Entre amour et haine 

Toi, ma chère partie de mon corps que j’ai tellement détestée, je t’ai cachée, je me suis empêché de me mettre en bikini, j’ai passé du temps à mettre mes mains dessus toi pour être certaine que mon amoureux ne le voit pas dans nos moments d’intimité.

Oui, je parle de toi, mon ventre. Je m’excuse de t’avoir maltraité car bien sûr, je n’avais pas de ventre ou presque pas. C’était dans ma tête que ça se passait. J’aurais dû t’honorer à la place.

Je te raconte d’où je crois que ça vient ce complexe inexistant. Tu sais, quand on est jeune, les paroles d’un adulte peuvent être puissantes.

À l’école, l’infirmière de l’école nous plaçait en ligne, elle nous pesait, prenait nos mesures et elle nous disait de mettre notre dos droit.

Lorsqu’elle est arrivé à moi, elle m’a dit « Mon Dieu que ton dos est creux! Tu vas toujours paraître avec un ventre… » BOUM! Le mal s’est fait là, j’en suis certaine.
J’ai grandi avec cette idée et lorsque mon corps s’est développé à la puberté et à l’âge adulte, sans être grosse je n’étais plus la maigrichonne des années auparavant, j’avais développé des formes , je voyais mon ventre gros même si aujourd’hui, des années plus tard, je sais bien que c’était des fausses croyances.

Des croyances me limitant, qu’une infirmière m’avait transmise par ses croyances à elle, qui lui a sûrement aussi été transmise par ses proches ou parfois par nous-même.

J’ai rencontré l’homme de ma vie, il ne comprenait pas mon complexe de toujours vouloir cacher mon ventre. J’ai eu 3 grossesses, j’ai pris beaucoup de poids et là, ça été l’effet « yoyo » de la perte de poids. Vous pouvez imaginer mon complexe car mon ventre a grossi et il est rendu mou.

Des décennies plus tard, à 49 ans, j’apprends à m’aimer, et à me choisir, j’apprends à accepter mon corps avec ses forces, ses faiblesses et aussi ses qualités et ses défauts.

Aujourd’hui, l’ironie de la chose, j’ai un bedon et là, c’est une vérité, un fait que je ne cache plus du tout à mon amoureux. Je peux vous dire, après 23 ans d’amour, il est heureux de pouvoir caresser mon ventre. Il le mérite et moi j’aime ça.

Maintenant, j’honore mon ventre et toutes les autres parties de mon corps peu importe comment il est.