Bien que je n’aime pas particulièrement écouter le journal télévisé depuis que les sujets principaux sont les réfugiés, les terroristes, cette maudite guerre qui ne prendra probablement jamais fin, je me suis interrogée sur la meilleure façon de leur en parler, à nos tout-petits, ces amours que nous avons la chance de pouvoir protéger, d’avoir fait naître dans un pays plutôt sécuritaire…
Depuis que j’ai vu un reportage très troublant et fort en émotions sur le parcours qu’effectuent tous les jours de nombreuses personnes qui n’ont rien demandé, depuis que j’ai senti le goût du sel couler le long de ma joue en pensant à ces gens qui ne veulent que la paix, je cherche un moyen de protéger encore plus mes enfants dans leur cœur, leur innocence tout en les préparant à ce monde « d’adultes ».
Forcément, mon métier m’offre le privilège de feuilleter énormément de livres qui leur sont adressés et évidemment, tout comme pour les adultes, ces sujets difficiles sont abordés dans de nombreux ouvrages.
Tout d’abord, Eux, c’est nous est un livre publié par un regroupement français d’éditeurs jeunesse.
Dans ce livre, Daniel Pennac explique ce qu’est un immigré et un émigré. Il parle des médias et des mots forts qu’ils utilisent. Il dissèque le mot R-É-F-U-G-I-É-S en abordant par exemple les frontières ou encore la guerre en passant par l’économie, tout cela expliqué dans des phrases simples pour que nos enfants puissent comprendre tout ce branle-bas de combat dont on parle en rafale depuis l’an passé. On y apprend qu’en l’espace d’une année, le nombre de migrants est passé de 240 000 à 430 000, dont 3000 ont perdu la vie en mer. On y parle de xénophobie et de dictature.
Bref, un beau livre dont les profits sont évidemment versés à une association française de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile. Au coût de 3,95 $, c’est un geste qui vaut la peine d’être posé.
Ensuite, les Éditions du Chêne, en association avec de nombreux illustrateurs jeunesse dont Rebecca Dautremer, entre autres, ont publié la Déclaration universelle des droits de l’homme illustrée.
C’est tellement un bel ouvrage, idéal pour les petites mains, regroupant les 30 articles composant la Déclaration. Articles dans lesquels on nous rappelle que « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » (art.5) ou encore que « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » (art.3), et surtout l’article 30 qui stipule qu’aucune disposition de la Déclaration universelle des droits de l’homme ne peut être interprétée de façon à nuire à d’autres droits qui y sont énoncés. On aurait le goût de leur apprendre à lire ou de faire un lâcher de cette déclaration au-dessus des zones de guerre!
Ici, c’est 4,95 $ investis dans la culture et l’éducation civique de nos enfants! 🙂
Qui dit immigration, dit acceptation de l’autre, de ses différences, de ses défauts et surtout de ses qualités. Luis Sepulveda a écrit la nouvelle Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis. Une belle histoire d’amitié sur deux êtres que tout opposait et pourtant qui étaient complémentaires pour leur survie. L’une guide l’autre, et l’autre nourrit l’une. L’amitié naît souvent des différences puisqu’on aime apprendre aux autres et que les autres aiment apprendre de nous. Si nous n’avions rien à nous dire, ou si nous nous contentions de nos propres possibilités, notre vie, selon moi, aurait de la difficulté à s’épanouir.
Un beau texte accessible dès 7-8 ans environ, ou à lire à voix haute aux enfants dès 5 ans, disponible aux éditions Métaillié pour 12,95 $.
Enfin voilà, quand je vois des gens, des regroupements de personnes, prendre à cœur le savoir de nos enfants, s’associer pour que la jeunesse comprenne un peu ce qu’il se passe et connaisse aussi ses droits, quand je lis des livres aux illustrations qui valent mille mots pour décrire tous les maux que nous avons la chance de ne pas subir, quand je lis des histoires qui ont l’air somme toute normales, mais qui sont apparemment trop compliquées à vivre pour certains, je me dis qu’il ne faut pas laisser ces œuvres sur une tablette, qu’il faut les ouvrir, les feuilleter, cultiver notre relève, l’informer, l’initier à la vie, parce que malheureusement, la vie, c’est aussi le journal télévisé.
Et vous, quels sont vos façons d’intervenir? Choisissez-vous de ne pas en parler? Ou bien, optez-vous pour la dure réalité qui nous entoure sur la planète?
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