Pour mon premier article: La valeur de tes sous, j’ai décidé d’aborder un sujet qui me touche ces temps-ci. J’ai les mains « en plein dedans », disons-le.
Je suis maman d’une fille de 9 ans qui, pour la majorité des fêtes, comme Noël et son anniversaire, reçoit des sous et des cartes cadeaux. Elle a donc le loisir de se gâter comme elle le désire. Comme parent, ça nous facilite grandement la tâche, n’est-ce pas? Plus besoin de demander une liste, de courir les magasins ou de remplir la carte de crédit. Un petit retrait à la banque ou l’achat d’une carte-cadeau, on insère le tout dans une belle carte de souhaits et le tour et jouer!
Alerte rouge. Je me joue l’avocat du diable dans cette stratégie de cadeaux. En effet, avec cette simplicité vient aussi une responsabilité parentale TELLEMENT importante : l’éducation financière.
L’éducation financière sans culpabilité
Lorsque ma fille me demande d’aller magasiner pour qu’elle dépense ce qu’elle a reçu, j’ai toujours une lumière rouge qui allume. Une sorte d’alarme d’incendie qui me rappelle que je dois réduire son feu intérieur de consommatrice bien innocente. Et je me vois entrain de lui dire « Essaie de ne pas tout dépenser. Fais de bons choix. Cela te sera-t-il vraiment utile? C’est un peu cher pour rien, tu devrais choisir ceci ou cela ».
Vous savez comment je me sens dans ces temps-là?
Comme une CONTROL FREAK.
Je me dis tout de suite après « Non mais, tais-toi, c’est SON argent, elle peut bien en faire ce qu’elle veut ». Puis, je réitère lorsque je la vois acheter sa quatrième boîte de poupées bien connues alors que je sais que ça ne fait que traîner au fond des bacs à jouets. Ma fille est très sage, alors elle écoute maman, bien-sûr. Mais maman n’est pas nécessairement bien avec ses propres consignes et ne s’assume pas à 100 %. Fais ce que je te dis, pas ce que je fais (maman est très dépensière…).
Quand je me questionne à savoir pourquoi je réagis ainsi, je trouve facilement les réponses…
Je suis partie de chez mes parents à 18 ans, sans argent de côté, n’ayant pas de REEE ou quoi que ce soit pour les études. J’ai eu une phase gambling qui a duré environ 5 mois, où j’ai flaubé pour l’équivalent d’environ 5000$. Je suis tombée enceinte à 22 ans, alors que j’avais une jobine dans une librairie qui me payait 10,00$ de l’heure. Je suis maintenant à 33 ans, sans jamais avoir réussi à économiser. Puis, je me rappelle pourquoi je dis à ma fille de faire les bons choix.
En fait, je ne l’empêche pas d’acheter des jouets que je considère comme totalement inutiles (sauf pour encombrer la chambre). Je souhaite plutôt qu’elle prenne des décisions éclairées : Ce jouet, est-ce vraiment celui que je veux? Ou si j’attends de voir tout ce qui m’intéresse et je choisis ensuite? Je veux qu’elle fasse les bons choix pour elle.
Je tente de lui apprendre l’impact et le pouvoir de ses décisions financières Au fond de moi, je ne veux pas qu’elle répète mes propres erreurs. Oui, je sais, c’est de la pression à mettre sur un enfant. En revanche, je sais que cette pression que je lui mets aujourd’hui la libérera beaucoup dans quelques années.
Pour économiser : le compte de banque
Récemment, nous sommes allées ensemble à la banque. Ma fille a ouvert son premier compte de banque, où elle peut déposer les sous qu’elle reçoit en cadeau. Elle a aussi une carte de débit (que je conserve avec moi), qu’elle peut utiliser lorsqu’elle désire se procurer quelque chose. Je lui ai aussi fait comprendre qu’elle peut faire le choix d’économiser, pour acheter quelque chose de plus gros à un moment opportun.
Malgré son jeune âge, je sais qu’elle comprend. Ce que je souhaite lui inculquer, c’est le droit de se gâter. Mais qu’il faut aussi savoir apprécier quand on se gâte. Lorsque l’on consomme, consomme, consomme et que l’on n’apprécie que pendant quelques instants éphémères, cela en vaut-il vraiment la chandelle?
Pour ma part, j’aurais aimé que mes parents m’apprennent une éducation financière saine. J’aurais aimé économiser des sous depuis ma tendre enfance. J’aurais aimé ne pas être ce type de personne dépensière qui a une relation quasi-malsaine avec l’argent.
Les choix que l’on fait quand on est enfant, puis quand on grandit, influencent grandement les choix que nous ferons plus tard. Et tout ce que je souhaite, c’est que ma fille fasse des choix éclairés pour maintenant et pour l’avenir.
Et vous, avez-vous commencer à éduquer vos enfants sur le plan financier? Comment vous y prenez-vous? Je suis preneuse de vos conseils.
Richère Trudeau dit
Bonjour, Cynthia, je tiens à te féliciter de t’être lancée à ce blogue. Je ne suis pas mère, mais, tout comme toi, je trouve que l’apprentissage de l’économie personnelle est manquant dans notre système d’éducation. Ma mère était beaucoup trop occupée pour cette partie (mère monoparentale avec 9 enfants à charge). J’aurais bien aimé apprendre à écrire des chèques, à économiser et à placer mon argent avant l’âge adulte. Tes enfants sont bien chanceux de pouvoir compter sur toi, c’est la base vers le succès. Bravo !
Cynthia Whissell dit
Merci Richère! En effet, comme toi, je trouve que ça manque beaucoup dans l’éducation des enfants et c’est pourquoi nous avons une responsabilité parentale énorme à cet effet! Merci pour tes beaux commentaires 😘
Chantal Vary dit
Bravo ! Bel article intéressant qui m’interpelle même si je n’ai pas d’enfant. Ça se lit comme du chocolat noir qui fond dans la bouche ! Et l’éducation financière c’est important aussi ! J’ai été éduqué: « Quand y’en aura plus , y’en aura d’autres ! « Et aujourd’hui je jongle encore à essayer de dépenser seulement ce que j’ai ! Bref, je suis encore en éducation!
Cynthia Whissell dit
Merci pour ton superbe commentaire Chantal! Je pense qu’on est en éducation pendant toute notre vie!