J’ai toujours voulu avoir deux ou trois enfants. La maternité est arrivée assez tôt dans ma vie. J’ai accouché à 23 ans. Les événements se sont succédé, j’ai fini par me séparer. Dix ans plus tard, est-ce que je porterai un autre enfant? La réponse est non.
Le choix de se remettre en couple
Dans la vie, on fait des choix. Parfois éclairés, parfois pas. La décision de se remettre en couple. Choisir de recomposer sa famille avec un homme qui a déjà des enfants . Tu fréquentes la personne pendant plusieurs mois. Puis, un moment donné, tu cohabites. Du jour au lendemain, tu passes d’un à trois lunchs à préparer, trois bains à donner, trois fois plus de patience à développer.
Même si ces enfants ne sont pas les tiens, tu maternes sans te questionner au quotidien. Parce qu’ils sont là, ils font maintenant parti de ta vie. Tu as choisi leur papa pour les milles et une raisons qui t’appartiennent. En choisissant le papa, tu as la famille qui vient avec. Ça vient avec des responsabilités supplémentaires, des joies, des peines, des cris, des pleurs, des doutes et des milliers de sourires.
Puis, un moment donné, tu t’arrêtes. Tu regardes ces enfants qui sont maintenant bien grands (8 à 10 ans). Tu as vu défiler la vie de ton enfant mais tu as manqué le ¾ de celle des deux autres. Tu les acceptes et les aimes maintenant avec leur bagage.
Puis, tu te demandes parfois comment ça aurait été d’avoir un enfant avec cet homme. Tu t’en veux un peu, parce que tu sais que maintenant c’est trop tard. Pour une raison qui t’appartient. Tu te dis aussi que le deuxième ne viendra jamais.
Ne plus jamais porter la vie
Tu ne porteras plus la vie en toi. Tu l’as vécu, 10 ans auparavant, sans savoir que c’était la dernière fois. Tu sais que c’est terminé. Que tu ne sentiras plus cette vie bouger en toi. Que tu ne prêteras plus jamais ton corps pour protéger. Tu sais que c’est fini. Ton cœur ne remplira jamais la place qu’il avait fait pour le deuxième. Il va plutôt diviser cet amour entre ceux qui sont là. Ceux que tu n’as pas nécessairement choisi, mais pour qui tu donnerais quand même ta vie. Au moins, tu sais que tu as eu la chance, une fois, de faire de ton bedon une maison.
Parfois, ça me soulage. Parfois, je me culpabilise. Parfois, je pleure aussi.
Catégorie : Allaitement et maternage
Tanya dit
Ouf! Si on m’avait dit qu’au bout de 1 c’était fini … je ne sais pas comment j’aurais réagi! J’aurais eu beaucoup d’amour à donner pour les enfants de mon nouveau conjoint, mais ouf un deuil à faire!
Cynthia Whissell dit
Bonjour Tanya,
En effet, c’est un deuil. Mais en même temps, je crois que les dix années écoulées aident à faire ce deuil. Je suis à une autre étape avec ma fille. Je ne sais pas comment ce serait avec un bébé présentement. J’ai l’impression que ce serait vraiment différent! Oui, j’ai beaucoup d’amour pour les enfants de mon conjoint, mais c’est certain que ce n’est pas la même chose!