Jetables ou lavables?
La question se pose inévitablement à un moment ou à un autre. À ce chapitre, le Mieux Vivre nous annonce tout bonnement que pour les 2-3 prochaines années au moins, les couches vont faire partie de notre vie. Alors qu’on s’imagine la catastrophe écologique que représente la première option, on doute de notre capacité à gérer les montagnes de lavage que la seconde risque de nous amener.
Eh bien moi, je vous dis qu’il existe une troisième option; ça s’appelle l’hygiène naturelle infantile (HNI). En anglais, ils disent « elimination communication » (EC pour les internautes pressés). Dans ma famille, on a carrément appelé ça le bébé pas d’couche.
J’en vois déjà froncer les sourcils, douter de l’efficacité de la chose, me catégoriser avec les hippies les plus crunchy. C’est la réaction que j’ai eu aussi; un moment donné, c’est ben beau d’être écolo, mais faut pas charrier non plus! Mais je suis curieuse, et j’aime ça essayer des choses, alors je me suis lancée…et je suis devenue une fan finie.
À la base, l’hygiène naturelle infantile, qu’est-ce que c’est?
C’est l’utilisation de divers moyens de communication avec un enfant dans le but de répondre à son besoin d’élimination, et ce, dès ses premiers jours/mois de vie.
Il est essentiel de noter qu’il ne s’agit pas d’un apprentissage précoce de la propreté. La démarche s’inscrit plutôt dans une optique de respect et de zénitude. On ne cherche pas la perfection. Néanmoins, il arrive, inévitablement, que certains enfants HNI soient autonomes avec la toilette plus tôt que leurs confrères ayant porté des couches. La propreté n’est pas un but, mais elle survient, au même titre que le sevrage, qui n’est pas le but de l’allaitement, arrive tout de même à un moment ou à un autre. Le processus se fait différemment par rapport à l’apprentissage « conventionnel » de la propreté, de manière beaucoup plus fluide et progressive.
Si vous êtes tentés, voici quelques conseils d’une maman qui a fait le voyage et qui a bien hâte de le refaire…
1) Lisez sur le sujet. Le meilleur livre que j’ai trouvé sur l’HNI est « Sans couche, c’est la liberté » de Ingrid Bauer. Toute la théorie y est. Il existe aussi plusieurs blogues de mamans qui ont pratiqué l’HNI sur le web, et des sites qui y sont consacrés.
2) Commencez tôt! Il n’y a pas de fenêtre idéale pour débuter, mais à mon sens, cela devrait se faire avant 6 mois. Si vous souhaitez débuter dès la naissance, mettez d’abord vos énergies sur l’allaitement. Cela a une bien plus grande importance que de détecter les envies de votre enfant…
3) Ne vous mettez pas de pression. Acceptez que les « accidents » font partie du voyage. Il n’y a pas de mal non plus à utiliser des couches à temps partiel ou les jours où vous vous sentez débordés et peu à l’écoute. Ça doit rester un exercice agréable pour tout le monde. Soyez patients!
4) Ne vous équipez pas trop d’avance. Il existe une panoplie de produits et de vêtements adaptés à l’hygiène naturelle infantile, des couches faciles à retirer aux pantalons fendus, en passant par les pots physiologiques et les alèses spécialisées. Aucun de ces produits n’est essentiel. Votre expérience au quotidien vous montrera ce dont vous aurez vraiment besoin. Pour débuter, j’ai trouvé utile d’avoir des langes lavables (qui peuvent aller dans une couche si nécessaire) et des piqués pour protéger le matelas. Rien de plus…
5) Profitez-en pour vous rapprocher de votre enfant. La pratique de l’HNI est beaucoup plus facile lorsqu’on porte notre enfant et lorsqu’on pratique le cododo. Ce n’est qu’une manière de plus de bien connaitre ce nouvel humain qui partage votre quotidien!
Au fil du temps, l’HNI a de nombreux avantages. On économise sur les couches et le lavage, et on pose également un geste pour la planète en réduisant nos déchets. Aussi, on assure un meilleur confort pour notre enfant qui n’a pas à mariner dans une couche humide pendant des heures, et on élimine par le fait-même les problèmes d’érythème fessier. Mais le plus grand avantage réside tout de même dans le lien de confiance qu’on crée avec notre enfant. Un lien qui se prolonge bien au-delà de l’apprentissage de la propreté!
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