Maternité, parallèle de deux générations

Ma mère m’a eue à l’âge de 20 ans, en 1982. Elle a ensuite eu mes frères et sœur en 1988, 1990 et 1991. J’ai eu ma plus vieille à 25 ans, en 2007. Puis mes 3 autres enfants en 2009, 2012 et 2015. Souvent, elle me dit « On n’avait pas ça, nous. » ou « Je n’ai jamais fait ça avec mes enfants. »

J’ai trouvé intéressant de comparer différentes facettes de nos maternités, à 33 ans d’intervalle.

Accouchement

Suite à un décollement placentaire, ma mère a eu 2 césariennes, puis 2 accouchements naturels, malgré la proximité de ses 3 derniers accouchements (20 mois entre sa 2e césarienne et son premier accouchement naturel. Elle a eu recours à la péridurale à son premier accouchement naturel, mais pas au dernier, car tout s’est passé trop rapidement. À cette époque, la profession sage-femme n’était pas reconnue (c’est arrivé en 1999) alors n’option maison de naissance n’était pas possible, sauf dans l’illégalité.

Pour ma part, j’ai eu 3 premiers accouchements en milieu hospitalier, seulement le premier avec péridurale, mon 3e avec sages-femmes (la maison de naissance n’était pas prête) et mon dernier en maison de naissance. Les choix sont maintenant plus grands en ce qui concerne l’accouchement et tout ce qui y touche.

Allaitement

Ma mère nous a allaités tous les 4, 10 mois pour 3 de ses enfants, 6 mois pour mon petit frère, qui mordait. L’allaitement n’était pas aussi courant que de nos jours ; en 1982, le taux d’allaitement était de 64 % au Québec tandis qu’en 2012, il était à 89 %). Il existait déjà des groupes d’aide à l’allaitement et des consultantes en lactation dans les années 80, mais ma mère n’en a pas eu besoin. Ma mère pratiquait également le co-dodo lorsqu’elle était très fatiguée jusqu’à ce que bébé ait 2 ou 3 mois, ce qui facilitait le sommeil de tout le monde. Les recommandations en 1982 étaient de coucher bébé sur le ventre, pour évoluer ensuite sur le côté ou le dos vers la fin des années 1980.

Pour ma part, j’ai allaité 8 mois, ½, 11 mois ½, 15 mois et 23 mois. J’ai également été marraine d’allaitement pendant 4 ans. J’ai pratiqué le co-dodo ou le partage de chambre pour tous mes enfants, jusqu’à environ 6 mois, pour les mêmes raisons.

Portage

Ma fratrie et moi n’avons pas ou peu été portés. Ma mère avait un porte-bébé à armature très simple, qui se portait au dos. Mes parents se contentaient d’avoir les bébés dans les bras, ou sur la hanche.
Pour ma part, j’ai commencé avec mes deux plus vieux avec le Maman-Kangourou, puis j’ai ajouté un préformé Ergobaby à ma 3e, pour finir avec des tonnes de slings, écharpes, onbuhimos, mei-tais et préformés différents à ma dernière. Puisque j’ai eu 4 bébés très exigeants, ils m’ont été d’un secours inestimable.

Introduction des solides

Nous avons commencé les solides vers l’âge de 5 ou 6 mois, en commençant avec des purées, et ensuite vers 1 an des solides en mangeant par nous-mêmes avec des ustensiles. On commençait par des aliments faciles comme des légumes et des pâtes.

Pour mes enfants, j’ai aussi commencé avec des purées vers 5 ou 6 mois pour mes 2 plus vieux, mais j’ai fait la DME (diversification alimentaire menée par l’enfant) pour mes 2 plus jeunes. La DME consiste à attendre que l’enfant soit prêt à manger par lui-même des aliments solides, avec les mains pour commencer et plus tard avec des ustensiles.
Passe-temps et réseautage

Ma mère était maman à la maison de la naissance de mon petit frère né après moi jusqu’à ce que mon plus jeune frère ne soit plus un bébé. Elle occupait son temps en allant au parc, en s’entraînant avec des émissions à la télévision, en faisant du ménage, et en décorant la maison aux thèmes des différentes fêtes célébrées au Québec avec des bricolages faits à la main. Pour alimenter son réseau de mamans, le parc, l’école et le jardin d’enfants étaient de bons endroits pour discuter, échanger et se faire des amies.

De mon côté, je travaille à plein temps. Nous avons la chance depuis 2006 d’avoir droit à 1 an de congé de maternité. Le parc est encore un bon endroit pour rencontrer d’autres parents, ainsi qu’à l’école et au CPE. Par contre, je fais la majorité de mes échanges sur les réseaux sociaux, dans des groupes de mamans ou par texto avec mes amies proches.

Achats

En 1990, on n’achetait pas par Internet. On achetait par catalogue au téléphone, ou directement en magasin. On allait chez Sears, Woolco, Zellers. On allait dans les démonstrations Tupperware ou Jocus (pour les jouets). On allait à l’Armée du Salut ou au comptoir familial lorsqu’on choisissait d’acheter usagé.

En 2017, presque tous les magasins ont l’option achat en ligne et livraison à domicile. Etsy, Pinterest et des tonnes de petites boutiques de vêtements pour enfants présentent des trucs tous plus mignons les uns que les autres. J’aime bien aller à la friperie du coin ou au Village des valeurs – je préfère acheter usagé pour des questions économiques et environnementales.

Malgré les grandes différences entre les multiples facettes de nos maternités respectives, notre but premier est toujours resté le même : faire de notre mieux pour nos enfants.

À dans quelques années lorsque ce sera au tour de ma grande fille d’avoir des bébés!