Vous avez certainement déjà entendu dire que nous connaissons mieux l’espace que le fond de nos océans.
C’est un fait d’ailleurs ! Chaque jour, des scientifiques font des découvertes qui remettent certains acquis de connaissances en question et redéfinissent notre manière d’interpréter les informations sur la terre ferme.
Pour découvrir de nouvelles espèces de poissons ou de végétation dans l’océan, il faut plonger : ce n’est pas pour tout le monde. En effet, il y a, entre autres, la pression et ce n’est pas tout le monde qui veut s’y risquer au même titre que nous craignons parfois la profondeur de nous-mêmes, notre être. La société nous enseigne à nager à la surface, à patauger en toute sécurité, travail, télévision, souper, dodo, pas d’inquiétude à avoir tant que tu restes à la surface. Ce qu’on oublie de nous dire, c’est qu’il y a tout un monde majestueux dans les profondeurs, ce monde s’apprivoise et se cultive.
La peur empêche d’évoluer, de ressentir, elle rend l’eau stagnante, l’eau stagnante développe des bactéries, ne peut rester potable car elle n’a plus la capacité de se régénérer alors qu’est-ce qui reste comme solution le chlore, tuer les bactéries avec des produits chimiques. Je crois qu’ici il n’est pas essentiel que j’élabore longtemps pour que vous saisissiez l’image qui en découle.
Cet accès à moi-même en profondeur, le fait de bien vouloir développer une relation avec soi, me cueillir, m’accueillir, me donne vraiment la capacité de mieux le faire pour les autres. Lorsqu’on plonge et qu’on découvre cette profondeur, c’est beaucoup plus facile de comprendre ce subtil écosystème qui est construit de nos émotions, blessures, souvenirs, interactions, rêves, etc., qui sont en mouvement constant et qui interagissent.
La meilleure façon de ne pas se perdre, selon moi, c’est de bien se connaître et bien vouloir regarder son ombre sans crainte. Nous avons tous une part d’ombre et une part plus lumineuse. La plupart des gens n’acceptent que la part lumineuse en eux ou dans les autres. Pourtant, ce n’est qu’une illusion, car ces deux parties sont interreliées : une n’existerait pas sans l’autre et vice versa.
Ce que je trouve le plus ironique, c’est que littéralement, nous les humains, nous polluons ces fonds océaniques. Nous les humains, nous choisissons d’enfouir dans cette profondeur invisible nos déchets, car ils ne sont plus apparents, et ce, même si certaines espèces disparaissent, car ce subtil écosystème est impacté, déconstruit et se désintègre. Si nous regardons comment nous traitons aussi nos émotions, comment il faut mettre toute l’énergie à patauger à la surface, s’assurer que notre image reste implacable alors qu’au fond, il y a un tsunami. Ne pas adresser ces émotions que nous qualifions, en tant que société, comme étant « problématiques », c’est, entre autres, une manière de s’autodétruire à petit feu, selon moi.
L’océan est essentiel dans l’écosystème dans lequel nous habitons : tout est influencé et interrelié. Les gens croient que parce que les déchets ne se voient pas, ils n’existent pas. Cette conscience de l’au-delà, de la profondeur, de ce qui est derrière, cette acquisition commence à se développer normalement chez l’enfant en bas âge et s’appelle la permanence de l’objet. Je me questionne sérieusement sur cette acquisition en tant que société. Je ne crois pas être la seule à dénoncer le fait que la société consommatrice nous positionne dans un rôle confortable dans lequel il est possible de se mettre des œillères et d’avancer sans se préoccuper du reste, sans nourrir ce qui doit l’être à la base de soi et en général dans toutes nos relations.
Qui a envie de stopper cette autodestruction ? Moi, je lève la main haut et fort. Arrêtons de jeter nos cochonneries dans l’océan, arrêtons aussi de ravaler des émotions au fond de nous-mêmes pour nous éteindre, nous déconnecter.
Tu as le droit de te sentir comme tu te sens, peu importe le contexte, tu as le droit de souffrir, de vivre des choses difficiles. Tu as le droit et c’est même d’une importance primordial de reconnaitre et de permettre à ces émotions que notre société identifie comme étant dérangeantes d’exister et de s’exprimer.
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