Cher Journal,
Je regarde le futur et j’ai peur…
Peur que le virus s’en aille et que la vie retrouve son chemin comme auparavant. Que les Québécois, que les Canadiens et que la Terre entière oublient qu’on s’est tenu serré durant cette pause mondiale imprévue.
Que de parfaits étrangers se saluaient, s’entraidaient et partaient des mouvements.
Que les personnes hyper occupées, hyper surchargées, se retrouvaient soudainement à tourner sur eux-mêmes entre quatre murs et réapprivoisaient la solitude, le silence, les marches et des passe-temps oubliés.
J’ai peur que les gens ouvrent grand les portes et les fenêtres de leur demeure, qu’ils sortent sur les terrasses, aux restos, retournent aux cours, à l’école, et derrière leurs écrans d’indifférence. Leur barrière d’isolation…
Qu’ils ne trouvent plus le temps de marcher, de courir ou de faire des courses à obstacle avec leurs enfants.
Qu’ils ne trouvent plus la façon de se connecter à eux au même niveau qu’ils recherchent ou qu’il ont de besoin.
Qu’ils n’essaient plus de trouver des solutions pour des étrangers qui ont besoin d’aide, besoin de connexion, besoin de contact humain ou même par l’entremise d’un écran.
Qu’ils oublient l’importance qu’ont les camionneurs, les docteurs, les caissières, les pharmacies, les épiceries et les boutiques locales.
Qu’ils oublient que si le Québec entier s’était pas mobilisé pour s’entraider, on ne s’en serait pas si bien sorti…
Journal, on se retrouve dans une situation sans précédent, une situation qui oblige les gens à s’arrêter, à réfléchir, à évaluer et réévaluer ce qu’ils ont toujours fait, leur train-train quotidien obligatoire.
Retourneront t-ils à cette routine ou bien se créeront-ils une nouvelle vie? Une nouvelle réalité?
Je ne sais pas ce qui va arriver, mais j’ai bien hâte de voir.
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