Je vous fais une petite confidence: l’allaitement, c’est pas inné. C’est naturel. C’est la continuité normale d’un accouchement. C’est normal. Mais inné? Non. Pas du tout.
Malheureusement, dans notre beau monde moderne, ce qui compte, c’est les chiffres. Combien de temps le bébé a bu. Combien de fois il a été mis au sein. Combien de poids il a perdu. Combien de fois il a rempli sa couche. Peu importe que le bébé soit en forme ou non : ce qu’il faut, c’est que toutes les petites cases soient correctement cochées.
Et malheureusement aussi, les bébés, ce ne sont pas des machines.
Laissez-moi vous raconter une histoire…
Une mère vient d’avoir son bébé il y a quelques heures. L’infirmière est arrivée dans la chambre pour faire mettre Bébé au sein.
« Je viens juste de l’essayer, madame! Il s’est endormi et je voulais essayer de dormir un peu aussi! » Coup d’oeil au dossier. « Faut l’allaiter madame, ça fait trois heures qu’il est né et il n’a pas fait pipi. »
Bébé dort à poings fermés. On le chatouille, on le stimule, on lui présente le sein. Rien à faire. S’il pouvait, il ronflerait.
« Va falloir exprimer votre lait madame, sinon il va perdre du poids. »
On apporte le tire-lait dans la chambre. Rien. Aucune goutte ne sort.
« C’est normal madame, quand on a une césarienne, la montée laiteuse est souvent retardée. On va vous laisser un peu de temps, mais va sûrement falloir supplémenter. On voudrait pas qu’il perde du poids et qu’il fasse une jaunisse et qu’il fasse de l’hypoglycémie et qu’il soit déshydraté, hein? »
***
L’infirmière s’en va. Maman est découragée. Heureusement, elle est prévoyante et avait demandé les services (gratuits!) d’une marraine d’allaitement. Elle se jette sur le téléphone et l’appelle. La marraine aussi est découragée, d’entendre tous ces horribles mensonges que Maman s’est fait raconter.
La marraine rassure maman. La montée laiteuse, elle arrive vers le jour 2 ou 3 alors, c’est normal que maman n’ait encore que du colostrum. Les bébés nés à terme et en santé se satisfont amplement du colostrum. Ce qui est important, c’est de mettre bébé au sein le plus souvent possible, et de vérifier la prise du sein. La marraine dit à maman qu’elle va passer le lendemain pour évaluer une tétée. Maman est rassurée.
Le lendemain, quand la marraine arrive, elle voit le tire-lait dans la chambre. L’infirmière est là, et le médecin aussi.
« On va devoir supplémenter, madame. Vous comprenez, bébé commence clairement à être déshydraté. Et on ne voudrait pas qu’il perde encore du poids! »
La marraine est surprise. « Docteur, bébé a fait un nombre normal de pipis, pourquoi s’inquiéter? Il a perdu un peu de poids, mais c’est normal! D’autant plus que la mère a eu un soluté pendant une longue période de temps! Et c’est certain que sa montée laiteuse n’est pas arrivée encore, bébé n’a que 36 heures. »
Le médecin aussi est surpris de se faire dire ces choses-là. « Quand elle utilise le tire-lait, rien ne sort. Elle n’a clairement pas de lait. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle doive passer au lait commercial! »
La marraine est estomaquée. Maman semble résignée.
« De toute façon, personne n’a jamais eu de lait dans ma famille. En plus, papa va pouvoir donner le biberon, ça va lui créer un beau lien avec bébé. »
Je vous fais une petite confidence : la marraine, c’est moi.
Cette histoire là, je l’ai vécue des dizaines de fois. En seulement quelques heures, on a réussi à convaincre une mère que son corps n’était pas capable de fournir du lait à son bébé. Que son bébé était en danger si elle ne lui donnait pas de suppléments.
Le problème, ce n’est pas la maman, ni le bébé.
Le problème, c’est l’infirmière qui regarde son dossier au lieu de regarder une tétée.
Le problème, c’est le médecin alarmiste qui fait paniquer la maman à cause de ses connaissances manquantes ou désuètes en allaitement.
