Le mois passé, une amie qui habite en Angleterre me demande de quoi a l’air notre situation Coronavirus. Elle et son conjoint devait venir me visiter au mois de juin. « Ah! Y’a rien là! » que je lui dis. « Un cas à Toronto, je crois avoir entendu? »
Un mois plus tard, comme beaucoup de Québécois, je suis en arrêt de travail. Mes enfants ne vont plus à l’école, et mon amie a cancellé son voyage. Ah, comme la vie peut changer si vite.
Je le vis comment ce changement, vous demandez? Au jour le jour.
Les matins sont faciles. Nous sommes relaxes, et c’est comme si durant la nuit, mon cerveau a fait un reset : je pars à neuf. Plus la journée avance, par contre, plus mon cerveau emmagasine. Plus mes sens sont aigus. Plus ma patience est….. limite.
J’ai été très anxieuse pendant quelques jours, à tout gérer cette nouvelle situation, en me culpabilisant de ne pas être plus rapide, plus élastique, plus . . . juste, plus. Un bon soir en me couchant, il me vient une bulle, et je me rends compte à quel point je suis dure avec moi-même. Qu’en voulant rassurer mes enfants, leur créer une routine, ne pas perdre leurs habitudes d’apprentissage, j’oublie que moi je ne gère pas bien le changement, le manque de routine. Et que je dois me donner le temps de m’adapter, avant de pouvoir guider mes enfants à nouveau dans ce changement de vie.
L’autre soir nous revenions d’une longue marche, et mes enfants coursaient. Qui allait plus vite que l’autre, atteignait le stationnement, plus vite que l’autre? Ils étaient tellement beaux à voir. Si heureux d’être en VIE. Je n’en profitais pas par contre. Je voyais les voitures stationnées. D’un coup qu’ils reculent et écrasent mes enfants? D’un coup qu’un des enfants se plante ben comme faut pis faut aller à l’hôpital? D’un coup qu’ils n’ont plus de place? D’un coup que je dois les prendre vite dans mes bras pour courir à la maison pour des premiers soin? Est-ce que j’aurai la force? Physique et mentale? « Maman? » me dis mon gars. « Je peux-tu dire que je suis content de ce virus? Pour qu’on passe autant de temps ensemble? Respire, Tanya. Ça va bien aller. « Moi aussi mon ange. Hey les amours! Est-ce qu’on compte les arcs-en-ciel dans les fenêtres? » Mes journées ressemblent à ça. Une espèce d’équilibre de je-vais-bien, je-vais-moins-bien. Des fois, je me sors moi-même de mes pensées. Des fois, ce sont des amis, la famille. Souvent, ce sont mes enfants, avec leur belle joie de vivre, mais surtout leur amour pour moi.
Au bout de la ligne, je vais bien, je fais de mon mieux, et mes enfants sont heureux durant ce confinement.
Et moi je répète aussi souvent qu’il le faut : ça va bien aller.
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