6 novembre 2020, je me rappellerai toujours… nous sommes désormais une maison Covid.
« Positif, votre fils a testé positif. »
Ce n’était plus juste à la télévision, mais bien dans ma maison, dans le corps de mon enfant. Sur deux millions de Montréalais, mon fiston faisait désormais parti des statistiques..
Ce fut le branle bas de combat pour ne pas que cet intrus invisible se promène partout.
Par chance, je m’auto-proclame hypocondriaque, donc plusieurs mesures étaient déjà en place auprès de la famille. Mais l’incertitude était si immense.
Comment la maladie va-t-elle évoluer?
A-t-on vraiment tout fait pour éviter une propagation?
Où a-t-il attrapé ça?
Du stress, du gros stress…
Rarement la maladie est entrée chez moi, donc, il a fallu nous ressaisir. De mon côté, j’étais complètement figée, à pleurer, sans pouvoir serrer mon fils dans mes bras. Être forte, en étant complètement apeurée. Je devais demeurer la tête froide en sachant que cette « ordure » était dans le corps de mon bébé…mon bébé de 14 ans, mais bébé quand même. On veut juste le serrer dans nos bras pour l’aider à traverser cette expérience.
Mon conjoint a prit les choses en mains de façon très sérieuse. Chacun vit les évènements à sa façon et c’est parfait ainsi.
La santé publique était mon plus grand réseau social. Tous les jours à remplir des documents, à répondre à des questions sur nos contacts et nos symptômes. Je le confirme, nous avons été super bien accompagné.
Ce fut tout de même difficile sur plusieurs points.
Sur le couple. Faire chambre à part et porter le masque. Deux mètres de distance avec ton amoureux, dans ta maison…pas super romantique…
Financièrement aussi. Nous sommes deux travailleurs autonomes. Deux semaines pas de salaire. Une chance que l’homme est débrouillard!!! Et vive la technologie, j’ai pu poursuivre mes consultations. Il y a aussi les effets secondaires, on entend tellement de choses sur le « après Covid ». J’ai tout lu sur le sujet…peut-être trop, mais je voulais être le plus informée possible par prévention et probablement pour calmer mon anxiété…
Deux semaines où je suis certaine de ne pas avoir perdu l’odorat tellement l’odeur de désinfectant me brulait les narines et la gorge.
Nous étions une maison Covid, mais elle ne nous a pas empêché de rire, de faire des blagues et de savoir que nous étions là les uns pour les autres, malgré la distance.
Nous étions une maison Covid, mais la résilience étant la plus grande qualité de mon fils, il a prit ça un jour à la fois. Heureusement sans développer de complications.
Nous sommes encore une maison Covid, car malgré la guérison et les recommandations de la santé publique, les doutes, les craintes et l’angoisse font encore partis de notre quotidien (pour moi en tous cas, le fils et le chum sont beaucoup plus rationnels que moi!!!)
J’ai eu peur, ça c’est certain. Peur pour mon enfant, peur pour nous, peur…
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