Le problème, c’est l’absence d’une culture d’allaitement dans notre société.
Le problème, c’est qu’allaiter, ce n’est pas inné. Que ça s’apprend. Et qu’il manque cruellement de gens compétents pour montrer aux mamans comment allaiter.
nadam dit
Bonjour,
Je suis bien d’accord avec le fait que l’allaitement ne soit pas inné, et d’ailleurs tous qui accompagne l’arrivée d’un bébé ne l’ai pas, alors c’est pas facile pour une nouvelle mamam ( comme moi, depuis 6 semaines) de gérer le tout en se basant sut tous qui DOIT se faire d’après les études, la norme ou la culture… s’ entendre dire qu’il fallait faire comme ça et pas autrement, et biensure les versions diffèrent en fonction de la personne à qui on a à faire, genre faut l’allaiter minimum 20 min par sein, et il faut lui presenter « obligatoirement » l’autre sein (sauf que mon bébé, y a rien à faire, il se contente d’un seul sein !!!), ensuite pédiatre qui me dit non 10 min c’est assez … à la demande, ou chaque 2h, etc. !!! Sans parler de la fameuee question de Trop porter son bébé ou de le laisser dormir seul (même si bout de chou pleur à en crever le coeur) … bref c’est mon petit passage coup de gueule !!!
Merci pour l’article 🙂
Ps: j’avais laissé mes coordonnées, lors du cours prenatal sur l’allaitement, pour avoir une marraine d’allaitement, mais je n’ai jamais été contactée !!! Dommage …
Gabrielle dit
C’est difficile de s’y retrouver, tu as bien raison Nadam! Le défi quand on est parents c’est de bien s’informer et de prendre des décisions éclairées, mais aussi de faire la part des choses et de se fier à son instinct…ouf! Et c’est dommage que tu n’aies pas été rappelée pour une marraine…tu pourrais peut-être faire un suivi auprès de l’organisme où tu as suivi tes cours?
Malacarne dit
Bonjour,
Pour moi, justement je pensais que ce serai inné… Et je ne me suis pas du tout préparée aux aspects purement techniques de l’allaitement… J’étais contre le cododo… Et je me suis laissée submergée par tout ça qui était tellement nouveau et difficile alors que je pensais que ce serai si simple ! Je n’étais pas du tout prête a être si dépendante de mon bébé, moi qui n’était pas fusionnelle avec lui… Je n’avais pas suffisamment confiance en moi a ce moment la pour dire aux autres que je reste chez moi avec mon bébé car je dois être disponible pour lui, ne plus sortir, ne plus vivre… Comme avant ! Je ne me suis pas vraiment préparé, en fait, au fait qu’un bébé, ça change vraiment la vie ! Alors que je m’evertuais a dire a tous qu’on peut tout a fait faire « comme avant »… Je ne sais pas qu’elle maman je serai si je fais un 2nd… Mais je sais que je me preparerai a être la pour mon bébé pour lui donner un bon départ sans écouter autre chose que mon coeur !
Gabrielle dit
Malacarne, je crois que tu gagnerais à avoir une bonne discussion avec une accompagnante. Un post-natal difficile, ça laisse des traces sur la maman mais aussi sur le bébé…
Baron dit
Pour moi aussi l hopital a été un passage bien torturant psychologiquement… 5 jours de colostrum avant la montee de lait! Et beaucoup de bêtises, de mauvais conseillées donné par les infirmières… Des pleurs, du stress et tout ça pour rien! Dur dur quand c est le premier!
Gabrielle dit
Baron – oui, surtout quand on manque de soutien! C’est pour ça que c’est si important d’être bien entourée et bien informée avant le jour J! Sinon, il y a les marraines à la rescousse!
