« Je faisais quoi moi, encore? Je disais quoi? Il est où mon téléphone? Sont où mes clés? Ma sacoche est cachée où? » Si j’avais 1$ pour chaque fois que j’ai dis ça dans ma vie, je serais multi-millionaire.
Mon gars me dis, « Maman, t’es toujours en train de te demander sont où tes choses. Pourquoi tu oublies comme ça? » Parce que mon cerveau roule, mon amour. Parce que j’ai de la misère à tenir mon idée dans mes pensées. Parce qu’une pensée que je ne retiens pas de tout mon être, ça disparaît, c’est presque éphémère.
Lors de mes premiers diagnostiques, j’ai eu plusieurs sessions avec une psychologue au CLSC.
Après la première visite, elle me dit qu’elle est convaincue que j’ai un trouble de déficit d’attention et qu’il faudrait que j’en parle à mon médecin pour de la médication. Ma docteur est en désaccord. Elle dit que les symptômes du TDAH que j’ai sont les mêmes que mon anxiété et ma dépression. Qu’en réglant ça, les symptômes disparaîtraient. La psy renvoi la balle en disant que même si on calme mon anxiété, mon TDAH roule sans cesse et que ça exacerbe mon anxiété. Elles ont passé mes six visites allouées à se renvoyer la balle de cette façon. J’étais une balle de ping-pong entre deux pros.
Au final, c’est une psychiatre qui a tranchée; j’ai effectivement un trouble de déficit d’attention, mais avec impulsivité, et non hyperactivité. Mais là encore, l’impulsivité est une caractéristique de mon trouble de personnalité limite. C’est à se perdre avec tous ces diagnostiques. Tous ses symptômes et caractéristiques qui se ressemblent et s’entremêlent.
Lorsque je commençais une nouvelle médication, c’était le calme plat dans ma tête.
La dernière fois, j’habitais chez mes parents, au sous-sol. J’étais en haut, je voulais quelque chose en bas, je dévalais les marches, je passais le cadre de porte et figeais. « Je venais faire quoi, encore? » Je cherche mes pensées. Trouve rien de pertinent. Remonte en haut. Vois ce que je faisais et me souviens ce que je cherchais. Dévale les marches à nouveau. Oublie encore. Je vois quelque chose d’autre à faire, remonte à la course pour le faire… et j’oublie. J’étais épuisée, mentalement et physiquement. Je me souviens d’avoir commencé ma nouvelle médication, avoir descendu tranquillement les marches, passer le cadre de porte… et réaliser que je me souvenais ce que je cherchais. J’avais été émue de cette réalisation.
Mais… je ne suis plus médicamentée depuis 6 mois et j’ai dû trouver des façons de m’aider.
Je me force à toujours déposer mes clés, ma sacoche, mon cellulaire aux mêmes endroits. Ça évite de m’inquiéter, de courir comme une poule pas de tête. J’ai des papiers partout à porter de main pour me faire des listes d’épicerie, de commissions, de tâches à accomplir, de tâches accomplis. Un agenda papier pour mes rendez-vous mais également un agenda dans mon téléphone avec des alarmes fréquentes. Si je me rends compte que j’ai passé ma journée à me chercher, c’est que j’ai réellement besoin de m’arrêter, de respirer et de passer un moment en pleine conscience avec moi-même.
Ces trucs m’ont beaucoup aidé ces derniers mois, encore plus depuis le début du confinement. Beaucoup d’essai-erreurs, mais j’apprends plus sur moi-même et comment m’aider à tous les jours.
Ceci dit… combien de fois vous pensez que je suis tombée dans la lune en écrivant cet article?
À bientôt,
Tanya
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