Le corps de la femme se transforme dès les premiers jours de la grossesse…
Tout bouge doucement, comme une vague, pour laisser la place nécessaire à notre petit bébé de s’installer confortablement. Notre corps change mais notre esprit aussi se modifie. Nos valeurs peuvent jongler dans notre tête. On ne sera plus jamais seule, plus jamais juste nous deux…nous serons trois.
On fait alors l’achat de pyjamas, de vêtements de maternité, on cherche des prénoms, on cajole notre ventre qui s’arrondit. On pleure, on rit… ah… les hormones…on planifie.
Les cours prénataux sont bien là pour nous présenter les aspects techniques de l’accouchement et pour nous rassurer. 14 ans plus tard, je me dis que j’aurais bien dû les suivre 😉
L’accompagnement est toujours bénéfique dans des situations qui nous sont inconnues. Mais, moi, je me sentais forte, je me sentais capable de faire ce cheminement toute seule. Nos grands-mères ont bien accouché sans ces cours. Je me disais que tout irait bien.
Je visualisais un accouchement tout en douceur. Tout était prêt pour accueillir notre petit homme. Une chambre de chevaliers aux couleurs vives, une chaise berçante confortable. Je me sentais zen, prête à accoucher…
Quand je me suis rendue compte que le temps était venu de partir vers l’hôpital, j’ai même prit le temps de mettre un beau gloss rose et de remonter mes cheveux en chignon…des choses pas super nécessaires, mais je voulais être belle pour accueillir mon bébé.
C’était le lundi soir…
Mon amoureux et moi marchions dans les corridors de l’hôpital et en passant devant la pouponnière, je pleurais juste à l’idée de voir ces petits séparés de leur maman. Je ne voulais tellement pas que mon bébé y passe ses premières heures de vie.
14 ans plus tard, je me souviens à peine de mon accouchement tellement j’étais sur le bord d’y laisser ma peau et celle de mon garçon. Alors, j’ai fait le deuil d’un accouchement naturel. Ça fini en belle césarienne d’urgence, et un bébé à la pouponnière.
C’était le mardi soir…
Je sais, il est en vie, en santé, c’est ce qui compte. Mais, cette étape importante d’une naissance par voies naturelles, je ne pourrai jamais savoir ce que c’est. J’ai l’instant d’un moment, perdu le contact avec mon corps. Je n’ai pas donné la vie, on m’a extirpé la vie.
J’ai plutôt vécu un sentiment d’échec. J’ai plutôt vécu le sentiment d’être une mauvaise mère. Je m’en suis voulue longtemps et pour être honnête, ça me trotte parfois dans l’esprit. Je sais que je ne dois pas me culpabiliser, on a pas de contrôle sur tout…mais j’aurais aimé. Non seulement pour moi, mais pour tous les bienfaits que ça apportent aussi au bébé.
J’aurais tant aimé avoir cet échange d’ocytocine, ce contact peau à peau, cet allaitement exclusif.
Mais mon petit poulet a décidé de se retourner pendant sa descente… résultat, il se présentait le nez en l’air. Fallait faire vite…et c’est ainsi. Je dois accepter.
C’est pour ça que 14 ans plus tard j’ai envie de souhaiter à toutes les femmes de vivre un accouchement bienveillant, dans le respect de leur corps et de leurs valeurs.
Elyse Matte dit
Tant de chose j’aimerais vous dire Marie-Éve. D’abord, vous êtes une femme extraordinaire et d’un grande force. Celles qui ont vécues la césarienne comprendront, car cette opération reste très souvent le deuil de pleins de chose pour une femme, que l’opération soit planifié ou non.
Je vous invite à lire et consulter des sites sur la césarienne. Cela m’a beaucoup aider à faire mon deuil et même est fière de la femme et maman que je suis 5 ans plus tard.
Pour ma part: »Nourrir la vie » via l’allaitement m’a bien réconforté. L’allaitement n’est pas sans embûche surtout après une césarienne (montée de lait tardivement…) Voir mon petit s’endormir le ventre plein, les petites mains sur mon sein m’ont fait versé des larmes de joie. Pour d’autres femmes se seront d’autres souvenir (berceuse, chant, portage, biberon…)
Le premier bain à l’hôpital: une seconde naissance dans l’eau
Suivi par les sages femmes, je désirais vivre l’accouchement de manière plus naturel…. mais ça n’a pas pu se passer ainsi ou alors qu’en partie. Je garde pourtant le plus magnifique des souvenirs lorsque l’infirmière, papa et moi avons donnés le premier bain à la pouponnière vers minuit dans la pénombre et une bonne eau chaude à mon petit. Après tout ce travail si long, cette venu au monde par césarienne, mon bébé semblait apaisé de bonheur et maman aussi!
Bref, je vous souhaite de faire la paix avec vous-même, de ne pas vous sentir seule dans vos sentiments suite à une césarienne. On ne pourra jamais s’y préparer, mais j’espère que plus d’informations parviendront au mère afin de faire des choix éclairés et se sentir mieux avec chaques décisions prises lors de leur accouchement. J’espère qu’il y aura plus d’accouchement comme vous le décrivez avec bienveillance et selon nos valeurs que se soit dans le milieu hospitalier, en maison de naissance ou à domicile. J’éprouve beaucoup de gratitude envers ma sage femme, les infirmières et la gynécologue. Soyez pleine de gratitude envers vous même, vous avez portez la vie plusieurs mois puis supportez les moments les plus difficiles et douleur de votre vie lors du travail et de votre césarienne pour votre enfant. Quel amour extraordinaire!
Themens dit
WoW!
Quel beau témoignage!
Merci pour ce partage!
Je vous souhaite bonne continuité avec votre petit!
Amour!!