Caroline Couture dit
Le problème c'est aussi que l'industrie médicale a pris l'habitude de se prendre pour Dieu, et que tout le monde fait ce que les médecins et les infirmières disent parce que c'est eux qui détiennent LA vérité, et qu'ils nous prennent tous pour des incompétents de notre propre santé, et celles de nos enfants. Et on n'a malheureusement pris l'habitude de ne pas se faire confiance, malgré ce qu'on ressent, ce qu'on sait. Il faut remettre à sa place le système actuel, c'est à dire un outil parmi d'autres pour veiller à notre bien-être. Et oui, l'allaitement se doit de redevenir un geste familier, parce qu'on l'aura vu faire par nos soeurs, nos amies, nos mères, nos tantes, et pas juste parce qu'on se fait dire que c'est «le meilleur aliment pour bébé» sans donner les moyens d'y parvenir, pour faire culpabiliser les femmes qui n'y arrivent pas par la suite. Il faut en parler, d'allaitement, il faut allaiter. En public – Partout!
– Fière maman allaitante d'un grand de 2 ans 1/2! 🙂
Gabrielle dit
Je suis bien d’accors avec toi Caroline. C’est difficile comme mère de faire valoir son point de vue et de se fier à son instinct quand, tout au long de la grossesse et de l’accouchement, on s’est fait dire qu’on est totalement incompétente et qu’on doit se remettre totalement entre les mains des professionnels de la santé, au risque de nuire à la santé de notre enfant! Après on se demande pourquoi tant de femmes se sentent déconnectées de leur enfant et font des dépression post-partum!
Caroline Couture dit
J'ai aussi une amie qui s'est fait dire par une infirmière de tirer tout son lait et de le donner à la bouteille pendant 1 semaine, pour qu'on sache bien si son fils en recevait assez, ce qu'elle a fait, en bonne maman. Quelle incompétence de la part de l'infirmière! Heureusement, elle avait une bonne production, ça n'a pas trop nuit à son allaitement. Mais ça aurait absolument pu tout gâcher!
Nadine Bergevin dit
Bonjour les filles! Je suis une maman de deux garçons; 5 ans et 2 ans. J’ai allaité mon premier pendant 7 mois et demi malgré l’inconfort que je ressentais… non seulement ça me faisait mal, mais je sentais qu’il ne buvait pas bien, ne sachant pas pourquoi. Moi qui ai toujours adoré les enfants, je croyais en effet que tout ça serait si naturel… EH BEN NON!!! Suite à une dépression post-partum, j’ai dû surtout apprendre à me faire confiance, c’est moi la maman et l’instinct maternel, c’est fort. Alors à toutes les nouvelles mamans, je vous fais un gros câlin de réconfort et je vous dis: Si vous sentez le besoin de faire du cododo, que vous voulez essayer un biberon parce que vous êtes « à boutte », vous pensez que qqch cloche avec ti-pit ou site-cocotte, c’est vous la maman et svp, écoutez votre petite voix intérieure, il n’y a pas de mauvais choix!!! 🙂 Bisous à vous toutes. xx
Gabrielle dit
Bien dit Nadine! L’instinct est si important, même si parfois on a perdu l’habitude de s’y fier! Chapeau d’avoir persévéré malgré les embûches!
Christelle Poulet dit
merci!! vraiment un grand Merci de nous informer!!
Gabrielle dit
Merci de nous lire Christine!
Toussaint Giulia dit
Je suis une jeune maman de 20ans. J'ai eu une petite fille de 2kg540 a la naissance. Comme le dit ce récit, les 48 premières heures je n'arrivais pas à allaiter mon bébé, j'ai eu droit aux compléments et aux discours du style " c'est un petit poids il fait à tous prix qu'elle prenne du poids", … Bref tout ça pour dire que pour moi, le 3ème jour a été décisif puisque je commençais a baisser les bras et voulais abandonner l'allaitement, j'ai eu une chance inouïe, je suis tombée sur une jeune sage femme qui aimait sincèrement son travail et elle a passé une heure et demie avec moi a essayer de mettre bebe au sein et à observer les tétées. Je ne la remercierai jamais assez puisque presque 3 semaines après mon accouchement, ma fille se nourrit exclusivement au sein et a repris pas mal de poids.. Je souhaite a toutes les futures mamans d'avoir la chance que j'ai eue.
Gabrielle dit
Quelle chance en effet Giulia! La vie fait bien les choses et se charge de mettre sur notre chemin les personnes dont on a besoin!
