Devenir parent ça change une vie!
Phrase qu’on entend à bon escient. Ça change une vie aussi, car à partir de cet instant il y a un non-dit qui permet aux gens, étrangers ou non, de commenter ce que tu fais et de s’imposer dans ta vie. Ça débute avec la grossesse où déjà tu te fais juger pour tel aliment consommé et il y a, bien sûr, les « gentilles matantes » dans les centres d’achat qui croient que ta bedaine est une doudou en démonstration! Les gens te font leur recommandation. La liste d’objets à acheter; jouets, meubles, literie … et les indispensables!
Puis arrive cet instant où ce trésor décide de se pointer le bout du nez, juste lui, sans « fla fla », sans livre d’instruction, sans attente. Cela demeure très facile de s’y perdre devant ce petit être si minuscule et dépendant. Il te «dévore » tout ton temps, ton sommeil, ton énergie et ton amour. Tout ce qu’il a besoin c’est de la chaleur, pouvoir téter et de l’amour à profusion. En retour, tu as le feeling le plus merveilleux au monde; celui de ressentir un bien-être inestimable; devenir parent et recevoir un amour inconditionnel. Tu as donné la vie! La façon dont tu t’y prends avec ce petit être a un impact sur toute sa vie… « ouffff » toute une pression! Tu apprends à le connaître de jour en jour. Tu n’as pas à tout savoir. Tu n’as pas à être parfaite. Tu n’as qu’à être toi, à t’écouter, l’écouter et l’aimer. Guide-le avec amour. N’aies pas peur des habitudes. Fais-lui confiance et il te rendra la pareille.
Le temps passe. Il grandit.
Tu es confrontée à certaines situations. La dame au magasin qui trouve que ton bébé étouffe dans ton porte-bébé. Ce vieil oncle qui te lance un : « j’vais te régler ça moi ses crises de bacon » et sans oublier ta collègue de travail qui te trouve bien « weird » d’utiliser des couches lavables et qui ne comprend pas pourquoi t’as pas besoin de poussette et de lit pour ton bébé…. Ne les écoute PAS. C’est surprenant de voir comment un étranger peut venir remettre en doute nos capacités!
« Quand est-ce que tu vas lui donner du «vrai » lait? Il doit avoir faim, donne-lui à manger! » -Il grandit super bien. Ça ne vous regarde pas. Mon lait est le meilleur au monde et adapté pour lui.
« Lâche-le un peu, tu vas le rendre dépendant. » -Je vais surtout lui permettre d’avoir une estime de lui immense. Nous développons une belle complicité.
« Si tu dors avec lui, il voudra plus jamais dormir seul» -Il est vrai que sa blonde risque de bien m’accepter dans leur lit! *Chaque habitude se change avec le temps. Son rythme bien à lui.
« Quand est-ce que tu vas arrêter de l’allaiter!? » -Je prévois le faire dans 5 minutes une fois la tétée finie. 😉 –Jusqu’à ce que nous ne le désirons plus. L’OMS recommande l’allaitement maternel jusqu’à 2 ans et au-delà.
« Laisse-le pleurer, c’est des caprices. Tu le gâtes bien trop! » -Je suis là pour lui et je le serai toujours. Un bébé ne fait pas des caprices, il n’a même pas la faculté mentale pour le faire. Je sais ce qui est bon pour mon enfant.
Comme disait Dr Sears : Le mot »gâter », gâter un enfant, est mal utiliser. On gâte un enfant comme on gâte de la nourriture, en la laissant de côté, en l’oubliant, jusqu’à ce qu’il pourrisse. Les enfants gâtés sont ceux qu’on a laissé pleurer étant bébé, ceux dont on n’a pas répondu adéquatement aux besoins. Ces enfants-là deviennent des adultes qui se cherchent, qui cherchent ce qu’est un sentiment de bien-être intérieur, car ils ne l’ont pas connu en étant bébé. Ils ont été élevés en pensant que leurs pleurs ne signifiaient rien, donc que leurs besoins n’étaient pas importants, donc qu’eux-mêmes ne sont pas dignes d’intérêt. C’est ça un enfant gâté. C’est eux qui deviennent problématiques plus tard, et non les enfants qui ont connu ce que c’est que de pouvoir faire confiance en leur maman, confiance qu’elle est là pour eux.
*Je materne, tu maternes, ils critiquent.*
D’autres ont vécus avant toi et cela semble leur laisser croire qu’ils détiennent la vérité. Croire que nous pouvons utiliser tous les mêmes façons de faire est, à mon sens, une désillusion. Nous ne sommes pas des robots! Au-delà de ce cas par cas, il y a toi, son parent. C’est toi qui sais, qui vis, qui respire chaque minute avec ton enfant et surtout qui ressent. C’est toi le professionnel. Alors s’il te plait fait toi confiance, met de côté les pressions sociales, les commentaires plates, les regards désapprobateurs, les mise en garde, les soit disant expert! Écoute-toi. MENT parfois. Choisi tes batailles, mais ne laisse pas les autres décider à ta place.
