Ma petite perle,
Ma fille, si tu savais comment je me sens en dedans. Rien n’est facile. Mais je t’aime.
L’amour, c’est ce qui nous permet de tenir bon ces temps-ci. Se rappeler que derrière nos murs, il y a les gens qu’on aime. Ceux qui vivent la même chose que nous. Ceux qui nous poussent à continuer, à persévérer et à ne pas lâcher.
Présentement, ma fille, on vit quelque chose de bien spécial.
Un événement jamais vu auparavant. Nous sommes en temps de pandémie mondiale, à cause d’une toute petite chose microscopique qui s’appelle « virus ». Ce tout minuscule virus cause de bien gros soucis: aux entreprises, aux gouvernements, aux familles, aux amis, aux papas, aux mamans et aux enfants, comme toi. Ce virus qu’on appelle Coronavirus, ou Covid-19, est une sale bête. Elle s’est immiscée dans ta petite vie et dans celle de tout le monde.
C’est difficile présentement pour toi. Tu ne vas plus à l’école, tu ne vois plus tes amis, tu vois maman deux semaines, papa deux semaines, tu t’ennuies de l’autre pendant ce temps. Et moi, je pleure.
Il se passe bien des choses à l’extérieur, mais aussi dans mon petit cœur. Tout m’irrite, je n’ai plus de patience, je me sens parfois comme une mauvaise maman et je m’excuse. La vie s’est chamboulée, tout m’a déroutée. À la maison, ce n’est pas évident, mais on avance, parfois en pleurant en silence.
Présentement, ma fille, on écrit une page d’histoire.
Quand tu seras maman, grand-maman, peut-être même arrière-grand-maman, ça te fera une histoire à raconter. Ça fera sûrement aussi partie des cours d’histoire de tes petits-enfants. Tout le monde se souviendra de l’année 2020, où tout a changé, où tout s’est arrêté. Un peu comme un train qui roule et qui s’arrête à une gare et qui ne peut plus repartir. Tout le monde est pris, confiné à l’intérieur. Dans quelque temps, le train reprendra la route jusqu’à la prochaine gare. Puis, tout cela sera derrière nous.
Le monde aura changé, ma fille. Il y aura un avant et un après.
Le monde se souviendra. Aurons-nous droit à des changements drastiques de comportements en société? Tu es trop petite pour réfléchir à tout cela, mais un jour tu le pourras. En attendant, je veux que tu continues d’être une enfant. À 9 ans, on doit s’amuser. Je veux donc que tu joues, que tu fasses certains exercices scolaires comme tu le fais toujours si bien. Je veux aussi que tu profites de ce temps de confinement pour te reposer, pour qu’on prenne le temps de s’aimer. Pour que je te regarde grandir. Et si cette crise que nous vivons était arrivée pour une raison? Celle de nous faire ralentir, de nous faire prendre le temps. Le temps de s’aimer, le temps de réfléchir, le temps de prendre le temps, de se ramener à la base. Combler nos besoins de base, cesser de s’éparpiller dans cette superficialité, cette surconsommation.
Quoiqu’il en soit ma fille, tout redeviendra normal. Le calme reviendra après la tempête. Nous en serons plus forts. Tu sortiras grandie de cette crise, ma fille.
N’aie pas peur ma fille, maman est là.
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