Julie Jankowiak dit
Je bondis à chaque fois que j'entends ce genre d'histoire… le monde médical est bien mal renseigné. Pour mon 2ème, 4kg à la naissance, la deuxième nuit j'ai eu le droit à "pfff un gros bébé comme ça le colostrum ne suffit pas, il faut compléter" (heureusement, le lendemain la relève n'était pas d'accord! en fait c'était la montée de lait qui arrivait et il s'énervait. ça l'a un peu retardée d'ailleurs)
il faudrait qu'on soit assez fortes dans ces moments là pour les envoyer balader, mais c'est rarement le cas et on leur fait confiance… il faut continuer à informer les gens ! bravo pour votre travail
Gabrielle dit
Tu as bien raison Julie Jankowiak! Et c’est tellement contradictoire tout ce qu’on entend! Bébé trop gros, on supplémente. Bébé trop petit, on supplémente. Bébé dans la moyenne, on supplémente, au cas où. Pfffff!
Susana Sanchez Pozo dit
C'est exactement ce que j'ai vécu. J'ai accepté une pipette de supplément après un gros moment de doute et de bourrage de crâne puis je me suis ressaisi j'ai repris confiance en moi et avec le soutien de mon mari tout s'est fait naturellement, instinctivement. Il faut être à l'écoute de son bébé. Aujourd'hui notre fille a 26 mois et elle ne veut pas entendre parler de sevrage lol !
Gabrielle dit
Tant mieux Susana Sanchez Pozo!!! L’instinct est le meilleur guide au monde, et quand on a notre mari de notre côté, c’est encore mieux!
Elisabeth Prallet dit
Si seulement j'avais eu quelqu'un comme vous a mes côtes. J'ai très mal vécu que la fille prenne mal le sein. Un pression d'enfer surtout avec la pesée quotidienne et dans un état physique et mental fatigué! Un sentiment de culpabilité qui me poursuivra toute ma vie de maman.
Gabrielle dit
Cette fameuse culpabilité…c’est tellement difficile à vivre. Je t’invite à aller au bout de ton sentiment et d’en discuter, Elisabeth Prallet. Cette culpabilité peut mettre beaucoup de temps à s’estomper et nous empoisonner la vie de maman! Tu as fait de ton mieux avec l’information que tu avais. Maya Angelou disait: « You do the best you can with what you know. When you know better, do better. » – on fait de notre mieux avec ce qu’on sait, et quand on a de la meilleure information, on fait mieux.
juju dit
histoire + compliquée pour nous avec un grand préma arrivé à 31sa; gavé par sonde gastrique; et puis l’introduction du biberon parce que « trop petit et trop faible pour téter »; « mais non madame ne vous inquiétez pas ça l’empêchera pas de prendre votre sein »: de la part de la consultante en lactation de l’hopital. Bande d’incompétents en allaitement (sur le reste je n’ai rien à dire ils sauvent nos bébés prémas qd même!!) mais aujourd’hui bébé a 5 mois et je suis toujours en mixte parce que bébé a trop de mal avec le sein; j’ai vu des consultantes à l’extérieur qui m’ont bien aidée, mais je n’ai jamais pu repasser en exclusif….
Gabrielle dit
C’est vrai que c’est difficile avec un préma, Juju! Le plus important c’est qu’il soit nourri, et ce que tu t’es fait dire peut effectivement être vrai. Ceci dit, il faut quand même essayer pour savoir si c’est trop difficile pour bébé, ce que les hôpitaux ne font pas, généralement. Et c’est malheureux parce que ce sont les bébés qui en souffrent! Heureusement que maintenant on a la banque de lait d’Héma-Québec, difficile d’accès, mais disponible, au moins!
Tracy Diamond dit
Peut etre dans certains hopitaux mais moi quand jai accouché de ma fille jai allaiter et toutes les infirmieres on eté super patientes elle mont toutes aidé a faire une bonne prise cetait ma premiere fois et javais peur de pas y arriver mais elles mont encouragé!
Gabrielle dit
Tant mieux Tracy! De plus en plus d’hopitaux sont sensibilisés et informés, mais il reste malheureusement encore beaucoup de chemin à faire.
