On m’a suggéré d’écrire sur ce sujet que je connais maintenant très bien et j’ai saisi cette opportunité.
Je suis maintenant rendu à ma 6e chirurgie et c’est de plus en plus facile pour moi de maintenir mon équilibre mental au travers ces défis de taille. Passer au bistouri, perdre de l’autonomie, avoir de la douleur c’est loin d’être facile à supporter, pourtant c’est possible de diminuer l’impact négatif et même en ressortir grandi.
On va se le dire, c’est traumatisant de perdre le contrôle sur son corps et de savoir que, pendant que nous ne serons pas conscients, un autre humain sera en contrôle de notre corps à l’aide de divers instruments qui pourraient, dans un autre contexte, causer la mort…
Malgré tout ce que j’ai pu entendre pour banaliser ce sentiment, par exemple : « Ben Voyons donc !, c’est juste une petite chirurgie, pleins de gens passent par là, etc. », j’ai envie de vous dire que c’est très normal d’avoir peur et vous n’êtes pas trop sensible ou autres qualificatifs que j’ai entendu par le passé de divers intervenants du milieu de la santé.
1.Vivez vos émotions et restez dans le présent…
Vous avez amplement le droit de vivre ces émotions et de les communiquer. Je vous suggère cependant de vous référer à des oreilles qui seront plus adéquates. Confiez-vous aux gens que vous aimez et qui vous aiment, consultez un thérapeute en relation d’aide. Souvent, dans les milieux de travail, ce service est gratuit et s’appelle PAE : demandez-le à votre employeur.
Ne vous jugez pas, permettez-vous de pleurer et de voir les choses négativement. En ne combattant pas, vous vous respectez et le retour au calme sera plus rapide et efficace. C’est normal et humain d’avoir des mauvaises journées et cette chirurgie ou pas.
Évitez de vous taper sur la tête : il faut mettre l’accent sur ce qui fonctionne. Par exemple, hier vous n’étiez pas capable d’aller seule à la salle de bains et aujourd’hui oui et bien c’est génial! Ne vous comparez pas à votre état avant la chirurgie, ça ne sert à rien : vous êtes dans un autre moment de votre vie, restez dans l’instant présent.
Respectez-vous ! Si vous n’avez pas envie de voir quelqu’un, dites-le ! Vivez vos émotions, nommez ce que vous sentez : je me sens impuissant, je me sens triste, je me sens frustrée. Bref, traitez-vous comme vous traiteriez une amie qui vous est chère dans la même situation.
2.Se préparer mentalement et physiquement.
Faites des gestes qui pour vous ont du sens afin de vous sentir prêt à affronter cette épreuve. Dans mon cas, je me tourne vers les médecines douces qui ont du sens pour moi afin de préparer mon corps et mon esprit. Dans mon cas, j’aime bien les produits que la nature nous offre donc, avant la chirurgie, j’ai préparé mon corps de cette manière sous les conseils d’une herboriste. J’ai allongé mes séances de yoga le matin et approfondi certaines positions pour aider mes muscles et mon esprit à absorber ce choc. Bref à chacun de trouver ses moyens.
L’important c’est que les moyens qui sont mis en place vous donnent le sentiment d’être prêts et augmentent votre solidité mentale.
Essayez de visualiser les étapes qui surviendront. Pour m’aider, je fais un horaire du déroulement de la journée de l’intervention avec les heures, le local où je dois me présenter, etc. Ensuite j’essaie de m’imaginer dans la salle d’opération et je revois la séquence : je sais que je vais parler avec l’anesthésiste, etc.
Posez des questions pour être rassuré et ne pas abandonner s’il n’y a pas de réponse ou si la réponse contient aussi de la frustration de la part d’un intervenant. Selon moi, il est inadmissible et non professionnel de démontrer de la frustration suite aux questions et commentaires d’un patient, mais malheureusement, je l’ai remarqué souvent. Je l’ai remarqué aussi souvent face à moi dans un contexte où je reçois des soins que lorsque je travaillais comme employé dans le milieu de la santé face aux gens qui reçoivent des soins. Ça existe et j’aime mieux vous prévenir : ne laissez pas ces remarques vous atteindre, car elles ne vous appartiennent pas ! Vous avez le droit de vous en faire pour votre santé, c’est votre corps.
3.Bien choisir et préparer la personne qui vous accompagnera.
Lui donner toutes les informations que vous recevez afin qu’elle aussi puisse se préparer à cette situation déstabilisante. Expliquez-lui qu’il se peut que votre humeur soit différente dû à la douleur et un mélange explosif d’émotions. Demandez-lui de ne pas prendre les choses personnelles, mais toutefois vous nommer ce qu’elle ressent.
Exprimez-vous, n’ayez pas peur de demander quelque chose, si la personne a dit oui pour vous accompagner, c’est qu’elle désire et s’attend à vous aider. Soyez reconnaissant de l’aide que l’autre vous apporte, cela sera positif pour les deux personnes.
J’ai remarqué au travers de mes expériences qu’un lien spécial et très fort peut se former entre la personne aidante et l’aidé et c’est très précieux. La reconnaissance a toujours fait grandir des sentiments positifs à l’intérieur de moi, donc je vous le dis : acceptez d’être aidés et dites merci, ça fait tellement du bien!
4.Préparer les lieux à la maison pour le retour de chirurgie.
Beaucoup de choses seront plus difficiles à faire. Assurez-vous de demander au docteur quels mouvements seront plus restreints, assurez-vous d’avoir ce qu’il vous faut, par exemple un banc de douche, une marchette, une chaise d’aisance, etc.
Faites le ménage avant et rendez votre environnement apaisant, ce sera une petite douceur en revenant de votre procédure.
5. Fixez-vous des objectifs
Tout en respectant les restrictions et comment vous vous sentez, essayez d’aller juste un peu plus loin chaque jour. Évitez de faire des activités de manière compulsive, par exemple juste regarder la télévision. Variez ce que vous faites, essayez des choses nouvelles comme colorier. Bref, soyez créatifs.
Soyez fiers et prenez le temps d’apprécier, partagez avec vos proches vos réussites, vous serez surpris de voir à quel point il y a des gens soutenant dans votre réseau.
Je rêve quand même d’un monde médical plus humain qui considère la dynamique bio psychosocial, qui considère l’importance de l’aspect psychologique dans la guérison physique. Un monde médical qui n’est pas épuisé, qui contient les ressources dont elle a besoin, bref je rêve d’une société où on met l’accent et on investit pour offrir des services humains, accessibles à tous.
Entre temps je vous partage mes petits trucs développés au travers d’expériences pour atténuer les difficultés psychologiques associées avec des épreuves médicales et même rendre ces expériences grandissantes. Je crois sincèrement qu’il y a toujours un moyen tiré du positif de situation déstabilisante et d’améliorer notre propre relation avec nous-mêmes et les autres.
Nathalie Ouimet dit
C Woww!
Tu est inspirer et inspirante, une vrai championne mon amie xxx
Geneviève dit
Merci ma belle Nath! Xxx
Hélène Rousseau dit
Merveilleuse Geneviève je suis extrêmement choyée de t’avoir comme belle fille xxxx
Geneviève dit
On merci ma belle Hélène ! Je te retourne le compliment! Merci pour ton accueil, ton écoute et ton empathie xx