Lettre à mon fils qui ne veut pas aller à l’école
(ou confidences d’une maman!)
Mon fils,
Voilà que ta deuxième semaine d’école se termine aujourd’hui. Pour toi, c’est tout un changement, toute une adaptation. Ce n’est pas une surprise : on s’y attendait. Tu es resté très discret sur ton entrée à l’école jusqu’à la toute fin de l’été. Jamais tu n’as dit, par toi-même, que tu avais hâte d’aller à l’école. Au plus, tu répondais « oui » du bout des lèvres lorsque les gens te posaient la question. On aurait dit que tu ne savais pas trop ce que c’était l’école, comme si ce concept n’avait pas encore de sens pour toi. Je pouvais presque voir des points d’interrogation dans tes yeux lorsqu’on parlait de l’école ensemble. Il fallait que tu le vives pour mieux le comprendre, pour t’approprier ce nouveau concept.
Ça fait deux semaines que tu le vis quotidiennement. Un véritable choc. Mon cœur de mère voudrait tellement que ce soit plus doux pour toi. Tu n’as pas idée à quel point mon cœur se serre lorsque je te vois fondre en larmes et me supplier de te garder à la maison avec moi. Au début, c’était sur le bord de la clôture, à l’école. Puis, c’était en chemin. Sur le bord de la porte. Et, maintenant, dans ton lit, le matin en te levant.
Je te serre dans mes bras. Je t’écoute. Mais je ne sais pas toujours quoi te répondre. Parfois, ça me prend du temps. Parce que je cherche les bons mots ou parce qu’il y a une petite boule dans ma gorge. Pour le moment, il n’y a aucune parole qui t’apporte le réconfort que tu cherches tant. J’ai beau te dire que c’est normal de vivre toutes ces émotions. J’ai beau te raconter que ton papa a vécu la même chose lorsqu’il était petit. Tu conserves ton petit regard triste et désemparé.
Je sais que tu trouves ça difficile lorsque je te pousse à entrer dans la cour d’école. Je te fais un grand sourire et je te souhaite une bonne journée. Je te murmure à l’oreille que, même si tu es un peu triste, tu peux t’amuser. La vérité, c’est que derrière ce grand sourire, il y a une maman qui trouve ça difficile aussi. Te voir débuter tes journées triste et inquiet me fait un peu mal au cœur. Je suis sensible à ton désarroi. Il m’est même arrivé de pleurer en cachette! Je ne te l’ai pas dit, parce que je ne veux pas renforcer ton malaise et parce que mon rôle de maman, c’est de t’accueillir et de te donner les outils qui te permettront de surmonter ton anxiété face à l’école.
As-tu remarqué que je ne te demande plus comment ta journée s’est passée? J’ai compris que cette question est lourde pour toi. Alors, on discute des amis avec qui tu as joué, des comptines que tu as apprises et du livre que ton enseignante a lu. Parfois, tu me fais une petite confidence sur un événement que tu as vécu durant la journée. J’en profite pour te questionner sur ce que tu as fait face à cette situation. Tu as plein de bonnes idées et de stratégies! Tu m’étonnes toujours!
Cette fin de semaine, j’ai compris quelque chose d’important. J’ai tendance à te voir dans toute ta fragilité, alors que tu as des forces exceptionnelles. Ce matin, plutôt que de m’inquiéter de ta vulnérabilité, j’ai pensé à toutes ces belles qualités que tu possèdes. Au moment de te dire au revoir, même si tu pleurais dans mes bras, je t’ai fait un grand sourire. Un vrai sourire authentique! Contrairement aux autres matins, mon cœur ne s’est pas serré. J’ai choisi de croire en toi et je me suis répétée : « Mon fils, tu as des forces exceptionnelles. Tu es curieux, tu es persévérant, tu es débrouillard, tu es créatif. Tu as ton rythme, tu as ton essence. Sois toi! ».
J’ai osé te regarder d’un autre œil. Je vais maintenant pouvoir te renvoyer l’image d’une maman encore plus confiante, qui aura peut-être encore des doutes, mais qui croit fort en toi! Je vais continuer de t’accueillir et de t’accompagner comme je le fais depuis toujours, avec toute la douceur et l’amour que j’ai pour toi. Je vais continuer d’explorer avec toi tous les outils et toutes les stratégies qui peuvent t’aider à surmonter ton anxiété. Je vais simplement laisser moins de place à mes inquiétudes, parce que tu as assez des tiennes et parce que je t’aime tel que tu es!
Maman xxx
Marie dit
Dans des cas d’anxiété ça peut être aidant d’aller jouer avec lui à la cour d’école quand il n’y a personne. Prendre un rendez-vous avec l’enseignante pour faire un jeu qui vient de la maison tout les trois. L’inciter à inviter un ami a la maison pour jouer. Toute des choses simple qui securise les enfants dans une transition comme l’entrée à l’école. Je suis pleine d’empathie… J’ai vécu ça avec ma fille. Maintenant elle est super à l’aise!
lesley1948 dit
I don’t agree, read: http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/11/07112016Article636140851780439010.aspx