Sally-Ann Grenon dit
J'ai un peu de misère avec la façon dont l'équipe médicale est dépeinte. Oui, des médecins alarmiste j'en ai vu, oui, des infirmières peu intéressé par l’allaitement aussi. Il y a en masse des infirmières qui donnent leurs 110% pour aider les mères et qui les soutiennent dans l'allaitement. Le monde médicale a beaucoup reçu de formation ces dernières années et surtout dans les hôpitaux qui font parti de l’initiative amis des bébés, parce que l'allaitement est privilégiée. Un autre point important ; à l'Hôpital, on apprend aux mères à amorcés l'allaitement. C'est normale qu'une fois à la maison, les marraines d'allaitement et le CLSC donnent d'autres conseils. Leurs jobs c'est d'aider à poursuivre l’allaitement, ce n'est pas le même chose. Voilà mon expérience, celle des deux côtés de la médaille. Une infirmière dont l'allaitement tient à coeur et une mère dont le soutient des marraines a été précieux à divers moments de la vie de mon bébé.
Gabrielle dit
Merci Sally-Ann pour le revers de la médaille. Malheureusement mon expérience est vraiment différente de la tienne. Peut-être que la situation est particulière dans ma région, peut-être que je tombe souvent mal…mais c’est vrai que partout, il y a des perles, et heureusement qu’elles sont là!
Macaron Maniak dit
J'ai vécu ça piur mon premier… J'ai du coup abandonné l'allaitement… Pour le deuxième j'ai du me battre contre le corps médical qui s'obstinait à me proposer du lait de complément, à me culpabiliser. J'en ai pleuré… Mais j'ai tenu bon, malgré toutes ces paroles. J'ai eu un sage femme (oui, un et pas une…) qui m'a soutenue. Heureusement qu'il était là ! Aujourd'hui j'allaite mon titi. Je dois reprendre le travail et je ne tire pas assez de lait pour assurer 2 bib de la journée (juste 1…) je dois compléter mais j' ai réellement fait tout ce que je pouvais pour avoir plus de lait, ce n'est pas de la mauvaise volonté ! Je ne suis pas de celles qui ont des fuites au bout de 2h et qui tirent 150ml à chaque fois ! Mais je suis fière de dire que sur la journée il n'y a qu'une seule fois où c'est du lait artificiel.
Gabrielle dit
Bravo pour ta persévérance Macaron! Et c’est super d’avoir eu un maïeuticien qui t’a soutenue!!!
ManueDoudou dit
Je pense qu’il est important de ne pas mettre tout le corps médical dans le même sac 🙂
Certes, les mauvaises expériences racontées ici sont hélas très réelles, mais il faut souligner l’orientation beaucoup plus « bien-être de la mère, du père et du bébé » dans de plus en plus de maternités. Je ne peux que conseiller d’ailleurs la clinique Belledonne, à St Martin d’Hères (38), qui, malgré un grand nombre d’accouchements pratiqués (2700 accouchements par an, niveau 2 : on pourrait penser qu’il s’agit d’une « usine à bébé »), suit et conseille les jeunes maman avec beaucoup de ferveur. Pas une fois lors de mon séjour là bas je n’ai ressenti une pression pour « mettre le bébé au biberon », les sages femme/maïeuticiens et puéricultrices étaient présentes nuit et jour pour aider, conseiller, soutenir. Elles m’ont bien expliqué que la montée de lait n’arrivait que 2-3 jours après la naissance, m’ont expliqué que si on allaitait, il fallait éviter les biberons de lait tirés le premier mois (afin que le nourrisson ne se déshabitue pas du sein),… Et tout ça de façon bienveillante et rassurante. Et il y a aussi des réunions 2 fois par semaine avec une association d’allaitement pour conseiller les mamans. Et idem pour les pédiatres, prenant le temps d’expliquer, sans stress.
Bref, les choses évoluent aussi au sein du corps médical! Même s’il est évident qu’il est très possible de tomber sur de mauvais professionnels de santé….
