dans mon temps des fêtes.
Catherine Leroux
Accompagnante à la vie
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