La CULPABILITÉ nous tient fort en fait de maternité.
Et peu importe nos choix, le jugement est souvent à la porte. Tu n’allaites pas assez longtemps ou trop longtemps. Tu es trop punitive ou trop permissive. D’une façon ou d’une autre, tu es coupable! 😉 Tu vas te sentir coupable de le laisser pleurer ou ne pas le faire. Toi qu’est-ce qu’elle te dit ta petite voix?
Il est possible que tu n’aies pas décidé avant qu’il soit né de l’allaiter « longtemps » et que tu n’aies pas décidé de le bercer jusqu’à ce que ses pieds touchent par terre. Tu n’avais sans doute pas envisagé que son lit serait le tien et que tu ne serais pas capable d’imaginer passer une nuit sans lui. Le maternage ça ne se choisit pas vraiment, ça se vit, ça se sent par les tripes. Tu le vis au jour le jour, malgré les pressions sociales, tu te définis comme mère, tu laisses un message d’amour et de confiance à ton enfant. Tu réponds à ses besoins et tu écoutes ta petite voix. C’est toi l’experte. Ne l’oublie pas.!
Danielle dit
Ah la culpabilité. Moi c’est ce genre d’article qui me faisait sentir coupable quand j’avais mon premier nouveau-né. Pourquoi? Parce que je n’avais pas d’instinct, je ne ressentais rien que de l’indifférence totale pour cette petite personne (même si ça m’avais pris des années à tomber enceinte et que je me trouvais chanceuse). Donc moi je veux encourager les mamans qui n’aiment pas leur bébé: ça va venir, tu n’es pas seule à ne pas avoir d’instinct à écouter.
Jessica dit
Ce texte parle de l’instinct oui, mais principalement de l’instinct en lien avec nos choix parentaux. Laisser pleurer ou non, choisir de dormir avec son enfant…etc et la pression de l’entourage en lien avec nos choix. Ce que vous aborder est un tout autre sujet. Il est toutefois vrai de dire que certaines mères peuvent ressentir ce sentiment. J’encourage ces mères à en parler avec des professionnelles ou avec des proches. Il n’est pas à négliger que ce sentiment négatif envers son enfant est parfois, et je dis bien parfois, un signe d’une dépression post-partum. Voici un lien qui en parle si d’autres mères lisent ce commentaire et se sentent interpellées. http://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/viefamille/fiche.aspx?doc=ik-naitre-grandir-maman-depression-postpartum-babyblue&gclid=CjwKEAiA4rujBRDD7IG_wOPytXkSJACTMkgaGHVQvGc3KbBX7Y07DG298Swqe_4M9YJ7Py93l1FYTxoCmYnw_wcB
Jinny Pageau Autié dit
Tellement vrai !
Kathleen dit
Bravo pour ce bel article Jessica. Ta citation d’Eleanor Roosevelt est très bien choisi. On va se faire juger, peu importe ce que l’on fait, aussi bien faire comme on le sent.
Caroline dit
Bravo pour le super texte! Enfin des mamans qui s’affirment envers tous ces gens qui offrent bien des critiques mais si peu de soutien…
Marie Quirion dit
Super texte! Moi, je crois que lorsqu'on est à l'aise dans nos choix, la culpabilité n'a pas sa place. Les gens qui se sentent mal face aux commentaires sont souvent ceux qui n'assument pas leurs choix et décisions et rendu là, c'est hors de mon contrôle. Je ne me sens aucunement jugée quand je dis que j'allaite encore à presque 26 mois, que j'ai allaité en tridem à la naissance du petit dernier (il y 26 mois!), que je fais encore du cododo, du portage et que mes enfants n'ont jamais pleuré pour s'endormir. Car ce sont des choix que j'ai fait. Si je fais ces choix, je dois les assumer. Même chose pour la maman qui laisse pleurer, qui utilise le siège vibrant comme deuxième paire de bras, qui utilise des pampers ou des huggies… je ne dis pas qu'elles sont de mauvaises mères, mais un moment donné, si elles prennent ces décisions et écoutent la petite voix qui leur dit "laisse-le pleurer un peu", il faut arrêter de crier au jugement à tout bout de champs. Moi, je me dis que je me fie à mon instinct et à ma tête/mon coeur qui, étant tous imparfaits, peuvent se tromper, mais je peux affirmer que ce que je fais, je le fais pour LEUR bien, pas toujours pour le mien. Et quand je me plante, et bien je me relève et je réessaie, en revirant de la main ceux et celles qui oseraient meme essayer de froncer le sourcil et d'apposer un jugement 😉
Cynthia Farfalla Gypsy dit
Super texte qui nous décris très bien entant que maman que l'on est <3 Merci Jessica