Gabrielle dit
Manue la situation semble être bien différente d’une région à l’autre!
Cind dit
Dans ma maternité, j’ai la chance d’avoir eu des infirmières puéricultrices et sage femmes qui m’ont aidé pour l’allaitement. Surtout pour mon 1er enfant, c’était tout nouveau etc du coup on doute beaucoup de soi. Je voulais abandonner à cause des crevasses, tellement de douleurs… Mais finalement je voulais continuer. Et au lieu des 1 mois que je m’étais fixée, ça a duré 6 mois. Je n’avais plus de lait les derniers temps, mais ce fût 1/2 année de bonheur lactée.
Et pour ma deuxième, j’ai moins eu besoin de conseils mais l’équipe était toujours là au cas où. Je l’ai allaité que 4 mois par contre… Mais j’ai adoré !
Gabrielle dit
Tant mieux! 6 et 4 mois de bonheur, c’est super! Bravo!
Asca Dianne dit
Je suis une jeune maman de 33 ans et ma fille à maintenant 15 mois. Je trouve que l'allaitement devrait être inné. Dans le sens où l'on devrait juste écouté notre instinct (qui est faussé par notre société ). Par exemple, lorsque un nouveau né dors, le laisser tranquille et si il pleur le réconforter, lui donner le sein …
Gabrielle dit
Asca l’instinct est définitivement quelquechose qui se perd de nos jours!
Kathy Di Cesare dit
Quel magnifique article ! Merci pour ce partage ! Puis-je alors savoir comment reconnait-on une "bonne" tétée ?
Et comment peut-on devenir une marraine de l'allaitement ?! 🙂
Gabrielle dit
Kathy pour reconnaitre une bonne tétée on regarde les 5 B de l’allaitement: Bon moment, Bonne position, Bonne mise au sein, Bonne prise du sein, Bonne succion. J’en parlerai dans un prochain billet.
Et pour devenir marraine d’allaitement, en général on s’adresse à l’organisme communautaire de notre région qui s’occupe de fournir des marraines, souvent ce sont eux qui défraient la formation.
Gilles dit
Bonjour. Merci pour cet article et le partage d’expérience. J’ai eu mon fils il y a 19 mois et je l’ai allaité pendant 13 mois. Au début, ça a été difficile. J’ai eu la chance d’être dans une maternité où l’allaitement est considéré très important (la Maternité des Lilas). J’avais du mal à mettre mon petit au sein et le lait n’est arrivé que deux ou trois jours après l’accouchement. Malgré la montée de lait, mon petit continuait à avoir du mal à se nourrir au sein. Vers le cinquième jours, quand j’avais décidé de renoncer à l’allaiter, finalement une sage femme a bien appris à lui et à moi la position confortable pour nous. Et on a pu rentrer à la maison, heureux comme tout. Ensuite, j’ai un peu tiré mon lait et le papa en a profité 🙂 Je souhaite à toutes les mamans de rencontrer de personnes disponibles à l’écoute des bébés et de leurs mères. Merci aux sages femmes, puéricultrices et marraines pour leur précieuse aide !
Gabrielle dit
Tant mieux si tu as reçu des conseils qui t’ont aidée Gilles!
Annie Amoros dit
Il faut que ça vienne naturellement de la maman sinon c'est souvent que ça marche pas
Gabrielle dit
C’est vrai Annie Amoros, c’est pour ça que je trouve que la culture d’allaitement est importante, si les mères ne sont pas exposées et informées sur les risques du non-allaitement, elles ne peuvent pas prendre de décision éclairée!
Priceless Sweetlau dit
Je comprend pas larticle car quand jai accoucher lequipe medical etais tres competent javais de la misere pour.donner la tété puis jamais il mont dit que bb etais en danger meme apres 30h de vie elle avais pas vraiment bu encore a par le colstrume sortie a main par moi meme bref habituellement les hopital son "pro" allaitement
Marie Helene Gervais dit
D'accord avec vous! Moi, si je n'avais pas eu la tête dûre et la conviction d'obstiner les médecins et les infirmières, je serais passée en césarienne non-nécéssaire… Bébé est née avec la tête tournée sur le côté, et m'a fracturé le coccyx en sortant. Après 26h de travail en position semi-assise (qui ne donnait naturellement rien du tout), j'ai insisté pour m'accroupir sur le lit, malgré les protestations et les "dangers que je tombe de mon lit à cause de mon épudirale" (vous êtes 5 autour du lit, vous pourriez pas me retenir, que je leur ai répondu). En 5 poussées, elle était sortie… Tellement vite, que je me suis fait dire "d'attendre un peu, mme, on est pas prêts".Grrrrr!!!
