Puisque l’année s’achève, je voudrais prendre une petite pause pour faire un bilan de deux événements que j’ai pu assister, accompagner dans le cadre de mon travail. Deux événements qui m’ont beaucoup marquée. Deux événements où j’ai pu accompagner trois belles mamans. Deux événements qui pour moi, mettent bien en valeur le mot femme et ce qui nous relie!! La preuve qu’en tant qu’ostéopathe, ce n’est pas parce qu’on décrit notre descriptif de tâches par le travail des structures que ce n’ait seulement qu’une structure que nous traitons…
La naissance d’un beau garçon
De retour moi-même d’un congé de maternité, je revois une patiente qui est enceinte de son 3e bébé. À quelques jours de son accouchement, elle me demande d’y être. D’y être parce cette fois, elle veut tenter un accouchement sans épidural. Elle se sent prête. J’accepte. Même si ma fille a 8-9 mois, que ce n’est pas si simple de la laisser si longtemps. Mais cette demande est tellement sincère. Et que cette demande est faite de femme à femme.
D’abord le travail a pris quelques temps à déclencher et nous a causé des on part mais finalement non. Et bébé est arrivé, sans épidural, comme le voulait maman!!! Le brillant qu’elle avait dans les yeux de dire, j’ai réussi!!!! C’est plutôt indescriptible.
Il y avait quelque chose de magique, quelque chose ‘’entre femme’’ Cette confiance mutuelle, cet appui sur ma présence lui a permis de se centrer sur l’unique chose qu’elle avait à faire; laisser faire la nature pour donner la vie. Je ne crois pas ‘’avoir fait’’ grand-chose dans tout le processus mais elle ne cessait de me dire merci. Ce merci, je l’attribue uniquement au fait qu’elle s’est appuyée sur moi comme d’un point d’appui. Aujourd’hui je voudrais lui dire merci à mon tour, merci de m’avoir fait confiance pour qu’elle puisse utiliser tout son potentiel de femme. Donner la vie est un grand cadeau, ce genre de confiance l’est aussi beaucoup pour moi. Ça me donne aussi l’envie de dire que je l’aime mon travail. Même si cette magie n’arrive pas tout le temps, ça me donne envie de continuer à aider d’autres femmes à se faire confiance, à ouvrir le plus de portes possibles au fond d’elles même et aller au maximum de ce qu’elles sont capables. Pour moi, la confiance donne aussi une force intérieure accompagnée de sérénité. Il n’y a pas de prix pour cela. Elle est même essentielle.
Le départ pour un autre monde.
Après l’annonce d’un second diagnostic de cancer, cette grande dame se présente dans mon bureau, sous les bons conseils de sa maman, pour soulager les douleurs reliées aux masses qui se sont à nouveau reformées dans son corps. Les médecins ne lui laissent que quelques mois. Et bien, ça lui aura pris presque 7 autres années avant que le cancer l’emporter.
Une maman, ça ne se laisse pas aller comme ça. Elle a trouvé force et courage pour assumer le tout. Bien sur il y a eu des hauts et des bas. Mais un sourire sincère a parsemé le chemin de ses nombreux traitements et interventions médicales.
Tout au long de ces 7 années où nous nous sommes vu régulièrement, il n’y a qu’une seule fois où j’ai senti qu’elle en avait assez. Et disons le, c’est à partir de ce moment où j’ai senti que pour elle c’était assez. Après tout, les deux belles filles qu’elle a eu sont maintenant deux belles jeunes femmes épanouies et formidables, deux jeunes femmes au cœur d’or. Ça se réflète même dans tout ce qu’elles font et même ce dans quoi elles sont entrain de devenir. Après toutes ces années près de nos bébés qui deviennent des enfants puis de jeunes adultes, je crois que ce doit être un merveilleux sentiment d’accomplissement.
Je comprends que pour elle, s’en ait assez. Maman s’est battue le plus longtemps possible, pour les rendre à bon port. Mais elles ont au fond d’elles, la plus belle chose du monde, un merveilleux héritage de valeurs.
Je te souhaite un bon voyage
Maman qui perd sa fille
Comme je connais et accompagne aussi sa maman, je sens un autre sens à tout cela. Perdre son enfant. Qu’il ait 47 ans, 2 ans, 18 ans, 30 ans. Je crois que pour aucune maman cela ne fait de sens de perdre son propre enfant. C’est l’inverse du cours normal de la vie auquel on ne trouve aucun sens. Mais il faut pourtant donner un sens à la vie pour continuer. J’ai le gout de te dire aller, tiens bon. Il reste aussi tout ce qu’elle a semé autour d’elle. Rien ne va effacer ou même remplir le vide qu’elle laisse autour d’elle. Mais l’avoir connue, et pour toi, l’avoir eu reste la plus belle chose.
Je tenais à rendre hommage aux mamans et femmes que nous sommes pour conclure l’année!!!
Je vous suis très reconnaissante
Prenez soin de vous et bonne année 2015
Amélie
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