Avant d’avoir des enfants, j’ai visité très peu d’hôpitaux. Des cliniques médicales, par contre, j’en ai vu des tonnes.
Aux cliniques, je m’en sors quand même bien, mais les hôpitaux…. Je reviens chez nous et j’ai envie de jeter mon linge. De le brûler. J’ai l’impression que toutes les pores de ma peau sont ouvertes et emplies de maladies. Et je panique, à chaque fois. Ça prend tout mon petit change pour rentrer chez nous avec mon linge que je considère souillé, l’enlever, le mettre dans la laveuse et de me mettre sous la douche, sans agir de façon excessive. J’en ai la capacité, après tout.
Maintenant, servons-nous de cet exemple face à la COVID. La dernière semaine que j’ai travaillé est celle suite à la fermeture des écoles. Je travaille dans un bureau d’une clinique chiropratique et nous avions beaucoup de patients. Nous ne prenons que des chèques et de l’argent comptant. J’ai touché à beaucoup d’objets. J’ai nettoyé au fur et à mesure. J’ai rassuré nos patients. J’ai fait beaucoup d’appels. J’arrivais à maintenir mon calme mais rendu le soir chez moi, la panique s’emparait de moi. Je voulais brûler mon linge. Me laver avec de l’eau de javel; purifier les toxines de ma peau. Plus ça allait, plus ma panique prenait de l’ampleur.
Les deux semaines qui ont suivi mon arrêt de travail ont été l’enfer. J’ai tout nettoyé, lavé, tout le linge, les manteaux, ma rampe d’escalier, mes portes et fenêtres, toutes les surfaces et les planchers. Si quelqu’un m’apportait quelque chose, ça restait dans mes marches pendant une semaine puis je nettoyais. Entre tout ça, je me lavais les mains, les bras, le linge à une fréquence….. presque maladive.
Personnellement, je pourrais facilement rester chez nous et attendre que cette «merde» passe.
J’en ai toujours eu la capacité. Mais pour mes enfants, j’ai suivi la progression du déconfinement. Ils ont recommencé à voir leurs amis, chose qui leur à manquer cruellement. Chose que nous avions dû faire pour confronter les démons de mon garçon. Mais j’arrive chez nous le soir…. et je me change. Les articles que j’avais avec moi sont dans les marches. Je prends des journées de congé pour tout relaver, nettoyer et purifier. Avec beaucoup moins de frénésie car j’en suis consciente mais avec une certaine intensité anormale, j’en suis consciente.
On prend chaque jour, un pas à la fois.
Tanya
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