Et après tout ça, me faire demander de la remettre immédiatement à l'infirmière pour la laver et la peser, comme si elle était perdre ou prendre un poids important si on attendait 30min…
Vivement le retour à la maman au centre de l'accouchement, et le bien être global du nouveau-né plutôt que de belles statistiques pour définir le succès 🙂
Magali dit
merci pour cet article.
Pour ma part le séjour à la maternité s’est mal passé. Trop de personnel en roulement chacun ses petites méthodes… Leur aide consistait à me pincer le bout de sein pour l’enfourner de force dans la bouche de ma fille! Au bout de 2 jours j’avais une crevasse pour rien puisque je n’arrivais toujours pas à allaiter. Du coup ma montee ne s’est pas faite. Leur réponse? Continuez encore il faut 48h pour que ça vienne. Oui sauf que les 1ères 48h ma fille n’avait rien stimulé donc rien bu.
Quand je leur demandais de regarder pour m’aider, elles restaient jusqu’à ce que ma fille ait le sein en bouche et elles partaient de suite. Donc quand ma fille s’énervait parce que rien ne sortait et qu’elle lâchait le sein je n’arrivais plus à lui remettre et elle finissait par s’endormir le ventre vide. Pendant 2 jours. J’étais épuisée j’avais perdu le courage j’ai raté le coche et je le regrette beaucoup car pour moi c’était un rêve d’allaiter mon enfant…
Julie Chamberland dit
Pour ma part, l'équipe à l'hopital a été fantastique. Ça s'est gâché lors de la visite du CLSC qui m'a inquiété disant que mon fils avait perdu trop de poids (presque que le fameux 10%). J'ai eu droit à des visites aux 2 jrs au CLSC pour une série de pesées puisque mon fils ne reprenait pas assez vite son poids de naissance. Elles m'ont fait douter de ma capacité à nourrir mon bébé disant que je ne produisais pas assez de lait. Est-ce vrai ou est-ce simplement un transfert de stress qui m'a fait perdre confiance??? Bref, je suis sur la domperidone et après 1 mois de persévérance, j'allaite toujours… mon fils a bien repris son poids mais il n'est pas du tout gourmand, il est en bonne santé mais je doute encore de ma capacité a produire suffisamment de lait parce que mon fils ne semble pas très intéressé aux tétées très nourrissantes. J'aimerais réduire la médication et poursuivre longtemps l'allaitement sans que j'aille toujours ce doute qui me hante. J'essaye d'avoir confiance et de me dire que je produit ce que mon fils a besoin mais je ne trouve pas ça facile.
Wauters dit
C’est tellement vrai cet article ! J’ai vécu un mauvais démarrage d’allaitement. Bébé ne prenait pas le sein de lui-même, je ne savais pas comment l’aider, personne pour me montrer. Quelques heures après l’accouchement, on me réveille ainsi que bébé, en pleine nuit pour allaiter pour n arriver à rien ! Horrible !
Gabrielle dit
C’est dommage que ton expérience ait été négative Wauters! Je te souhaite que ton allaitement se poursuive bien!
La Plume rousse dit
On est bien d’accord : https://laplumerousse.wordpress.com/2014/01/31/lallaitement-ca-sapprend/
Gabrielle Beaudoin dit
Tant mieux!!!
Mélodie dit
Franchement je suis tout a fais d’accord avec vois ,l’allaitement est vraiment mis de côté il veulent la simplicité et malheureusement néglige l’allaittement .j’aurais tellement voulu une marraine c’est dommage qu’il n’y en est pas autant ( je ne connaissais pas).